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Le Roman d'Alexandre le Grand

Le Roman d'Alexandre le Grand

Titel: Le Roman d'Alexandre le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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notre
avancée pendant pas mal de temps.
    — On dirait qu’il le fait
exprès. As-tu remarqué les caractéristiques du terrain qui s’étend des deux
côtés du Tigre ?
    — Oui, il est vallonné,
rocailleux et présente des creux.
    — Justement. Il est
impraticable pour des chars à faux. Le Grand Roi nous attend sur un terrain parfaitement
plat, dit-il, et il passa sa paume sur le bois poli de la table qui lui faisait
face. Il a fait boucher les trous et aplanir les bosses de manière à ce que ses
chars puissent se déplacer à grande vitesse.
    — Peut-être. Le fait est que
personne n’a troublé notre marche d’approche, que nous avons pu nous
ravitailler en toute tranquillité dans les villages et que nous allons franchir
le Tigre sans difficulté.
    — Mis à part le courant.
    — Mis à part le courant, admit
Alexandre. Il a dû pleuvoir en montagne. »
    C’est alors que se présentèrent
leurs amis, accompagnés de Néarque.
    « Je vois que monsieur le
secrétaire général a retrouvé un aspect présentable, observa Léonnatos en
entrant. Quelle métamorphose ! Il y a quelques instants encore, on aurait
dit un dindon mouillé.
    — Ça suffit !
l’interrompit Alexandre. Et asseyez-vous. Nous devons discuter de choses
importantes. »
    Tout le monde prit place, y compris
Péritas qui se coucha aux pieds de son maître dont il mordilla les sandales
comme il en avait l’habitude depuis son plus jeune âge.
    « À ce qu’il paraît, le Grand
Roi nous attend sur une plaine aussi lisse qu’une table, à une journée de
marche.
    — Bien ! s’exclama
Perdiccas. Alors, remuons-nous les fesses, je ne voudrais pas qu’il s’ennuie.
    — Il y a tout de même un
détail : la nouvelle qui a été communiquée à Eumolpos de Soles provient
d’une source perse. Nous ne pouvons donc pas exclure l’hypothèse d’un piège.
    — Oui, n’oublions pas Issos,
grommela Léonnatos. Ce fils de chien s’apprêtait à nous baiser tous pour se
sauver la peau du cul !
    — Tais-toi ! s’écria
Perdiccas. J’aurais bien voulu t’y voir. Pourquoi nous trahirait-il ?
J’ai, pour ma part, confiance en lui.
    — Moi aussi, l’approuva
Alexandre. Mais ce n’est pas suffisant. Il est possible que cette rumeur ait
été savamment répandue pour nous attirer dans une situation sans issue.
    — Alors, quelles sont tes
intentions ? demanda Lysimaque, versant un peu de vin dans les coupes de
ses compagnons.
    — Cette nuit, Héphestion nous
dira s’ils sont effectivement postés aussi loin. Demain, nous franchirons le
fleuve et poursuivrons notre route en direction de l’armée ennemie. Après avoir
parcouru deux ou trois parasanges, nous enverrons une troupe d’éclaireurs en
reconnaissance. Nous pourrons alors tenir un conseil de guerre et attaquer.
    — Et les chars à faux ?
l’interrogea Ptolémée.
    — Nous ferons en sorte de les
rendre inoffensifs, puis nous fondrons sur le centre de leur formation avec
tous les moyens que nous possédons. Comme à Issos.
    — Nous vaincrons et ils
perdront. L’Asie nous appartient, commenta Néarque sur un ton laconique.
    — Facile à dire, intervint
Séleucos, mais imaginez un peu les machines épouvantables que nous devrons
affronter dans la plaine : les nuages de poussière qu’elles soulèveront,
le fracas de leurs roues, l’éclat que leurs faux projetteront en s’agitant
follement sous le soleil. Je pense qu’ils tenteront de ravager notre centre
pendant que leur cavalerie s’emploiera à nous déborder sur les côtés.
    — Séleucos n’a pas tort, dit
Alexandre, mais ce n’est pas le moment de préparer un plan de bataille. En ce
qui concerne les chars, nous imiterons les « Dix Mille » à Cunaxa.
Vous vous souvenez ? L’infanterie lourde s’effaçait en créant des couloirs
où l’ennemi s’engouffrait sans créer de dommages, tandis que les archers se
retournaient et frappaient dans le dos les auriges et les guerriers qui se
tenaient à leurs côtés. C’est surtout la poussière qui m’inquiète : en
l’absence de vent, il y aura une telle brume dès le début de la bataille qu’on
ne pourra rien voir à une palme de distance. Il faudra confier aux trompettes
le soin de maintenir les liaisons entre les divers détachements. Mais pour
l’heure, mangeons ; et réjouissons-nous, nous n’avons aucune raison de
nous inquiéter : nous avons toujours gagné, et nous gagnerons cette fois
encore.
    — Penses-tu

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