Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Titel: Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Emma Locatelli
Vom Netzwerk:
mourir !
    Hiéroclès le prit par les poignets et le fixa d’un regard intense :
    — Je te pardonne pour cette fois. Mais ne recommence jamais ou je te tuerai.
    — Jamais, répondit l’adolescent en secouant énergiquement la tête.
    Alors l’aurige se mit à l’étreindre et à l’embrasser avec férocité.
    — Tu m’aimes encore ? Tu m’aimes donc encore un peu ? répéta Varius d’une voix entrecoupée de petits sanglots et de rires nerveux.
    L’autre hocha la tête.
    — Oh, Hiéroclès ! Pardonne-moi ! Comme je me suis trompé ! J’ai obéi à cet emportement imbécile qui jette les femelles vers le mâle, qui les force à s’accoupler avec lui par un instinct bestial ! J’ai cru que les baisers de cet horrible Zoticus m’emporteraient vers le ciel, mais crois-moi, je n’ai senti dans son haleine que le souffle de la pourriture ! Quel idiot ! Je croyais avoir trouvé en lui mon idéal, quelque chose qui n’était pas de ce monde, mais ce n’était qu’un homme comme les autres ! Je n’étais pas fatigué de toi, non ! Je ne l’ai jamais été ! Il n’y a que toi que j’aime !
    Il se jeta dans l’étau des bras puissants et s’abandonna à cet élan de tendresse et d’amour qu’il n’avait que pour sa brute de cocher.
    Gênés mais assurés que l’empereur ne risquait plus rien, les soldats décidèrent enfin de quitter la chambre. Mais Varius les arrêta.
    — Non, ne partez pas ! leur dit-il. Que tout le monde sache que je regrette ma faute et que désormais je n’aurai plus d’autre amour que cet homme !
    Il se leva et ôta, devant les gardes, son négligé de soie rose.
    — J’ai été fourbe, cela mérite un châtiment, ajouta-t-il en baissant la voix.
    Une main sur son sein et l’autre sur son sexe, dans un mouvement de fausse pudeur, il jeta aux soldats un regard pénétré de repentir. Puis, il s’agenouilla, en relevant son postérieur qu’il tendit à Hiéroclès.
    — L’épouse infidèle va réparer sa faute en offrant ses fesses au mari trompé, murmura-t-il.
    L’humiliation sexuelle faisait partie des châtiments qu’il aimait recevoir de son amant et le plus souvent publiquement.
    Alors, avec une complaisance perverse, devant les soldats consternés, il implora son giton d’accomplir cette punition anale, cette peine infamante qui, chez les Romains, transformait symboliquement l’homme en femelle.
    À la suite de leur « réconciliation », Hiéroclès retrouva naturellement sa place et ses privilèges. Zoticus, l’onobèle impuissant, fut dépouillé de tout, banni de Rome et d’Italie.

CHAPITRE XXXVIII
    On arrivait à la fin du mois de novembre. Le soleil, à présent, ne faisait plus que de rares et furtives apparitions au-dessus de la ville. Le ciel automnal, triste et morne, avait pris définitivement ses teintes grises.
    Au Palatin, les intrigues se poursuivaient. Mammaea, avec une constance sans faille, continuait de saper l’autorité de l’empereur et de distribuer, sans parcimonie, son or à tous ceux qu’elle entendait gagner à sa cause.
    Un matin, Maesa fut appelée d’urgence dans les appartements de sa fille et la trouva dans un état d’excitation inhabituel. Mammaea tournait en rond comme une lionne en cage, les joues échauffées par l’émotion.
    — Mère, s’exclama-t-elle, enfin !
    — Que t’arrive-t-il ? demanda Maesa. Où est Alexianus ?
    — Alexandre est à côté. Je lui ai ordonné de ne pas quitter la chambre de la journée. Il n’est plus en sécurité dans ce palais !
    — Tu dis ?
    Mammaea désigna du doigt une forme sur le sol, recouverte d’une étoffe.
    — Hier soir, dit-elle, pendant le repas, l’un des esclaves qui apportaient les plats a fait tomber un morceau de viande ; Ferox l’a aussitôt englouti.
    Elle se pencha et souleva avec répugnance la couverture qui dissimulait la chose sur le sol.
    — Et voici ce qu’il lui est arrivé ! annonça-t-elle en tremblant.
    Par terre, gisait le cadavre d’un petit chien maltais à poils blancs, la gueule ouverte, les crocs et la truffe rougis de sang.
    — Sitôt après, la pauvre bête s’est mise à gémir et s’est couchée sur le dos, poursuivit Mammaea avec une mine décomposée. C’était affreux à voir : elle se tordait dans tous les sens, les pattes raides… et tout ce sang… Elle bavait du sang à n’en plus finir ! Alexandre était pétrifié d’horreur !
    — Varius ?
    — Évidemment !

Weitere Kostenlose Bücher