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Le Roman d'Alexandre le Grand

Le Roman d'Alexandre le Grand

Titel: Le Roman d'Alexandre le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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lit.
    Bientôt, il commença enfin à se
promener dans sa chambre suivi de Leptine qui le suppliait de boire une tasse
de bouillon en lui disant que cela lui ferait du bien.
    Philippe lui rendait visite en fin
de journée pour juger de son état. Il passait le reste de son temps au camp,
car le changement de climat et de régime avait rendu malades bon nombre de
soldats. Certains souffraient de diarrhée, d’autres de fièvres, de vomissements
et de nausées.
    Un soir qu’Alexandre s’occupait de
la correspondance qu’on lui adressait de Macédoine et des provinces soumises,
se présenta un courrier qui lui délivra un message scellé de la part de
Parménion. Le roi l’ouvrit. Philippe arriva sur ces entrefaites.
    « Comment allons-nous
aujourd’hui, sire ? », demanda-t-il en se hâtant de préparer la
potion qu’il entendait lui administrer.
    Alexandre parcourut la missive du
vieux général. Elle disait :
    Parménion au roi Alexandre,
salut !
    Selon des informations dont je suis
en possession, ton médecin Philippe a été corrompu par les Perses, il est en
train de t’empoisonner. Prends garde à lui.
    Il répondit : « Assez
bien », et tendit la main pour saisir la coupe contenant le médicament.
    De l’autre, il remit le billet à
Philippe, qui le lut pendant que le roi ingurgitait la potion.
    Le médecin ne se décomposa pas.
Quand le souverain eut fini de boire, il versa le reste du médicament dans un
pot et dit : « Tu en boiras une autre dose ce soir avant de te
coucher. Tu pourras recommencer à manger des aliments solides à partir de
demain. Je transmettrai à Leptine les indications concernant ton régime.
Suis-les scrupuleusement.
    — Je n’y manquerai pas, assura
le roi.
    — Bien. Je retourne au camp. Il
y a de nombreux malades, le sais-tu ?
    — Oui, répondit Alexandre.
C’est un gros problème. Darius approche, je le sens. Il faut absolument que je
reprenne des forces. » Puis, tandis que Philippe le saluait, il
demanda : « Qui est le coupable, selon toi ? »
    Philippe haussa les épaules.
« Je n’en ai pas la moindre idée, dit-il, mais il y a ici de jeunes
chirurgiens fort doués et très ambitieux qui pourraient aspirer à la charge
d’archiatre. S’il arrivait quelque chose, on me remplacerait.
    — Dis-moi seulement de qui il
s’agit, et je…
    — Il ne vaut mieux pas, sire.
Nous aurons bientôt besoin de tous nos chirurgiens, et je ne sais même pas
s’ils seront en nombre suffisant. Quoi qu’il en soit, je te remercie de ta
confiance », ajouta-t-il en sortant et en refermant la porte derrière lui.
     

48
    À l’automne, l’escadre de Néarque jeta l’ancre face au Tarse. L’amiral
descendit à terre pour saluer et embrasser Alexandre, désormais complètement
rétabli.
    « Sais-tu que Darius a
l’intention de nous barrer la route à la hauteur des Portes syriennes ?
dit le roi.
    — C’est ce que m’a rapporté
Perdiccas. Hélas, ta maladie lui a sans doute permis de consolider ses
positions.
    — Oui, mais voici mon
plan : nous allons longer la côte, remonter vers le passage, d’où nous
enverrons des éclaireurs à la recherche de Darius. Il nous faudra déloger sa
garnison par une attaque surprise avant de conduire notre armée dans la plaine,
où nous fondrons sur ses forces. De toute façon, ils disposent d’une
supériorité numérique écrasante, de l’ordre d’un à dix.
    — Un à dix ?
    — D’après les nouvelles que
j’ai reçues. Je laisserai les malades et les convalescents à Issos avant de me
diriger vers le passage. Nous partirons demain. Tu nous suivras avec ta flotte,
dorénavant, nous nous tiendrons à une courte distance afin d’avoir recours aux
signalisations directes. »
    Néarque regagna son navire et leva
l’ancre le lendemain en mettant le cap sur le sud, tandis que l’armée
empruntait la route côtière dans la même direction.
    Quand elle atteignit la petite ville
d’Issos, qui s’étendait au pied de montagnes en forme de gradins de théâtre, le
roi ordonna d’y installer les hommes qui n’étaient pas en mesure de combattre,
puis il reprit le chemin des Portes syriennes.
    Le lendemain soir, il envoya des
éclaireurs en reconnaissance. Du bateau amiral, Néarque signalait que la mer
grossissait, et qu’une tempête se préparait.
    « Il ne manquait plus que
ça ! », pesta Perdiccas.
    Ses hommes s’acharnaient à monter
les tentes que le vent, qui soufflait de plus en plus

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