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Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Titel: Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate
Autoren: Emma Locatelli
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roula des yeux d’insecte effaré, posa son regard successivement sur les corps ensanglantés de Gordius et de Protogène près de la fenêtre, de Myrismus au centre de la pièce et sur celui de Claudius à ses pieds.
    — Ce n’est pas fini, annonça le centurion Agricola. Maintenant que te voilà soustrait à l’influence néfaste de tes parasites, tu dois promettre de ne plus rien tenter contre Alexandre.
    Varius hocha la tête, mais ne put prononcer aucune parole.
    — Réponds ! hurla Cerva.
    — Je promets, souffla l’empereur d’une voix inaudible, signifiant sans s’en rendre compte aux soldats à quel point cette promesse lui répugnait.
    — Je n’ai rien entendu, aboya le centurion en l’attrapant violemment par le bras.
    — Alors, peut-être es-tu sourd ? tonna une voix glaciale à l’entrée de la chambre.
    Le préfet du prétoire, Antochianus, venait d’arriver. Varius lui lança un regard éperdu de gratitude, le remerciant silencieusement d’être venu à son aide et de ne pas avoir fui alors qu’il en avait l’occasion. Les prétoriens, qui n’avaient jusque-là montré que peu de respect pour leur chef, compte tenu de ses origines, de sa profession et de sa nomination douteuse, le dévisagèrent avec un mélange de surprise et d’admiration. Non seulement Antochianus n’avait pas hésité à se dresser contre eux dans l’atrium, au risque de sa vie, mais il avait poussé le loyalisme jusqu’à les suivre ici, pour s’assurer de la sauvegarde d’Antonin.
    Agricola fit signe à Cerva de lâcher le bras de l’empereur et continua de s’adresser à ce dernier :
    — Tu dois également promettre que tu rendras à ton cousin le peu d’honneurs et de pouvoirs que, de mauvaise grâce, tu lui avais consentis, poursuivit-il. Rends-lui sa garde personnelle afin qu’il puisse être protégé, autorise-le à paraître de nouveau en public, à participer aux cérémonies et à recevoir en audience au palais qui bon lui semblera. Et fais nettoyer les statues que tes hommes ont maculées de boue.
    Varius hésita. Que pouvait-il faire d’autre, sinon consentir et céder à cette horde déchaînée qui menaçait sa vie ?
    — Je le promets, répéta-t-il.
    — Et il n’est pas question que tu tentes de corrompre le jeune Alexandre à tes mœurs débauchées ou que tu l’inities au culte infâme de ta pierre noire, ajouta Agricola.
    Varius, l’estomac au bord des lèvres, hocha la tête sans trop de vigueur.
    — Foutaises ! s’écria encore Cerva. Quel crédit pouvez-vous accorder à ce tyran qui n’a cessé de bafouer les lois et l’honneur de Rome depuis qu’il est sur le trône ? Regardez-le ! Il ment comme il respire ! Tuons-le avant d’avoir à regretter de lui avoir laissé la vie sauve ! Il nous berne !
    Le centurion Agricola se tourna vers le préfet.
    — Peux-tu te porter garant de sa parole ? lui demanda-t-il.
    Cette fois, Antochianus se montra moins empressé de voler au secours de son maître. Varius sentit son hésitation et lâcha une plainte d’animal blessé.
    — Antochianus, ne m’abandonne pas maintenant ! implora-t-il en chuchotant. Si tu m’abandonnes, tu me tues ! Ma vie est entre tes mains !
    Il y eut quelques secondes de silence et d’accalmie.
    — Je me porte garant de la sécurité du jeune César Alexandre, accepta finalement Antochianus d’une voix sombre. Je jure qu’il ne lui arrivera rien.
    Tous les prétoriens, alors, firent cercle autour de l’empereur et le fixèrent d’un air dur.
    — Toi aussi, tu dois prêter serment, lui ordonna Titus Agricola.
    L’adolescent n’eut d’autre choix que de s’exécuter. Il leva un bras mou et tendit sa main potelée, alourdie par le poids des améthystes, des rubis et des émeraudes.
    —  Idem in me (150) , dit-il en reniflant.
    * * *
    Certains que les jours d’Alexandre n’étaient désormais plus en danger et qu’ils avaient suffisamment effrayé l’empereur, les prétoriens regagnèrent leur caserne. Le prince héritier ainsi que sa mère et sa grand-mère furent reconduits sous bonne garde au Palatin, les soldats les assurant qu’Antonin avait cédé à leurs exigences et donné toutes les preuves de son repentir.
    — Il s’en est sorti ! s’emporta Mammaea qui ne décolérait pas. Comment les prétoriens ont-ils pu se laisser attendrir par ses larmes de crocodile et ses piailleries ! Ils avaient l’occasion de nous en débarrasser et au lieu de cela, ils
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