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Le sang des Borgia

Le sang des Borgia

Titel: Le sang des Borgia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mario Puzo
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adjoints de faire de même avant l’arrivée d’Andrea Doria : après tout, il s’agissait de pourparlers de paix. Ils remirent donc leurs armes à l’un de ses aides de camp. Seul Vitelli parut vaguement inquiet ; leurs troupes étaient restées au dehors, à quelques centaines de mètres des murailles de la cité, dont on avait fermé les portes…
    — Asseyez-vous, messieurs, dit César. Senigallia a toujours été un port important, mais je crois que désormais ce sera plus vrai encore. Vous avez tous mérité une récompense, qui va vous être offerte à l’instant même !
    Une vingtaine d’hommes lourdement armés entrèrent brusquement par les quatre portes de la salle et, en moins d’une minute, ligotèrent les lieutenants de César sur leurs fauteuils .
    — Permettez-moi, dit celui-ci d’une voix douce, de vous présenter mon grand ami, Don Michelotto.
    L’homme entra, s’inclina, sourit. Il détestait la trahison. Prenant un garrot des mains de l’un de ses aides, il passa d’un prisonnier à l’autre, les étranglant successivement sous le regard horrifié des autres.
    De retour à Rome, César fut accueilli avec chaleur, aussi bien par le peuple que par son père, qui l’attendait aux portes de la ville. Le conquérant de la Romagne semblait plus porté à sourire, et aussi content de lui que l’était le pape ; il ne doutait nullement que toute l’Italie serait bientôt à lui.
    Alexandre et lui avaient déjà évoqué la possibilité qu’il soit couronné roi de Romagne. Mais, pour cela, il lui faudrait d’abord conquérir la Toscane, ce que le pape avait jusqu’à présent refusé.
    Ce soir-là, tandis qu’il se détendait un peu dans ses appartements, César se vit remettre une boîte accompagnée d’un message d’Isabelle d’Este, la sœur du duc d’Urbino. Alors qu’il séjournait dans le palais de celui-ci, après l’avoir contraint à la fuite, il avait déjà reçu une lettre d’elle, le suppliant de lui rendre deux statues dont il s’était emparé avec le château – un Cupidon et une Vénus. Elle expliquait que toutes deux avaient une grande valeur sentimentale – sans préciser qu’elle avait la passion des antiquités.
    Mais Isabelle étant désormais la belle-sœur de Lucrèce, César avait aussitôt donné des ordres pour qu’elles lui soient restituées. Le message accompagnant la boîte l’en remerciait, ajoutant qu’elle lui offrait un petit quelque chose en retour.
    L’objet était enveloppé de rubans de soie et d’or. Il l’ouvrit, impatient, aussi excité que quand il était enfant, trouva à l’intérieur une feuille de parchemin qu’il souleva. La boîte contenait près d’une centaine de masques de toutes sortes : en or incrustés de bijoux, en satin rouge et or ; d’autres, noir et argent, ou qui prenaient la forme de dragons, de démons ou de saints.
    Il éclata de rire en les examinant un par un, puis en se les posant sur le visage avant de se regarder dans le miroir. Autant d’images différentes dont chacune représentait un peu de lui-même.
    Un mois plus tard, son père et lui attendaient Duarte Brandao, de retour d’un voyage qui l’avait mené à Florence et à Venise.
    Alexandre lui décrivit avec enthousiasme ses plans d’embellissement du Vatican :
    — J’ai réussi, non sans mal, à convaincre Michel-Ange de dessiner les plans d’une nouvelle basilique Saint-Pierre ! Je veux créer quelque chose de magnifique, qui sera la gloire du monde chrétien !
    — Je ne savais pas qu’il était architecte ! En tout cas, le Cupidon que j’ai acheté prouve que c’est un grand artiste.
    À ce moment, Brandao entra et s’agenouilla pour baiser l’anneau du pape.
    — Duarte, lui demanda César, as-tu réussi à savoir qui étaient les assassins de Venise ? Et le peuple de Florence me considère-t-il comme un ogre et un étrangleur à cause de ce qui s’est passé à Senigallia ?
    — Non ! Les Florentins pensent que vous avez fait ce que vous deviez faire, avec intelligence et habileté. C’est ce qu’ils appellent sceleratezzi glorioso, une glorieuse scélératesse ! Ils aiment la vengeance et, plus elle est spectaculaire, mieux c’est !
    Puis Brandao prit un air soucieux et se tourna vers le pape :
    — Votre Sainteté, je crois que, dans les circonstances actuelles, il demeure pourtant un danger.
    — Qu’est-ce qui t’inquiète ? De simples rumeurs, ou bien quelque chose que tu aurais découvert ?
    —

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