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Le sang des Borgia

Le sang des Borgia

Titel: Le sang des Borgia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mario Puzo
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    — Tuez-les ! Tuez ces lâches qui abandonnent notre cité ! Une grêle de flèches tomba, tuant de nombreux habitants de la ville.
    — Grands dieux ! dit César en se tournant vers Vitelli. Cette femme est folle ! Elle massacre son propre peuple !
    Un des officiers de Caterina hurla d’une fenêtre qu’elle voulait rencontrer César, pour négocier avec lui une reddition honorable.
    — Traversez le pont-levis ! Sa Seigneurie vous rencontrera sur le chemin de ronde !
    Les portes de la forteresse s’ouvrirent. César s’avança, suivi de Porto Diaz, le capitaine espagnol ; mais, comme il levait la tête pour jeter un coup d’œil à travers la large ouverture du toit de bois surmontant l’entrée, il crut entendre des bruits suspects au-dessus d’eux. Se retournant brusquement, il aperçut les hommes de Caterina relevant le pont-levis et la porte de fer commençant à retomber.
    — C’est un piège ! hurla-t-il à l’adresse de son compagnon. Vite !
    Il bondit sur l’énorme poulie d’acier qui levait le pont, qui faillit bien le broyer ; il n’eut que le temps de plonger dans les douves. Des flèches d’arbalète s’en vinrent cribler la surface des eaux tandis qu’il s’efforçait désespérément de nager jusqu’à la rive. Trois mercenaires suisses accoururent pour le tirer de là, non sans maudire violemment Caterina.
    Porto Diaz avait eu moins de chance : il resta pris entre la porte de fer et le pont-levis désormais refermé. Dès qu’elle vit que César s’était échappé, Caterina ordonna qu’on verse de l’huile bouillante par l’ouverture du toit. Sur la rive, César entendit les hurlements de douleur du capitaine espagnol et se jura que la Louve serait châtiée de sa félonie.
    Mais elle se ne rendrait pas sans avoir combattu ; il revint donc dans son camp pour élaborer un plan. Il avait capturé deux de ses enfants, qu’il amena au bord des douves, bien en vue.
    — Caterina, lança-t-il, j’ai là quelque chose qui t’appartient ! Si tu ne te rends pas sur-le-champ, et si les tortures infligées à mon capitaine ne cessent pas immédiatement, je tuerai tes fils sous tes yeux !
    La nuit tombait déjà ; elle émergea de l’obscurité, eut un rire féroce aux échos menaçants, puis leva sa jupe jusqu’à la poitrine.
    — Regarde bien, fils de pute ! lança-t-elle. J’ai encore le moule pour en faire de plus beaux ! Tue-les donc ! J’en aurai d’autres !
    Elle agita le bras ; César entendit quelque chose tomber dans l’eau. C’était le corps décapité de Porto Diaz, que l’on venait de jeter par-dessus les remparts.
    César ordonna donc le bombardement du château, dont les canons de Vito Vitelli criblèrent les murailles de boulets. Dans la pénombre, Dino Naldi s’approcha de César :
    — Allez-vous vraiment ordonner que les enfants soient mis à mort ?
    César parut surpris : il les avait déjà oubliés.
    — Ce n’était qu’une menace, qui aurait pu sauver bien des vies. Mais cette femme est folle et n’a rien d’une mère ! Tuer deux innocents ne servirait à rien. Emmène-les.
    — Que dois-je en faire ?
    — Garde-les, et élève-les comme s’ils étaient les tiens.
    Naldi sourit et se signa. Qu’on puisse traiter César de monstre lui paraissait incompréhensible ; et lui-même avait deux fils aux mains de la Louve, qui était bien pire que le fils du pape.
    Le lendemain, dès l’aube, le bombardement recommença. Sans impressionner Caterina, qui paradait sur les remparts en agitant une épée. César ordonna à ses hommes d’abattre des arbres afin de construire des radeaux :
    — Chacun emportera trente soldats ! Nous traverserons les douves dès qu’il y aura une brèche dans les murailles.
    Il y fallut du temps, mais les boulets de pierre tirés par les canons de Vitelli finirent par faire leur effet : la muraille nord s’était effondrée.
    Un capitaine français fit monter ses hommes sur les radeaux déjà en place au bord des douves. Pagayant sans perdre de temps, ils parvinrent de l’autre côté, puis renvoyèrent leurs embarcations pour que d’autres viennent les rejoindre. Plus de trois cents hommes se ruèrent ainsi à l’assaut du château.
    Une fois qu’ils eurent réussi à abaisser le pont-levis, César et ses cavaliers le franchirent au galop et entrèrent dans la forteresse en poussant de grands cris.
    C’est alors que Caterina, installée sur le toit, se dirigea vers les munitions et la

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