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Le sac du palais d'ete

Le sac du palais d'ete

Titel: Le sac du palais d'ete Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jose Frèches
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commerciale britannique.
    —  Vous quittez donc Singapour… fit Keluak, faisant celui qui n’avait pas entendu.
    —  Exact ! Nous embarquons pour Shanghai dès la semaine prochaine.
    —  Vous allez vivre en Chine   ?
    —  Nous allons commencer par aller demander des comptes à notre compradore… expliqua Vuibert.
    —  Je parie qu’il vous doit de l’argent. Tous les Chinois se font tirer l’oreille pour payer ! Pour obtenir les sous, il ne faut pas hésiter à y aller au couteau ! gloussa, geste à l’appui, le petit Malais.
    Comme la plupart des musulmans de Malaisie, Keluak ne tenait pas les Chinois en haute estime.
    —  Si c’est nécessaire, on n’hésitera pas à lui mettre le pistolet sur la tempe ! maugréa Antoine, excédé par les mimiques de leur propriétaire.
    —  M. Jarmil part-il à Shanghai avec vous   ?
    —  Diantre non ! laissa échapper le Français en comptant les pièces d’argent qu’il venait de sortir du coffre avant d’en faire un tas qu’il enroula dans une feuille de papier puis de tendre le tout au Malais qui s’empressa de l’empocher.
    —  Cela fait quinze jours que Jarmil aurait dû rentrer des Indes. Nous n’avons aucune nouvelle de lui. A vrai dire, c’est la raison pour laquelle nous avons décidé de liquider la compagnie plus tôt que prévu ! Continuer avec un partenaire si peu fiable rend les opérations trop difficiles ! expliqua Stocklett.
    —  Il y a peut-être des tempêtes dans l’océan Indien. Cette année, la mousson a commencé très tôt. Tout le monde s’en plaint !
    —  Il n’était pas sur le navire à bord duquel il aurait dû se trouver et qui est arrivé ici en temps et en heure ! trancha le Français.
    —  Je comprends, je comprends… fit Keluak de sa voix fluette et doucereuse, avant de saluer bien bas ses locataires.
    Une fois le Malais reparti, Stocklett replongea la main dans le coffre et, après l’avoir vidé, continua à faire ses comptes pendant que Vuibert se rendait à l’entrepôt pour y effectuer un ultime contrôle des stocks. Lorsque, deux heures plus tard, il fit irruption dans le bureau, le Français, plus excédé encore que lorsqu’il en était parti, faisait grise mine.
    —  Ramos est un sacré voleur ! Sur les dix caisses que je lui ai fait ouvrir au hasard, six étaient vides ! Pour toute explication, il met en cause les bandes de pillards qui, selon lui, écument les entrepôts   ! tempêta-t-il en s’écroulant sur sa chaise.
    —  Et dont Jarmil doit être le grand chef et Ramos le sous-chef ! grinça Nash. Cela t’étonne   ?
    —  Pas vraiment ! soupira Antoine à qui son ami, comme si ce fut là un lot de consolation, désignait un petit tas de pièces d’or et d’argent.
    —  Voici ta part.
    —  Combien ça fait   ?
    —  J’espère que tu n’es pas trop déçu. Il y en a pour cinquante !
    —  Dollars-or   ?
    —  Oui ! Après paiement de tous les fournisseurs, il reste l’équivalent de cent cinquante dollars-or dans la caisse de V.S.J. & Co !
    —  Je pensais qu’il y en avait au moins le double ! lâcha Antoine, abattu.
    —  Je n’ai évidemment pas compté le stock, vu que ne pouvons pas l’emporter dans nos poches ! expliqua Stocklett, la mine contrite.
    —  Ou plutôt ce qu’il en reste ! Pour autant, il ne faut pas que nous le passions par pertes et profits.
    Nash, qui semblait soudain vieilli de dix ans, se leva et, s’étant approché d’Antoine, lui murmura d’une voix tremblotante :
    —  Si tu savais ce que je m’en veux de t’avoir embarqué dans cette aventure ! Je ne sais pas ce qui m’a pris de faire confiance à ce maudit Jarmil…
    Le Français, se gardant d’accabler son partenaire qu’il avait suivi de son plein gré dans leur association avec le Pondichérien, préféra poursuivre son raisonnement.
    —  Dis-moi un peu, Nash, combien nous doit Deux Fois Plus de Chance   ?
    —  En théorie, près de quatre-vingts dollars-or, soit le prix des deux dernières livraisons qu’il ne nous a pas encore payées.
    Vuibert fit rapidement ses comptes. Cela lui ferait en tout quatre-vingt-dix dollars-or. L’équivalent de cinq ou six ans de salaire d’un consul adjoint. Un joli pactole, qui permettait de voir venir et à tout le moins d’assouvir son envie de création d’une affaire à Shanghai. À condition, évidemment, de le toucher…
    —  Crois-tu que nous réussirons à nous faire payer   ?
    — 

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