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Le Sang d’Aphrodite

Le Sang d’Aphrodite

Titel: Le Sang d’Aphrodite Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elena Arseneva
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impatient de satisfaire son besoin de tuer qu’il n’a pas pris le temps de profiter de sa nouvelle conquête, précisa Artem. Par contre, sa façon de marquer le corps de la victime n’a pas changé, elle correspond à la même obsession morbide.
    — Mais il agit différemment pour ce qui est du flacon, rappela Philippos. Il le fait disparaître par prudence, d’autant qu’il sait que le boyard Artem a repris l’enquête.
    — Ce qui m’intrigue, dit Vassili, c’est le vol du collier d’Olga. Qu’en penses-tu, boyard ?
    — Pour l’heure, je n’ai aucune explication, avoua Artem. La valeur fabuleuse de ce bijou fausse la donne, car il constitue un mobile en soi. Toutefois, si ma théorie est juste, le meurtrier l’a dérobé en obéissant au même motif que lorsqu’il s’est approprié le bracelet en or d’Anna et la bague de Marfa… Au fait, qu’en est-il avec Oulita ?
    — Une paire de pendants d’oreilles en cuivre manquait quand son père a découvert le corps, répondit Vassili.
    — Ce vieil ivrogne prétend qu’elles étaient ornées de vraies perles, mais je suis sûr qu’il ment, commenta Mitko. Ce devaient être des bijoux de pacotille !
    — Si l’assassin est obsédé par les parures, leur valeur marchande n’a aucune importance à ses yeux, fit valoir Philippos.
    Artem lui lança un coup d’œil approbateur avant de tapoter la grosse patte de Mitko.
    — Je pense comme Philippos, confirma-t-il. Notre homme aime à parer et à parfumer ses amantes. Alors, n’importe quel colifichet appartenant à la victime peut jouer ce rôle dans son rituel. Rappelez-vous l’assassin des ondines 1  : il tenait lui aussi à voir la femme « dans toute sa gloire » avant de la tuer.
    Lissant sa moustache, Artem laissa son regard errer au loin, absorbé par sa réflexion.
    — Il y a aussi cet autre indice, le poignard en miniature qu’Anna portait en sautoir, ajouta Philippos en se tournant vers les Varlets. C’est Boris qui en a parlé au boyard. La lame était enduite d’une substance toxique qui empêche la moindre égratignure de cicatriser pendant plusieurs lunes. À supposer qu’Anna ait tenté de se défendre et réussi à blesser son assaillant, celui-ci porte toujours cette marque sur le corps.
    — Elle était sûrement plus petite que lui, observa Vassili. La blessure se situe donc au niveau de la poitrine ou des épaules. Je vois mal comment on pourrait obliger les hommes que nous soupçonnons à se déshabiller devant nous… sans parler de suspects anonymes !
    — Il n’y a qu’un seul moyen, répondit Philippos du tac au tac. Mitko et toi, vous n’avez qu’à vous rendre dans tous les établissements de bains publics, pour y observer les dignes sujets du prince dans le plus simple appareil.
    — Quoi, tous les jours ? fit Mitko.
    — Matin et soir, jusqu’à ce que l’affaire soit résolue, décréta le garçon avant de plonger son visage dans son gobelet de kvas.
    Mitko éclata d’un rire tonitruant :
    — Dommage qu’on ne puisse pas étendre notre enquête à la gent féminine !
    — Trêve de plaisanteries, intervint Artem en émergeant de ses pensées. Il est possible qu’Anna n’ait point blessé son agresseur, mais que celui-ci ait emporté le pendentif comme les autres bijoux, en guise de trophée. D’ailleurs, avant de spéculer sur ce détail, il vaudrait mieux s’assurer que Boris n’a pas menti. Vous, les Varlets, pensez à interroger Matveï à ce sujet dès demain.
    — Au fait, que savons-nous d’autre sur ce brave citoyen de Kiev ? s’enquit Mitko avec curiosité.
    — J’ai glané quelques renseignements pour compléter ce que Vassili nous a appris, répondit Artem. Il s’agit d’un collectionneur et négociant en tout genre : soieries, bijoux, objets grecs antiques. Il a une excellente réputation, la bonne société de Tchernigov le tient pour un homme intègre, vertueux, de compagnie agréable… Mais n’oublions pas que pour Boris, qui le connaît sûrement mieux que quiconque, c’est un coquin habile et rusé, un escroc de haute volée.
    — Ce sera facile à vérifier ! s’exclama Mitko avec entrain. Si Boris a raison, son beau-père doit être aussi réputé dans un milieu un peu moins huppé : celui de la pègre !
    — Eh bien, vous avez de quoi faire, mes amis, dit le droujinnik en se levant pour signifier que la réunion était terminée. Demain, munissez-vous d’une échelle bien solide en vous

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