Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le Roman d'Alexandre le Grand

Le Roman d'Alexandre le Grand

Titel: Le Roman d'Alexandre le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
Vom Netzwerk:
villes se soumettaient sans résister.
    La renommée du jeune guerrier
s’était désormais répandue sur ces territoires, tout comme la nouvelle de la
mort du commandant Memnon – le seul, à l’exception du Grand Roi, à pouvoir
enrayer sa progression.
    Au bout de cinq jours de marche sur
le haut plateau, le sentier commença à monter de plus en plus vers le chemin
qui conduisait à la plaine côtière de la Cilicie. Chaque soir, Alexandre
s’enfermait sous sa tente, parfois en compagnie d’Héphestion ou de ses autres
amis, pour lire l’Anabase de Xénophon, le journal de l’expédition des Dix Mille
qui avaient emprunté ce passage soixante-dix ans plus tôt. L’historien athénien
disait que le défilé était difficile à traverser quand il était occupé.
    Alexandre voulut conduire lui-même
la colonne en marche au point du jour, les gardes du défilé l’aperçurent et le
reconnurent immédiatement à son étendard rouge, frappé de l’étoile argéade en
or, à son gigantesque étalon noir et à son armure d’argent qui étincelait au
soleil.
    Ils découvrirent bientôt
l’interminable serpent que formaient les hommes et les chevaux gravissant le
sentier au pas et ils constatèrent qu’ils étaient eux-mêmes trop peu nombreux
pour pouvoir les affronter. Ils prirent donc la fuite sans tarder, si bien que
le passage fut aisément franchi.
    Séleucos avisa sur la paroi gauche
du défilé des inscriptions gravées dans la roche vive qui avaient peut-être été
tracées par l’un des Dix Mille de Xénophon, et il les indiqua à Alexandre, qui
les examina avec perplexité. Puis ils poursuivirent leur route et débouchèrent
bientôt dans la vallée du Cydnos et dans la grande plaine verdoyante de la
Cilicie.
    « Nous sommes en Syrie, dit
Eumène. Nous avons quitté l’Anatolie.
    — Un autre monde !
s’exclama Héphestion en posant le regard sur la mince ligne bleutée qui bordait
la plaine. Et là, il y a la mer !
    — Où peuvent bien être Néarque
et nos navires ? demanda Perdiccas.
    — Quelque part là-bas, répondit
Léonnatos. Il est peut-être en train de scruter ces montagnes et de
grommeler : « Où se sont-ils fourrés ? Pourquoi ne se
montrent-ils pas ?
    — Rien de plus facile, répliqua
Alexandre. On va occuper sans tarder les ports côtiers. Si Néarque arrive, il
pourra jeter l’ancre tranquillement, sans crainte des embuscades. »
    Il éperonna Bucéphale et descendit
vers la vallée.
    Lysimaque dit à Léonnatos, qui
chevauchait à ses côtés : « S’ils avaient placé une garnison aguerrie
au sommet des montagnes qui dominent le défilé, une mouche n’aurait pas pu
passer.
    — Ils ont peur, expliqua son
ami. Ils fuient comme des lapins. Désormais, plus personne ne peut nous
arrêter. »
    Lysimaque secoua la tête.
« C’est ce que tu penses. Tout cela ne me dit rien de bon. J’ai bien peur
que nous nous soyons fourrés dans la gueule du loup, qui nous attend tous crocs
dehors. »
    Léonnatos observa en
bougonnant : « Je lui arracherai la langue. » Puis il partit vers
l’arrière de la colonne.
    En quelques dizaines de stades, le
climat avait complètement changé : il était désormais chaud et humide, et
les soldats transpiraient sous leurs armures.
    Ils gagnèrent en deux étapes la
ville de Tarse, non loin de la mer. Elle leur ouvrit ses portes après que le
satrape de la Cilicie se fut enfui en préférant rejoindre l’armée du Grand Roi,
qui poursuivait sa progression inexorable. Alexandre cantonna l’armée dans la
plaine et prit ses quartiers dans les plus belles demeures de la ville avec la
fleur de ses détachements et les officiers supérieurs. C’est là qu’on lui
annonça une visite.
    « Un courrier insiste pour
s’entretenir en tête à tête avec toi, dit l’un des gardes qui surveillaient
l’entrée.
    — Qui l’envoie ?
    — Il dit qu’il vient de la part
d’un certain Eumolpos de Soles.
    — Alors il devrait me
transmettre un mot de passe. »
    Le garde sortit. Alexandre
l’entendit ricaner un peu plus tard. Nul doute qu’il s’agissait du courrier
d’Eumolpos.
    « Le mot de passe est…,
commença le garde en retenant à grand-peine ses rires.
    — Ne fais pas le pitre,
interrompit le roi.
    — Le mot d’ordre est
« cervelle de mouton ».
    — C’est lui,
introduis-le. »
    Le garde s’éloigna en ricanant et
fit entrer le messager.
    « Sire, je viens de la part
d’Eumolpos de

Weitere Kostenlose Bücher