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Le Roman d'Alexandre le Grand

Le Roman d'Alexandre le Grand

Titel: Le Roman d'Alexandre le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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présenta le héraut. Il annonça
qu’il n’avait pas trouvé Philotas à son domicile, mais que celui-ci ne
manquerait certainement pas d’accourir. Eumène acquiesça avant d’emboîter le
pas à ses compagnons. Mais le roi l’appela.
    « Me voici, répondit-il en
entrant.
    — Je n’ai pas vu Philotas,
observa le roi.
    — On ne l’a pas trouvé chez
lui. Veux-tu que je fasse poursuivre les recherches ?
    — Non. Mon refrain parviendra
de toute façon à ses oreille. Et toi ? demanda-t-il. Que fais-tu de l’or
que tu as reçu ?
    — Je vis bien, mais sans
exagérer. Je mets le reste de côté pour ma vieillesse.
    — Bien, répliqua Alexandre. On
ne sait Jamais. Si j’ai besoin d’un prêt, à l’avenir, je saurai à qui
m’adresser.
    — Puis-je m’en aller ?
    — Oui, bien sûr. » Alors
qu’Eumène se dirigeait vers la porte, Alexandre le retint. « Un moment.
    — Qu’y a-t-il ?
    — Naturellement, l’ordre vaut
aussi pour toi.
    — Quel ordre ?
    — Celui de dormir au camp, sous
la tente.
    — Naturellement »,
répliqua Eumène avant de sortir.
    Un peu plus tard, Alexandre convoqua
son secrétaire pour lui apprendre que le trésor de Persépolis serait transporté
à Ectabane, lorsqu’ils reprendraient leur marche vers le nord. Eumène fut
surpris : une telle opération lui paraissait inutile et insensée,
terriblement coûteuse. Il tenta d’exprimer son avis mais la décision du roi
semblait irrévocable.
    Les préparatifs demandèrent plus de
deux mois. Il fut nécessaire d’organiser un convoi de cinq mille attelages de
mules et dix mille chameaux, car il était impossible d’utiliser les chars sur
les sentiers montagnards de la Médie.
    Eumène ne parvenait pas à comprendre
les raisons d’une décision aussi étrange et aussi risquée, mais chaque fois
qu’il interrogeait Alexandre à ce sujet, il n’obtenait de lui que des réponses
vagues et évasives, bien peu convaincantes. Il finit par se résigner, mais il
lui resta au fond du cœur une sorte de pressentiment trouble, comme l’attente
d’un événement dramatique.
     

25
    Pendant quelque temps, les compagnons obéirent aux ordres d’Alexandre,
mais bientôt Héphestion lui demanda l’autorisation de regagner le palais afin
d’être plus proche de lui, et le souverain ne sut la lui refuser. Après quoi,
il lui fut impossible de ne pas céder aux insistances des autres, qui sous un
prétexte ou sous un autre, obtinrent la permission de réintégrer leurs
résidences en ville contre la promesse d’adopter un mode de vie plus simple et
plus sobre. Le printemps s’écoula ainsi. Les blessures de la ville dévastée
commençaient à se cicatriser, mais il paraissait évident que rien ne serait
plus comme avant. Entre-temps, on apprenait par les provinces septentrionales
de l’empire demeurées indépendantes que Darius rassemblait une autre armée et
qu’il se préparait à résister sur les monts du Caucase, autour de la mer
Caspienne. Alexandre jugea bon de reprendre sa route. Afin de conclure
dignement cette période de repos, il organisa une fête et un banquet qui
devaient rester mémorables.
    Toutes les salles de l’immense
palais furent éclairées a giorno par des centaines de lanternes, les cuisiniers
royaux confectionnèrent les mets les plus raffinés, les eunuques du palais
choisirent de magnifiques jeunes gens pour servir le repas à moitié nus, selon
l’usage grec. On plaça au centre de la salle du banquet de grands vases en or
massif qui appartenaient au trésor impérial, et l’on y versa du vin et des
boissons orientales, aromatiques et épicées.
    De même, on disposa sur les tables
des coupes en or et en argent, ainsi que des vases remplis de roses et de lys
cueillis dans les jardins du palais, les seuls à avoir survécu à la destruction
de Persépolis.
    La fête débuta aussitôt après le
coucher du soleil. Eumène découvrit qu’Héphestion avait été nommé « maître
du symposion ». Comme tel, il avait décrété qu’on servirait le vin à la
manière des Thraces. Pur.
    « Tu ne participes pas à la
fête ? lui demanda Callisthène en surgissant dans son dos.
    — Je n’ai pas faim, répondit Eumène.
Et puis il faut que je veille à ce que tout se déroule pour le mieux.
    — Ne préfères-tu pas plutôt
rester sobre pour profiter du spectacle ?
    — Quel spectacle ?
    — Je ne sais pas, mais il va
certainement se passer quelque chose. Cette fête est

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