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Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Titel: Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Emma Locatelli
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Mais ses deux offensives échouèrent lamentablement.
    Ce fiasco laissa les soldats impériaux désemparés et amers. Quant à Julianus, une violente colère s’empara de lui, une colère dirigée contre les Syriennes, contre Varius Bassianus, contre les rebelles, contre Macrin, contre lui-même, contre le monde entier.
    Le préfet s’en voulait d’avoir inutilement envoyé ses hommes à la mort et se demandait combien de vies encore il lui faudrait sacrifier pour prendre ce maudit fortin.
    Il renonça à investir le camp insurgé en attaquant les fortifications et envisagea rapidement un plan qui lui sembla plus efficace.
    — Si nous ne pouvons pas passer par-dessus ces murailles, dit-il, il nous faut trouver un autre moyen. Enfonçons l’une des portes avec le bélier et lançons toutes nos forces ensemble.
    — Oui, la porte décumane (36) , approuva le légat. J’ai remarqué qu’ils avaient posté moins d’hommes de ce côté-là.
    — Et qu’on leur fasse savoir que je leur appliquerai la loi romaine réservée aux pires ennemis de l’Empire : s’ils ne se rendent pas avant le premier coup de bélier, je ne ferai pas de quartier. Je crucifierai tous les prisonniers, face aux remparts, et leurs têtes serviront de projectiles à mes catapultes !
    L’énorme tronc d’arbre, renforcé par une tête de métal, frappa en cadence les battants de la lourde porte en cèdre, avec un grondement fracassant.
    Mais encore une fois, les soldats de la légion gauloise, ragaillardis par leur premier succès, réussirent à défendre l’entrée du camp. Rassemblés en masse sur les chemins de ronde et sur les deux tours en saillie qui encadraient l’entrée, ils utilisèrent les redoutables scorpionis (37) pour décocher une pluie de flèches sur les troupes impériales.
    Les assaillants n’en continuèrent pas moins de frapper sans relâche. Dès qu’un homme tombait, brûlé par du naphte de Judée enflammé, transpercé par une flèche ou écrasé par une pierre, deux autres s’élançaient aussitôt pour prendre sa place. Maintes et maintes fois, le grand bélier se balança et cogna. En vain.
    — Ils savent contrer toutes nos offensives ! se désespéra Julianus. Nous allons tous y laisser la peau !
    Il ne s’était pas attendu à ce que la résistance des rebelles fût si farouche. Ni même qu’ils lui opposeraient une quelconque résistance.
    Dans sa naïveté, il était venu à Raphanae avec la certitude de convaincre les légionnaires de se rallier. Mais à présent, il devait se rendre à l’évidence : jamais les dissidents ne se laisseraient fléchir. Et quant à l’éventualité qu’ils sortent du camp pour combattre en terrain découvert, il ne se faisait plus aucune illusion.
    — Inutile de nous épuiser à essayer d’investir cette forteresse, déclara Julianus en ôtant son casque. Il ne nous reste plus qu’à prendre position. Commencez à monter les tentes et à creuser les circonvallations.
    Le légat le regarda d’un air étonné. D’ordinaire l’armée romaine creusait des fossés autour des villes de taille importante, pas autour de camps aussi modestes. Cette opération avait pour but d’empêcher les assiégés de quitter la cité – pour fuir ou pour attaquer – ou de recevoir des vivres ou des renforts.
    — Ne me regarde pas comme si j’étais un demeuré ! s’emporta Julianus. Ceci n’est qu’une démonstration de force destinée à les décourager. Nous ne pouvons pas entrer ? Eh bien, ils ne pourront plus sortir ! Nos fossés et nos palissades leur rappelleront que désormais ils ne sont plus à l’abri derrière leurs murs, mais enfermés en attente de leur exécution ! Que le premier qui essaie de quitter le camp soit empalé vif sur les lis, aux yeux de tous ! Peut-être que cela suffira à arrêter cette stupide révolte !
    L’autre secoua la tête, d’un air convaincu :
    — Ils ne tiendront pas longtemps.
    * * *
    Derrière les remparts du camp, Maesa et Soemias accusaient le choc.
    — Ils ont osé nous attaquer ! vociféra Maesa en martelant le sol d’un pied rageur. Ils ont osé s’en prendre à l’empereur !
    — Mais ils ne sont parvenus à rien, dit Gannys pour apaiser sa fureur.
    — Pour l’instant !
    Elle s’immobilisa, sentant la hargne bouillonner en elle.
    — La fortune est capricieuse, déclara placidement Gannys Eutychianus. Pour l’instant les prétoriens se battent aux côtés de Macrin, mais ils

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