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Le sac du palais d'ete

Le sac du palais d'ete

Titel: Le sac du palais d'ete Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jose Frèches
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Soleil ! Le Céleste Royaume commença aussi menu qu’un grain de moutarde. Autrefois, vous ne cherchiez pas Dieu ; à présent, vous Le rencontrez. Autrefois, vous n’osiez pas demander à Dieu de s’occuper de vous et maintenant II daigne descendre dans le monde avec le Christ et ma Personne pour vous conseiller !
    —  Amen ! Amen ! murmura l’assistance en se prosternant devant le Céleste Souverain.
    Puis, tandis que le fils aîné du Tianwan lisait la Bible d’une voix forte devant le Prince de l’Orient défait et que le Tianwan, ragaillardi et guilleret, recevait les hommages de ses dignitaires, la cérémonie s’acheva. Laura, fort mal à l’aise, repartit chez elle au plus vite en traînant son frère par la main. Au moment précis où son fils Paul, resté à la maison, lui ouvrait sa porte, elle entendit le roulement d’une galopade effrénée. La silhouette fulgurante d’un cavalier surgit à l’angle de la ruelle avant d’arriver à sa hauteur, où elle stoppa net. C’était Yang Xiuqing. À vrai dire, elle s’en doutait un peu. Elle avait compris, à la mine furieuse et déconfite du Prince de l’Orient à l’issue de son putsch avorté, qu’il n’en resterait pas là.
    —  Votre frère m’a trahi ! éructa celui-ci en mettant pied à terre. Il regardait Joe d’un air mauvais. Sous l’effet de l’énervement, son visage rabougri paraissait encore plus grêlé que d’habitude.
    —  Joe ne trahit personne. Pour trahir, il faut avoir sa tête. Joe est incapable de penser par lui-même !
    —  A cause de lui, le Tianwan m’a humilié !
    —  Joe est doté d’une très grande force physique qu’il n’arrive pas à maîtriser. Je vous assure qu’il ne l’a pas fait exprès… murmura l’Anglaise, toujours prête à défendre son frère.
    —  Comment le savez-vous puisqu’il ne parle pas   ?
    —  Mon frère n’a pas partie liée avec le Tianwan !
    —  Il doit réparer le tort immense qu’il m’a causé ! lâcha le Prince de l’Orient, excédé.
    —  Compte tenu de l’état de Joe, c’est à moi que votre demande s’adresse ! fît Laura en serrant les poings, prête à affronter tous les courroux du monde lorsque Joe était en cause.
    —  Si vous le dites… souffla Yang Xiuqing, soudain plus calme. La réponse de Laura lui ayant manifestement donné des idées, son rictus se transforma en sourire appuyé.
    —  Vous êtes vraiment très jolie ce soir… Cette robe vous va bien… ajouta-t-il en lui effleurant le bras, non sans lui avoir décoché un clin d’œil aigu.
    Elle crut défaillir et recula de quelques pas. Depuis qu’elle partageait la destinée du Céleste Royaume, elle n’avait jamais été importunée par aucun Prince.
    —  C’est peine perdue… lâcha-t-elle en le défiant du regard.
    Pas mécontent de son effet, le Prince de l’Orient lui déclara en souriant :
    —  Laura, je vous ai toujours trouvée très charmante…
    S’étant approché d’elle, il tendit une main vers sa poitrine. Elle pouvait sentir l’écœurante odeur de tabac dont son haleine était imprégnée.
    —  Je vous interdis de me toucher ! Si vous continuez, j’irai tout raconter au Tianwan !
    —  Dieu m’a parlé. Il souhaite que nous unissions nos forces. Le Tianwan ne s’oppose jamais au jugement de Dieu…
    —  Quand Dieu vous parle, il n’y a que vous qui entendez ce qu’il dit ! s’écria la jeune femme qui voulait montrer à Yang qu’elle n’était pas dupe.
    Le Prince de l’Orient, aux pieds duquel tombaient toutes les hakkas, n’était pas habitué à ce qu’on lui résistât.
    —  Vous n’êtes qu’une pauvre mécréante ! Vous blasphémez ! N’oubliez pas que vous parlez au troisième des fils de la Mère qui enfanta le Grand Frère Aîné et le Tianwan lui-même ! Si Dieu parle par ma bouche, c’est qu’il le veut ! Je ne suis que Son instrument…
    —  Je me dois d’être fidèle au père de mon enfant.
    —  Vous l’attendez depuis des années et il n’est toujours pas revenu…
    —  Nous nous sommes mariés devant Dieu ! souffla Laura d’une voix rauque.
    En désespoir de cause, elle avait sorti ce pieux mensonge à celui qui se posait désormais en rival de Hong Xiuquan pour tenter de lui faire lâcher prise.
    —  L’entêtement n’est pas un bon conseiller… Quant à Dieu, je crois être le mieux placé pour savoir ce qu’il pense… maugréa le Prince de l’Orient, de plus en plus

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