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Le Roman d'Alexandre le Grand

Le Roman d'Alexandre le Grand

Titel: Le Roman d'Alexandre le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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de notre ennemi, commença-t-il.
Nous savons à présent où se dirige Bessos et nous savons aussi comment agir. Il
nous faut le capturer sans tarder, sinon il nous échappera. Ptolémée prendra le
commandement de la Pointe, d’un escadron d’hétairoï et de deux escadrons
d’attaquants légers. Il se lancera sur ses traces le plus rapidement possible.
Oxathrès vous accompagnera avec son détachement. » Ptolémée eut alors un
léger geste d’agacement qui n’échappa pas à Alexandre. « Des objections,
Ptolémée ?
    — Nullement, répondit-il
aussitôt.
    — Alors, c’est décidé. Vous
partirez immédiatement. Vos guides sauront se déplacer dans l’obscurité. »
    Ptolémée coiffa son casque et quitta
la tente, suivi des autres membres du conseil. Alexandre demeura seul avec le
Noir.
    « Était-il vraiment nécessaire
d’envoyer ces barbares avec Ptolémée ? demanda-t-il. N’avons-nous pas
toujours mené à bien nos missions par nos propres moyens ? »
    Alexandre le dévisagea d’un air
ferme. « Oui, c’est nécessaire, et ce pour deux raisons, le Noir.
Premièrement, parce qu’ils connaissent ces territoires mieux que quiconque.
Deuxièmement, parce qu’ils feront bientôt partie de notre armée, à la tête de
détachements réguliers placés au même niveau que nos corps de cavalerie et
d’infanterie. »
    Cleitos baissa la tête comme s’il
avait du mal à accepter cette nouvelle. « Tu es en train de commettre une
grave erreur, Alexandre.
    — Pourquoi ?
    — Parce que tôt ou tard tu
seras obligé de choisir… Entre eux et nous. »
    Il sortit sans saluer le roi.
Bientôt, on entendit les trompettes de Ptolémée sonner le rassemblement.

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    Oxathrès se révéla aussitôt indispensable. Il avait enfilé un pantalon
scythe de peau tannée ainsi qu’un corset en cuir renforcé par des plaques de
fer, il portait un arc et un carquois et s’était muni d’un long sabre
hyrcanien. Il montait un cheval de la steppe, petit et bourru, mais
incroyablement résistant.
    Il voulut que tout le monde se
munisse de torches, puis il alluma la sienne en plantant ses yeux dans ceux de
Ptolémée d’un air qui semblait signifier : « Voyons voir si tu es
aussi coriace que tu le prétends. » Alors il s’élança au galop en tenant
sa torche assez haut pour éclairer la piste et être visible aux yeux des
soldats qui le suivaient. Plus ils progressaient, plus les traces étaient
fraîches et marquées, preuve qu’ils gagnaient du terrain.
    Ptolémée constata que les cavaliers
asiatiques ne s’arrêtaient jamais et qu’ils urinaient même du haut de leurs
montures. Quand il ordonna aux hommes de faire une pause afin qu’ils dorment
quelques heures et que les animaux puissent se reposer, Oxathrès secoua la tête
en signe de désapprobation, avant de se laisser aller sur l’encolure de son
cheval et de sommeiller un moment, imité en cela par ses cavaliers hyrcaniens
et bactriens.
    Les autres venaient juste de
s’allonger sur leurs manteaux quand le Perse se redressa brusquement et déclara
en reprenant les rênes : « Il est tard, Bessos ne nous attend
pas. » Il alluma une seconde torche au bout fumant de la première et
partit au galop, à la tête des siens. Il s’arrêta avant le lever du jour, mit
pied à terre et se baissa pour ramasser un peu de crottin, qu’il montra à
Ptolémée. « Il est frais, dit-il. Nous le prendrons demain.
    — Si nous ne sommes pas morts
d’ici là », répliqua l’un des officiers de la Pointe.
    Ptolémée, qui ne voulait pas être
pris en défaut, s’écria : « À cheval, soldats ! Montrez-leur qui
vous êtes ! »
    L’orgueil et l’amour-propre
parvinrent à ranimer les dernières étincelles d’énergie que possédaient les
cavaliers, mais Ptolémée remarqua que certains d’entre eux avaient des plaies
sanguinolentes à l’intérieur des cuisses.
    « Vous avez compris pourquoi
ils portent un pantalon ? Et maintenant, en route,
dépêchez-vous ! »
    Le soleil apparut un peu plus tard,
et sa lumière limpide étira leurs ombres sur la steppe vide, avant de réveiller
les couleurs de cette terre apparemment désolée, lui donnant un aspect agréable
à cette heure paisible de la journée. Il y avait de petites marguerites jaunes,
des touffes de chardons pourpres et, ici et là, des arbustes argentés qui
étincelaient comme des joyaux sur cette terre ocre. Ils rencontrèrent bientôt
une longue caravane de

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