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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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voulant mettre fin à cette situation, Louis l'avait interrogé. Le Bavarois avait une réelle affection pour la jeune femme ; ils vivaient dans le péché. Pourquoi ne l'épousait-il pas ? Bauer n'était pas pauvre et Louis prêt à doter Marie.
    — Je ne peux pas, monsieur ! avait simplement expliqué le lansquenet. Je ne peux pas, parce que je suis déjà marié ! Ma femme habite en Bavière et j'ignore si elle est toujours vivante.
    Louis regarda alors Julie, puis Germain et les vit opiner.
    — As-tu remarqué quelque chose d'étrange dans son comportement, Bauer ? demanda-t-il, avant de prendre une décision.
    — Oui, monsieur.
    Il n'en révéla pas plus.
    Louis hésitait encore. Il savait que Bauer ne ferait jamais de mal à Marie, mais s'il découvrait qu'un prêtre manipulait sa dévotion, il pouvait parfaitement l'étriper. Ce serait une nouvelle source d'ennui. D'un autre côté, s'il refusait de le laisser partir, il sentait que Bauer passerait outre.
    — D'accord Bauer, mais je veux une promesse de ta part…
    Le Bavarois opina du chef. Cela faisait plusieurs mois que Marie se refusait à lui sans raison, lui parlant de faute, de prière et de pénitence, et parfois même de possession diabolique. Il désirait mettre tout ça au clair…
    — Pas de violence ! Si Marie te dit qu'elle veut entrer en religion, tu devras l'accepter !
    — Je l'accepterai, monsieur, murmura Bauer qui n'en pensait pas un mot.
    Il partit le lendemain matin. C'était le 6 août.
    *
    Le même 6 août, après la messe, Marie Gaultier revint chez elle dîner seule, toujours hésitante sur ce qu'elle devait faire. Son frère était parti à Mercy pour rencontrer le seigneur. Qu'avait-il à lui dire ? Elle l'ignorait.
    Devait-elle suivre les conseils de son confesseur ? Depuis des mois, effrayé par ses péchés trop lourds, le saint homme avait tout tenté pour sauver son âme. Il avait prié, dit des messes, lui avait ordonné de porter un cilice, mais cela n'avait pas été suffisant. Le mois précédent, il lui avait annoncé qu'elle était sans doute possédée et qu'il ne pouvait plus rien. Désespérée, elle avait pleuré, l'avait supplié de l'aider encore ; aussi lui avait-il dit, la veille, qu'il tenterait de l'exorciser.
    Il y aurait des imprécations qu'il ne pouvait pratiquer au couvent, lui avait-il expliqué. Elle devrait donc se rendre sur la butte du Temple, où il l'attendrait dans un moulin en ruine. Il ferait alors les invocations nécessaires pour qu'elle obtienne sa grâce du Démon, ultime moyen afin de sauver son âme.
    À l'église, elle avait longuement prié, mais n'avait décelé aucun des signes qu'elle attendait. Arrivée chez elle, elle n'avait pas dîné, jugeant qu'elle devait jeûner afin de se fortifier. Elle avait encore prié et finalement décidé qu'elle devait tout tenter pour se préserver de la damnation éternelle.
    *
    Bauer arriva à Paris après plusieurs heures de voyage sous une chaleur infernale. La pluie semblait définitivement disparue et il songeait que la moisson avait certainement commencé à Mercy. Avec la chaleur, il avait dû se résoudre à de nombreuses haltes, tant pour son cheval que pour lui-même et il avait encore soif. À la porte du Temple se trouvait un petit cabaret où l'on pouvait boire du vin de Montmartre bien frais sous une treille. Il s'y arrêta, le temps que son cheval se désaltère. Il avait attaché sa monture devant l'abreuvoir, à côté de la grande fontaine près de la porte du Temple, et s'était fait servir un pot de vin quand il aperçut Marie Gaultier se dirigeant vers lui. Il sourit de satisfaction, puis se demanda comment elle savait qu'il était là ?
    C'est alors qu'à sa grande stupeur, il la vit tourner et emprunter le petit chemin poussiéreux qui grimpait vers les anciennes fortifications. Qu'allait-elle faire à l'endroit où seuls se rendaient ribaudes ou duellistes.
    C'était inexplicable.
    Sauf si elle allait retrouver un amant.
    Il prévint un des palefreniers de surveiller sa monture, récupéra son espadon posé contre un mur, l'attacha à son dos et la suivit.
    *
    Marie se pressait, craignant d'être importunée. Mais à cette heure, les filles de mauvaise vie et leur courtier en fesses n'étaient pas encore arrivés. Le père Clément lui avait indiqué le moulin où il pratiquerait le désenvoûtement. Elle l'aperçut qui l'attendait en souriant et ressentit une profonde gratitude envers cet homme qui

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