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Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Titel: Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Emma Locatelli
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incapable de te passer de moi, dit-il en ricanant. Je t’ai donné plus de plaisir que tu n’en connaîtras jamais dans toute ta vie.
    L’empereur se redressa sur le lit, le visage cramoisi de fureur et appela les gardes.
    — Emmenez-le ! cria-t-il aux trois soldats qui se précipitaient dans la chambre, ôtez-le de ma vue avant que je vous ordonne de le saigner comme un porc !
    Obéissant promptement à cette injonction, les gardes poussèrent le « mari » de l’empereur si rudement qu’il trébucha sur le marbre. Varius, les yeux injectés de rouge, l’écume aux lèvres, continuait de tendre vers lui un doigt menaçant.
    — Disparais ! Je t’interdis de passer une seule nuit de plus dans mon palais ! Disparais ou je te tue ! Ne me fais pas verser l’ignoble sang d’un cuisinier !
    Puis, Zoticus sorti, il s’effondra sur sa couverture et se mit à pleurer à chaudes larmes.
    — Faites venir Hiéroclès, implora-t-il entre deux sanglots convulsifs. Gardes ! Amenez-moi Hiéroclès ! Tout de suite !
    On partit chercher le cocher pendant que l’empereur tentait de reprendre ses esprits.
    Une fois qu’il fut seul, Varius s’empressa d’enfiler son plus beau peignoir, en soie mauve et or, et de remettre un peu d’ordre dans sa coiffure.
    Lorsque Hiéroclès parut, il l’attendait sur le lit, dans une pose alanguie, ses boucles retenues par un ruban et l’œil encore humide de chagrin.
    — J’aimerais que tu dormes dans ma chambre cette nuit, lui dit-il. Viens t’étendre près de moi…
    L’aurige comprit que son rival venait d’être chassé de la couche impériale mais se garda bien de toute manifestation de joie. Il s’obligea à regarder l’empereur d’un air hésitant et écœuré.
    — Faut-il que je pose mon corps là où le cuisinier a posé le sien ?
    Varius prit un air de surprise et d’innocence, parfaitement joué :
    — De quoi parles-tu ?
    — De cette ordure de Zoticus, avec lequel tu t’es vautré dans notre lit.
    — C’est toi que j’aime, Hiéroclès… déclara Varius avec une voix exagérément mélodieuse et théâtrale, comme une mauvaise actrice. Zoticus a eu mon corps mais non mon cœur… D’ailleurs, je l’ai chassé.
    Une gifle énorme vint lui couper la parole.
    — Traînée !
    Les yeux de l’adolescent s’emplirent de larmes tant le coup avait été brutal et puissant. Interdit, il porta ses doigts sur sa joue qui se marbrait de rose, mais un frisson de plaisir lui parcourut l’échine. Hiéroclès eut alors la confirmation de ce que l’adolescent désirait.
    Aussitôt, une autre gifle partit, puis une autre. L’empereur se protégea le visage avec ses deux bras levés mais la paume de l’aurige continua de tomber où elle pouvait, sur le haut de sa tête, sur le cou, sur ses épaules.
    Les gardes en faction et ceux qui circulaient dans les couloirs, alarmés par les cris de l’empereur, s’élancèrent dans la pièce. Ils avancèrent vers Hiéroclès et firent le geste de sortir leurs glaives des fourreaux. Varius les arrêta d’un signe de la main et, feignant de pleurer, leur cria :
    — Non ! Je l’ai bien mérité ! Laissez Hiéroclès me battre, car je l’ai trompé !
    Cet aveu ayant pour but de déclencher un regain de fureur chez le jeune cocher, celui-ci se plia de bonne grâce à la comédie du mari jaloux et outragé. Et les coups se remirent à pleuvoir.
    L’adolescent se recroquevilla alors sur le lit, les jambes battant hors de son peignoir, la figure entre ses bras, et chaque coup lui tirait des gémissements de douleur et de plaisir confondus.
    Avec Hiéroclès, sa relation passionnelle virait presque toujours à la violence. Lorsqu’il était rassasié de caresses ou que la monotonie menaçait d’émousser les sens de son amant, il provoquait sa colère, se conduisait comme une maîtresse jalouse et exigeante, pleine de reproches, ou se faisait volontairement surprendre dans les bras d’un courtisan, afin de lui mendier son pardon. De leur côté, les soldats regardaient toute cette scène, médusés et incrédules.
    Soudain, Varius se redressa et fit face à son compagnon comme une chatte furieuse, les ongles en avant, les yeux mouillés et étincelants, et se mit à hurler d’une voix aiguë :
    — Oui, je l’ai fait ! Oui, j’ai fait l’amour avec ce cuisinier ! Que pouvais-je faire d’autre ? Je te sentais t’éloigner de moi un peu plus chaque jour, toi que j’aime à en

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