Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le sang de grâce

Le sang de grâce

Titel: Le sang de grâce Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Andrea H. Japp
Vom Netzwerk:
sixième. » Aussi un oracle, des runes.
    — Que révélait-il ?
    — Il s’agissait de conseils à
l’usage du guerrier de lumière qui reprendrait la quête. De Francesco en
l’occurrence. Les runes le mettaient en garde contre ses ennemis, puissants et
déterminés. Contre des erreurs. Sans doute celles qui entachaient les premiers
calculs astrologiques. Avant de se précipiter au secours de ces femmes et de
ces enfants massés dans les souterrains de la citadelle Saint-Jean et de périr,
le templier évoqua un texte, « un rouleau de papyrus rédigé en araméen et
acheté à un Bédouin », en précisant qu’il s’agissait d’un des textes les
plus sacrés de l’humanité.
    — En connaissons-nous le
contenu ?
    — Non. Le rouleau fut caché par
le templier en question. En lieu très sûr, précisa-t-il.
    — Savons-nous en quel
endroit ? insista Annelette d’une voix brisée d’émotion.
    Une dernière prudence arrêta
Éleusie, l’empêchant d’avouer que la commanderie templière d’Arville était au
centre de cette énigme. Elle se contenta d’une simple négation pour toute
réponse.
    — Est-ce tout ? Ne
dissimulez plus, ma mère, le temps est notre plus implacable ennemi.
    — Je ne sais rien d’autre, si
ce n’est que les calculs nécessaires à la traduction des thèmes anciens doivent
épouser les découvertes astronomiques de Vallombroso. Ils sont ardus, si longs
que Francesco n’est toujours pas parvenu à leur terme. Car, et la scientifique
en vous va lever de nouveau l’oreille, en plus de la mobilité de la terre, il
existe d’autres sphères célestes que celles répertoriées jusqu’ici. Trois [8] pour être exacte, que seuls les calculs du moine révèlent. Les
premières projections ne les prenaient pas en compte et sont donc erronées.
    — Dieu tout-puissant… D’autres
planètes, inconnues des plus grands savants… Quel privilège que ces révélations
inouïes, je vous en remercie tant, madame, ajouta Annelette, les larmes aux
yeux. (Elle se reprit bien vite et insista :) Le second thème, s’agit-il
d’un événement ou d’un être ?
    — Je vous ai rapporté tout ce
que je savais. En vérité. S’il désigne également un être, pourquoi est-il si
important que tant soient morts pour protéger son secret ? Francesco est
certain que l’explication ou du moins la clef qui y mène se trouve dans cet
antique texte araméen. Peut-être a-t-il raison.
    Annelette se leva et déclara d’une
voix menaçante :
    — Si le traité et le carnet
quittent notre enceinte, cet être crucial, s’il existe, est perdu. Ils l’extermineront.
De la même façon, s’il s’agissait d’un magnifique événement, il ne se
produirait jamais. Benedetti y veillera. En d’autres termes, ces deux volumes
ne doivent jamais, à aucun prix, sortir de l’abbaye.
    Soudain prise de rage parce qu’elle
était affolée, Éleusie cria presque :
    — Vraiment ? Me
croyez-vous si vieille ou sotte que je ne l’avais déduit ? Et comment
comptez-vous procéder ? En retournant les centaines d’arpents* de
l’abbaye ?
    — Que nenni. Le temps nous fait
défaut.
    — J’attends donc une
suggestion.
    — Je crains qu’elle ne vous
surprenne guère. La voleuse et l’assassine ne font qu’une, je suis en accord
avec vous. Il ne nous reste donc plus qu’à la trouver.
    — De longues et trop nombreuses
semaines sont passées depuis la mort de la tendre Adélaïde Condeau. Depuis ce
temps, nous la pistons, sans succès. VOUS la cherchez sans résultat, rectifia
l’abbesse d’un ton accusateur.
    — Certes, approuva Annelette
dont la morgue ressuscitait. Cela étant, si vous m’aviez aussitôt confié tous
les éléments que vous possédiez, j’aurais su où diriger mon enquête plutôt que
de tâtonner. (Peste, elle ajouta :) Si j’avais été mieux éclairée,
peut-être Hedwige du Thilay ou Yolande de Fleury seraient-elles toujours parmi
nous !
    Une houle de chagrin suffoqua
Éleusie de Beaufort et elle baissa le regard pour que l’apothicaire ne puisse
apercevoir les larmes qui le noyaient. Elle murmura, presque inaudible :
    — Cette idée hante mes nuits.
Pardon, tant pardon. Mais je ne le mérite point. Je suis inexcusable.
    Une peine brûlante submergea
Annelette qui se précipita vers la femme défaite et la serra dans ses bras,
pour balbutier à son oreille :
    — Non, pardon à vous, madame.
Il ne s’agissait que d’aigreur, de

Weitere Kostenlose Bücher