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Le Roman d'Alexandre le Grand

Le Roman d'Alexandre le Grand

Titel: Le Roman d'Alexandre le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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d’ordre ?
    — Bien sûr.
    — Attends », répondit la
sentinelle. Elle pénétra dans le corps de garde et s’entretint avec son commandant,
qui sortit aussitôt et s’adressa au nouveau venu : « Suis-moi. »
    Ils entrèrent dans une vaste cour à
colonnades, au centre de laquelle s’ouvrait un puits qui permettait aux
domestiques d’étancher la soif des invités et d’abreuver les animaux. Ils la
traversèrent d’un bout à l’autre. Sur le côté ouest du portique, désormais dans
l’ombre, se trouvait un escalier qui conduisait à l’étage supérieur. Ils
tournèrent dans un couloir gardé par deux pézétairoï, et le parcoururent
entièrement. Il n’y avait pas de gardes devant la porte. L’officier frappa et
attendit. Un bruit de pas résonna bientôt, suivi par une voix qui
demandait : « Qui va là ?
    — Corps de garde, répondit
l’officier. Il y a ici un courrier du roi, qui doit te livrer d’urgence :
un message de vive voix ainsi que le mot d’ordre. »
    La porte s’ouvrit sur un homme d’une
cinquantaine d’années, presque chauve, qui tenait une tablette sous le bras
gauche et un stylet à la main droite. « Je suis le secrétaire chargé de la
correspondance, se présenta-t-il. Suis-moi, le général va te recevoir
immédiatement. Il vient de rédiger sa correspondance et s’apprêtait à prendre
un bain avant le dîner. J’espère que tu lui apportes de bonnes nouvelles. Il a
du mal à se remettre de la mort de Nicanor, il s’inquiète aussi pour le roi et
le dernier fils qui lui reste, le pauvre. » Tout en parlant, il scrutait
le visage de marbre du tueur comme pour deviner la teneur des nouvelles que
celui-ci allait annoncer au général. Mais cet examen ne lui laissait rien présager
de bon. Ils s’arrêtèrent devant une autre porte. L’homme dit :
« Attends-moi ici : il convient de s’acquitter d’une formalité avant
d’être admis dans le bureau du général. »
    Redoutant une perquisition,
Démétrios serra le manche de son poignard sous son manteau. Le secrétaire se
retira un moment, au cours duquel on n’entendit ni bruit ni voix, puis il
réapparut avec un plateau. Une tranche de pain, une coupelle de sel et une
coupe de vin y reposaient.
    « Le général Parménion tient à
ce que ses visiteurs jouissent de son hospitalité. Il dit que cela porte
bonheur, ajouta l’homme avec un sourire mi-figue mi-raisin. Je t’en prie,
sers-toi. »
    Le tueur abandonna son poignard et
tendit la main vers le plateau. Il prit le pain, le saupoudra de sel et le
mangea. Puis il avala une gorgée de vin.
    « Remercie le général de ma
part », dit-il ensuite en se nettoyant la bouche du revers de la main.
    Le secrétaire fit un signe de tête,
posa le plateau sur une table et précéda le tueur jusqu’au bureau de Parménion.
Il le fit encore patienter quelques instants, pendant lesquels Démétrios
entendit les voix des deux hommes à travers la porte entrouverte. Le secrétaire
finit par sortir en hochant la tête. Démétrios pénétra dans la pièce et referma
la porte derrière lui.
    Parménion était assis à sa table de
travail. Il tournait le dos à une bibliothèque remplie de rouleaux marqués
d’une étiquette et à un chevalet sur lequel s’étalait une carte géographique
représentant les provinces de l’Empire perse à l’est de l’Halys. En voyant le
courrier entrer, il se leva pour aller à sa rencontre. Il portait un chiton
militaire qui couvrait ses cuisses et des bottes macédoniennes en cuir à
mi-mollet. Il était extrêmement robuste, et son armure de fer et de cuir, qui
pendait à un support devant le mur de gauche, devait bien peser un talent,
bouclier compris. Il était désarmé. Son épée, de facture ancienne, était
accrochée à sa bandoulière, sur le même support.
    Il lui indiqua une chaise d’un geste
empressé : « Assieds-toi, soldat.
    — Je ne suis pas fatigué,
répondit le tueur.
    — On dirait pourtant que tu
viens de traverser les enfers, rétorqua Parménion. Tu as une mine horrible.
Allez, assieds-toi. »
    Démétrios obéit afin de ne pas
éveiller de soupçons et attendit que le général s’approche. Mais tandis qu’il
se baissait, le manche de sa dague surgit de dessous son manteau. Parménion
recula. « Qui es-tu ? l’interrogea-t-il en tendant la main vers son
épée. Tu as dit que tu avais un mot de passe à me livrer. »
    L’homme bondit : « Le
vieux soldat qui part en

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