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Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate

Titel: Le scandaleux Héliogabale : Empereur, prêtre et pornocrate Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Emma Locatelli
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intervint juste à temps pour le neutraliser. Il abattit sa propre épée de toutes ses forces sur le casque du garde et lui fendit le crâne en deux.
    Dès qu’un soldat impérial tombait, terrassé par ses coups redoublés, deux autres s’élançaient pour prendre sa place.
    Suant sous sa cuirasse, épuisé à force de parer les attaques portées contre son protégé, il commençait à regretter d’avoir autorisé l’inconscient à prendre part aux combats et surtout de l’y avoir encouragé.
    Mais enfin, survint le prodige qu’il n’attendait plus.
    Remarquant la cuirasse dorée de Varius, un légionnaire de la III e   Gallica, lança soudain un cri perçant qui couvrit le rugissement des voix et le fracas des combats :
    — Caracalla ! Regardez ! Caracalla est avec nous ! Caracalla est revenu !
    Aussitôt, cette annonce fut reprise par les hommes les plus proches puis se propagea instantanément sur toute l’étendue du champ de bataille, comme une onde de choc.
    L’incroyable nouvelle rendit l’espoir aux rebelles et leur fit reprendre courage. En quelques minutes, le spectacle exaltant de l’enfant-soldat suffit pour retourner complètement la situation.
    Les fuyards rebroussèrent chemin pour se précipiter de nouveau dans la mêlée. Les autres, fanatisés par la voix rauque des Syriennes et par la vision de Varius sur son cheval, redoublèrent d’ardeur dans le combat. Un bon nombre de soldats impériaux jetèrent leurs armes à terre et se rallièrent aux rebelles en acclamant le nom de Caracalla, leur empereur bien-aimé.
    — Vois, mère ! hurla Soemias, pantelante mais exultante, en arrêtant son char. C’est un miracle d’Élagabal ! Rome est à nous !
    Contre toute attente, à la fin de la journée, l’armée des Syriennes avait remporté la victoire. Macrin était anéanti.
    À la faveur du crépuscule, le vieil homme, désemparé, se sauva pour rejoindre Antioche, abandonnant le reste de ses troupes qui continuaient de défendre son titre et son honneur. Mais lorsque les derniers fidèles réalisèrent que l’empereur avait fui honteusement, ils cessèrent la lutte. Remplis d’amertume et de dégoût, ils acceptèrent de rendre les armes. Seule, la cavalerie maure combattit jusqu’au sacrifice de son dernier garde.
    Ce soir-là, Varius Avitus Bassianus fut reconnu empereur par l’armée d’Orient tout entière.

CHAPITRE VII
    — C’est la fin ! gémit Macrin en s’effondrant sur un siège.
    — Regagne Rome au plus vite, lui conseilla Épagathos. Le Sénat t’est encore favorable. Tu rassembleras toutes les légions d’Occident et tu reviendras briser la rébellion.
    — Partir pour Rome ? s’inquiéta Macrin qui ne concevait pas d’entreprendre un voyage aussi long.
    — Oui. Et immédiatement ! Tu n’es plus en sécurité ici.
    — Comment fuir ? Il suffit que je fasse un pas en dehors de ce palais pour que les soldats ou la foule me reconnaissent. Et ils me livreront aussitôt aux Syriennes !
    Épagathos fit le geste d’un aveu silencieux.
    — Je suis perdu, ajouta Macrin en fronçant les rides de son front.
    — Il y a certainement un moyen de te faire quitter Antioche sans que personne ne s’en aperçoive ! répondit l’affranchi dans un dernier élan de solidarité à l’égard du maître déchu. Rien n’est jamais perdu ! Ne te laisse pas abattre !
    — Un moyen ? Mais lequel ?
    Épagathos fit appeler un jeune esclave nabatéen, qui répondait au nom de Hakmad. Après s’être assuré que personne ne pouvait l’entendre, il donna ses instructions au garçon.
    — Rapporte-moi une paenula (59) et un rasoir, fit-il d’une voix autoritaire. Et sois discret. On ne doit pas te voir !
    Macrin interrogea son favori du regard.
    — Tu vas sortir du palais en secret. Débarrassé de tes vêtements et de ta barbe, personne ne pourra te reconnaître lorsque tu seras dehors.
    — Et lui ? demanda Macrin en désignant du regard l’esclave. Saura-t-il se taire ?
    Épagathos se retourna vers le serviteur et, d’un geste brusque, le força à ouvrir grand la bouche. Macrin ne vit, au fond de son palais, qu’un moignon noirci.
    — Il est muet, on lui a coupé la langue. Va ! ordonna-t-il à l’esclave.
    Quelques minutes plus tard, ce dernier revenait en portant une pèlerine à capuchon et une bassine remplie d’eau.
    Macrin vit tomber à ses pieds, comme les derniers vestiges de sa grandeur passée, les poils de sa barbe qu’il

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