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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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1652, sans que le duc de Beaufort ne puisse s'y opposer.
    107 Marie de Cossé-Brissac, dite l'Admirable Marie.
    108 Charles de La Porte, duc de La Meilleraye, maréchal de France.
    109 Voir La Conjuration des Importants , éditions du Masque.
    110 Voir L 'Énigme du clos Mazarin , éditions du Masque.
    111 Voir La Conjuration des Importants , éditions du Masque.
    112 C'était le juron préféré de Fontrailles. Schelme ! voulait dire « Coquin ! » chez les lansquenets allemands.
    113 Voir : La Conjuration des Importants .

28
    Q uand le coadjuteur entra dans la salle du dîner, le maître d'hôtel avait déjà fait monter le premier service des cuisines et les convives s'installèrent. Le repas se déroula dans une plaisante légèreté. On n'y parla que des bonnes fortunes, tant des femmes de la Cour que des épouses des parlementaires. On y fit aussi quantité de médisances et les laquais qui présentèrent les services n'auraient pu se douter que les convives se révélaient des criminels de lèse-majesté tant ils paraissaient insouciants.
    L'excellent dîner terminé (le cuisinier du coadjuteur s'était surpassé), les quatre hommes passèrent dans la bibliothèque. Là, le valet de chambre fut autorisé à rester pour servir des liqueurs. Sans autre témoin que cet homme de confiance, Paul de Gondi demanda à Guy Joly et à Robert Miron les dernières nouvelles du Parlement.
    — En quarante-huit heures, dix conseillers du Grand Conseil, et leur président ont été exilés à Mézières et à Nancy. La cour a choisi la fermeté et les lettres de cachet étaient signées de M. du Plessis-Guénégaud 114 , et non du chancelier, fit sombrement Guy Joly.
    — Ces arrestations ne m'ont pas surpris, le rassura Gondi. La reine ne pouvait accepter les résolutions de la Chambre de Saint-Louis.
    — Mais jusqu'où la Cour est-elle prête à aller dans l'épreuve de force ? s'interrogea Miron à haute voix.
    — Nulle part ! Anne d'Autriche n'a pas les moyens de s'opposer à la fois au Parlement et à la populace, martela Paul de Gondi. Condé est trop occupé à empêcher l'archiduc Léopold de lancer ces reîtres sur Paris et Turenne ne peut pas plus quitter l'Allemagne.
    — C'est tout de même un rude coup de dés, monseigneur, remarqua l'abbé, avec une ombre d'inquiétude. On dit que Mazarin va faire venir quatre mille lansquenets d'Allemagne.
    — Pour réussir, il faut saisir la chance quand elle passe. Le Parlement est aigri par l'enlèvement des conseillers au Grand Conseil. Quant à ces lansquenets, s'ils viennent, cela nous donnera du grain à moudre. Avec eux, il y aura excès de pillage dans les campagnes, car ils devront bien se nourrir. Cela exaspérera encore plus les Parisiens. Et que pourront faire quatre mille hommes contre cent mille mécontents enflammés par le duc de Beaufort ? Les faire entrer dans Paris ? Mazarin est trop habile pour répéter l'erreur d'Henri III 115 .
    — Croyez-vous vraiment que Beaufort changera la donne dans cette partie ? s'inquiéta Miron, pas convaincu.
    — Dans l'immédiat, non. Beaufort n'est qu'un pion, ou plutôt une mine, que je place et que je ferai exploser quand le besoin s'en fera sentir. Il me suffit d'attendre que Mazarin commette une faute. Alors, Paris prendra les armes, la rébellion enflammera tout, je sortirai mon fantôme et le mettrai à la tête de mon armée.
    — Et si Mgr Mazarin ne commettait pas de faute ?
    — Il y a des conjonctures dans lesquelles on ne peut faire que des fautes. L'arrivée des quatre mille lansquenets en sera une et il vient d'y en avoir une autre : jusqu'à présent les négociations avec les parlementaires étaient conduites par Séguier, un homme accommodant qui aurait pu tout arranger. Mais depuis qu'on a confié la mission de rétablir l'ordre à M. du Plessis-Guénégaud qui agit comme un soudard, la conciliation est terminée. Vous avez vu comment il a injurieusement présenté au Parlement l'arrêt du Conseil qui cassait l'union des quatre compagnies et comment le peuple l'a forcé à se sauver du palais ?
    Ils sourirent tous au souvenir de cet incident qui avait, effectivement, montré la force des rebelles.
    — Et si Beaufort prend son indépendance, s'il vous vole votre armée ? s'enquit Joly.
    — Pourquoi le ferait-il ? Cet homme n'est rien ! Je vous l'ai dit, il n'est qu'un fantôme. Je lui promettrai d'entrer dans le lit de la reine et cela lui suffira, affirma

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