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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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oncle d'ouvrir cette sépulture, se dit-il. Mais pour l'instant, il bataillait en Flandre. Il fallait donc attendre son retour.
    Louis ignorait que Bussy faisait route vers Paris pour annoncer la victoire du Prince.
    *
    À la messe d'obsèques, Gaston proposa aux Fronsac de venir souper chez lui. Boutier, aussi invité, serait content de les revoir, ajouta-t-il. Louis accepta volontiers et en profita pour le remercier des cinq mille livres qu'il avait laissés pour lui à l'étude de son père.
    — Cet argent est le bienvenu, Gaston ! En ce moment, ma seigneurie est un gouffre financier ! Heureusement, les blés sont hauts et bien formés, mais je ne serai tranquille que la moisson faite et le grain transformé en farine et vendu, ou serré dans mes greniers !
    C'est alors qu'il remarqua combien son ami paraissait soucieux. Il le prit à l'écart et lui en demanda la raison.
    — Je te le dirai ce soir. C'est une inquiétante nouvelle que je viens d'apprendre et j'ai besoin d'en savoir plus. Peut-être que ces cinq mille livres vont t'être vraiment utiles…
    Sur cette phrase énigmatique, ils se quittèrent, Gaston devant partir au Palais-Royal.
    Ils se retrouvèrent à cinq heures, rue de la Verrerie. Une table à tirants avait été dressée dans l'antichambre et Armande comme Angélique reçurent leurs invités avec beaucoup de cérémonie. Les Fronsac étaient venus en carrosse, conduits par Nicolas avec Germain Gaultier, en mandille de laquais debout sur l'essieu arrière. Louis portait son collier de chevalier de l'ordre de Saint-Michel sur un pourpoint de velours noir qui laissait bailler une chemise de soie bouffante au grand col et aux manchettes de dentelle nouées par des galants de soie noire. Julie avait choisi une robe turquoise chamarrée, couverte de fanfreluches, avec un corsage baleiné à la taille, décolleté et lacé en pointe. Sa chemise à manches courtes se garnissait de dentelles. Quant à Bauer, ses chausses multicolores, sa casaque et ses bottes à revers rouge suscitèrent l'admiration de Gaston qui avait seulement revêtu un habit de satin noir avec des chausses et des bas assortis, habit qu'il jugeait propre à son nouvel état de maître des requêtes. Il portait cependant un baudrier de soie écarlate et un grand feutre droit à pennaches de la même couleur. À son baudrier était attachée une épée à poignée d'argent, bien plus petite que l'énorme rapière de cuivre de Bauer.
    En attendant l'arrivée de M. Boutier, les trois femmes se réunirent dans la bibliothèque, qui était toujours la chambre d'Angélique, et les hommes patientèrent dans l'antichambre où la servante leur servit du vin de Beaune.
    Après en avoir vérifié la solidité, Bauer s'assit sur un coffre tandis que Louis demandait à Gaston les raisons de son anxiété.
    — Tu sais ce qui se passe à Paris… Rien ne s'arrange entre la Cour et les quatre compagnies. D'abord la reine a fait dire au Parlement que l'union des chambres n'était faite que pour leur intérêt particulier, et non pour la réformation de l'État, et qu'il n'était permis à personne de s'ingérer dans le gouvernement du roi. Ensuite, hier, elle a fait arrêter et envoyer en province trois conseillers du Grand conseil qui menaient l'agitation. Ce matin, le président du Grand conseil et quelques conseillers turbulents ont été saisis par la garde et exilés à leur tour.
    — Mazarin a donc choisi la manière forte ?
    — Ce n'est pas lui ! Tu sais ce qu'il répète à satiété : Je dissimule, je biaise, j'adoucis, j'accommode tout autant qu'il m'est possible . Il préférera toujours la négociation à l'affrontement, expliqua Gaston à mi-voix, après avoir jeté un bref regard vers la bibliothèque, tant il ne voulait pas inquiéter son épouse et Julie.
    « C'est la reine qui a choisi la fermeté, poursuivit-il. Elle aurait même déclaré : Il y a de la révolte à s'imaginer qu'on puisse se révolter ! Le cardinal n'approuve pas, car nos armées sont loin. Au surplus, il craint autant la puissance de Condé que celle de la populace ! En revanche, il sait que si cent mille Parisiens prennent les armes, la Cour sera balayée, car la régente n'aura aucun soutien que ce soit du Parlement ou des grands. Bien au contraire ! Sentant le pouvoir affaibli, beaucoup s'agitent en ce moment. La Rochefoucauld, et quelques ducs et pairs, réclament des gouvernements et des avantages, Monsieur reçoit aimablement les

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