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Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Titel: Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Emma Locatelli
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répliqua celui-ci en exécutant une sorte de pirouette. Nous avons fait le plein de provisions. Nous ne manquerons ni d’huile, ni de blé, ni de viande !
    Maesa ne semblait pas aussi optimiste. Son visage restait fermé et anxieux.
    En bas des remparts, les soldats de Macrin avaient pris position et organisaient leur campement.
    — Aurions-nous sous-estimé ce Julianus ? s’interrogea Maesa. Il me semble plus obstiné que nous l’avions prévu.
    Ce fut Gannys qui cette fois, eut un demi-sourire. Il passa une main dans son abondante chevelure noire et brillante :
    — La partie n’est pas encore jouée.
    — As-tu une idée de ce que nous devons faire ?
    — Divide ut regnes (39) .
    * * *
    La nuit tombée, le camp de Raphanae était bel et bien en état de siège. Aucun soldat de la légion gauloise n’avait plus la possibilité de s’échapper de l’enceinte fortifiée.
    Mais l’un d’entre eux, pourtant, se trouvait libre, à l’extérieur.
    Festus, un homme à la solde des Syriennes, avait franchi les portes peu de temps avant l’arrivée de Julianus et des prétoriens. Devinant qu’il serait plus utile dehors qu’à l’intérieur, si jamais les événements devaient mal tourner, Comazon et Eutychianus l’avaient fait sortir et l’avaient chargé d’une mission très particulière.
    Avec quelques hommes, tapis dans l’ombre, Festus attendait à deux cents pas des troupes de Macrin.
    — Vous avez compris ? dit-il aux soldats.
    Les autres acquiescèrent en silence. Puis, lentement, ils se dirigèrent vers le campement provisoire des prétoriens.
    Ces derniers finissaient de dresser les mâts des tentes et préparaient le repas du soir. Tout était calme et les gardes impériaux ne montraient aucun signe d’agitation ou de méfiance.
    Assurés qu’ils n’auraient plus à repartir à l’assaut des remparts et qu’ils n’avaient qu’à attendre patiemment que les assiégés meurent de faim derrière leurs murs, ils se comportaient comme des soldats au repos, faisant tranquillement chauffer leur bouillie dans les marmites de bronze, surveillant les miches sous la cendre, discutant entre eux, assis sur les housses de cuir de leurs boucliers.
    Certains s’étaient déjà débarrassés de leurs caligae, leurs chaussures de marche, d’autres avaient ôté leur cotte de maille ou leur cuirasse et déambulaient tranquillement en tunique.
    Festus et les quelques hommes de la légion gauloise, se faisant passer pour des soldats des troupes régulières venues en renfort, n’eurent aucun mal à se mêler à eux et à se fondre dans le paysage.
    — Que penses-tu de Macrin ? interrogea l’un des rebelles en s’approchant d’un prétorien isolé.
    Celui-ci sortit sa gamelle de sa sacoche et répondit en haussant les épaules.
    — Moi, je pense que c’est un lâche, lui murmura le rebelle sur le ton de la confidence. Un lâche et un assassin.
    — Je ne sais pas, répliqua l’autre. C’est ce qu’on dit.
    — Pourquoi nous battre contre le fils de Caracalla ? Pour servir un vieillard cupide et veule ?
    — C’est vrai qu’il ressemble à Antonin, le petit Syrien ! s’exclama le garde avec enthousiasme. J’ai vu le portrait que les soldats agitaient sur les remparts. Le gamin lui ressemble comme deux gouttes d’eau !
    — Et pourtant, tu es prêt à faire exécuter le fils de ton bienfaiteur ! Moi, en tout cas, je refuse de suivre Julianus !
    À quelques pas de là, le même manège recommençait.
    Les soldats de Festus entreprenaient discrètement d’autres prétoriens. Le même discours se répétait, derrière les tentes et près des feux.
    — Pourquoi nous dresser contre le fils de Caracalla ? disait l’un.
    — Macrin a l’intention d’affamer l’armée ! soufflait l’autre.
    — Offenserons-nous la mémoire de notre empereur bien-aimé en laissant le pouvoir à son meurtrier ? demandait un troisième.
    — As-tu vu l’enfant sur les remparts ? Il marche comme Caracalla ! C’est son fils, il n’y a aucun doute !
    — Macrin est une chiffe ! Il a déshonoré l’armée en achetant les Parthes !
    — Sais-tu qu’il a réduit les soldes et les pensions des vétérans ? Et c’est pas fini ! Attends un peu de voir !
    Au bout de quelques heures, les prétoriens n’étaient plus du tout convaincus de la justesse de la cause qu’ils défendaient.
    Et la promesse qu’ils obtiendraient le grade et les biens de leurs supérieurs s’ils

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