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Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Titel: Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Emma Locatelli
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commença à donner des signes de fatigue et à mollir. Déjà, quelques soldats abandonnaient leurs armes et prenaient la fuite, annonçant la déroute.
    Gannys Eutychianus, sentant que la situation se détériorait dangereusement, remonta au galop le long des lignes arrière afin de contenir les dérobades, exhorter ses hommes à se regrouper et à retourner au combat. Dressé sur son étalon alezan, il éleva une voix rauque, dont l’écho roula dans la plaine :
    — Soldats ! Ressaisissez-vous ! Affrontez l’ennemi ! Tuez ! Tuez !
    Mais tandis qu’il crachait ses ordres, il s’aperçut avec effroi que, sur l’aile droite, les cavaliers syriens avaient été écrasés par une charge de la garde maure de Macrin. Revenant vers l’aile gauche, il perdit encore quelques espoirs en constatant cette fois que ses archers arméniens, qui pourtant étaient montés sur des chevaux rapides et lançaient sans discontinuité des rondes de harcèlement contre le flanc des impériaux, ne parvenaient pas à les affaiblir.
    Il était effondré, mais il ignorait encore que le pire était à venir.
    Alors que son infanterie commençait à peine à se reconstituer en une phalange compacte, elle subit brutalement un choc inouï et imprévisible sur sa droite.
    Une clameur de stupeur et d’horreur s’échappa de centaines de gorges :
    — Les cataphractaires ! Les cataphractaires !
    Macrin venait de recevoir, en pleine bataille, le renfort inattendu d’Artaban !
    La charge puissante des cavaliers cuirassés parthes broya d’un seul coup la moitié de sa phalange et déclencha aussitôt un mouvement de panique parmi les soldats.
    Gannys et Comazon, avec l’aide des centurions les plus aguerris, tentèrent d’enrayer le début d’une débandade générale en barrant la course des premiers fuyards.
    C’est alors qu’un événement pour le moins inimaginable se produisit.
    Maesa sauta de sa litière et monta sur un char de guerre, entraînant sa fille à la suivre. Elle planta son regard sec et déterminé sur la plaine jonchée de corps mutilés, de javelots brisés, de casques fracassés et toujours bouillonnante du bruit des combats :
    — Si ton fils perd cette bataille, c’en est fini de nous, dit-elle froidement.
    Puis elle ajouta en lui tendant les rênes de l’attelage :
    — Mais sois rassurée, je t’étranglerai de mes propres mains avant que Macrin ne s’en charge.
    Soemias pâlit et hésita à prendre la conduite du char.
    — En revanche, si Varius remporte la victoire, poursuivit Maesa en faisant claquer sa langue, tu seras impératrice. Et je te jure, ma fille, que même le radieux soleil d’Émèse te semblera pâle en comparaison des honneurs et de la gloire qui t’attendent à Rome !
    Les traits de Soemias se détendirent alors et la sérénité qui suit les grandes résolutions, dérida son front crispé. En un éclair, la jeune femme comprit qu’elle touchait à un moment suprême, que sa vie allait se décider en cet instant et qu’elle ne pouvait plus reculer. Elle prit sa décision :
    — Allons-y ! dit-elle en inspirant profondément.
    Sa mère lui sourit et posa une main sur son épaule.
    — Montrons à ce sale Maure comment triomphent les Syriennes !
    Maesa était courageuse. Elle ne redoutait pas la mort et l’idée qu’elle pouvait finir sa vie sur ce champ de bataille ne lui causait pas le moindre trouble.
    Elle fit signe à Soemias de faire partir les chevaux et ceux-ci s’élancèrent au triple galop vers la mêlée sanglante. La terre se mit à filer sous les roues du char, tandis que les fers des chevaux arrachaient aux cailloux, des traînées d’étincelles.
    Ce fut un spectacle irréel que de voir ces deux femmes impeccablement fardées, montées sur un char de guerre, Minerves en robes de soie, se ruant au milieu des guerriers qui s’entretuaient.
    Elles se précipitèrent d’abord sur l’aile droite où les recrues syriennes rescapées les suivirent avec un enthousiasme ressuscité. Au centre du champ de bataille, beaucoup de soldats étaient tombés ou blessés, certains étaient si épuisés qu’ils ne tenaient plus debout. D’autres, effrayés, ayant perdu tout espoir, abandonnaient la lutte pour se retirer à l’arrière. L’armée de Macrin gagnait du terrain et menaçait de l’emporter.
    Elles appelèrent les centurions encore vivants par leur nom, les encourageant à ne pas faiblir, poussant des cris sauvages et gutturaux qui

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