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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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allait enfin la délivrer de ses tourments.
    Il la fit entrer dans le moulin, où elle vit qu'il avait dessiné un pentacle sur le sol.
    — Avant de commencer lui annonça-t-il d'une voix rauque, m'avez-vous bien obéi et n'avez-vous rien révélé de notre dessein ?
    — je n'ai parlé à personne mon père, et mon frère est absent.
    — Êtes-vous sûre de n'avoir point été suivie ?
    — Certaine, mon père.
    Il s'approcha d'elle et l'enlaça.
    — Eh quoi, mon père ! fit-elle en le repoussant avec un brin d'inquiétude.
    — Catin ! gronda-t-il, en la maintenant, n'essaye ici ni plainte ni résistance, tout serait inutile !
    — Ô ciel ! murmura-t-elle, commençant seulement à comprendre.
    La respiration du père Clément était si pressée qu'elle le crut ivre. Quand il laissa brusquement paraître sa luxure et sa fourberie en tentant de l'embrasser et d'écarter sa robe, elle eut un haut-le-cœur.
    — Laissez-moi ! cria-t-elle en se débattant et en cherchant à s'enfuir.
    — Tu finiras par te soumettre, si tu veux éviter de plus mauvais traitements… fit-il en la rattrapant et en l'étranglant à demi.
    Mais il ne put finir sa phrase car il s'écroula.
    *
    Marie baissa les yeux. Clément avait la tête tranchée jusqu'aux épaules et sa cervelle, de couleur grise, s'écoulait sur son dos. Devant une telle horreur, épuisée par la lutte qu'elle venait de soutenir, elle perdit conscience.
    Quand elle ouvrit les yeux, elle découvrit Bauer qui la tenait dans ses bras. Elle vit aussi le ciel, donc elle était dehors. Puis elle se souvint du moine et se mit à hurler.
    Il plaqua sa main sur sa bouche pour la faire taire et lui demanda avec sévérité :
    — Qui était cet homme ?
    — Clé… ment, bredouilla-t-elle. le père Clément. Mon… mon… confesseur, sanglota-t-elle.
    — Ton confesseur ?
    Il la lâcha brusquement. Il venait de comprendre ! Ce n'était pas la première fois qu'il apprenait qu'un religieux débauchait une paroissienne trop jolie.
    — Pourquoi le rejoignais-tu ici ? s'enquit-il, sévèrement.
    — Il… il m'avait dit que j'étais possédée… que je serais damnée si nous continuions à nous voir… il m'avait proposé de m'exorciser…
    — Exorciser ? s'étonna le colosse.
    Il l'aida à s'asseoir, puis se leva et balaya la butte des yeux. Quelqu'un les avait-il vus ?
    — Comment es-tu là ? interrogea-t-elle en tremblant encore.
    — C'est ton frère. Il nous a dit qu'il fallait te parler. M. le marquis ne pouvait pas venir à cause de la moisson ; aussi j'ai proposé de le remplacer. Je t'ai vue à la porte du Temple, et suivie.
    Elle resta silencieuse un instant, avant de dire, les yeux dans le vague.
    — Sans toi… Il m'aurait…
    — Sans doute, reconnut-il avec une sorte d'indifférence.
    Lui-même agissait ainsi avec les femmes quand il était soldat, lors du pillage des villes.
    — Où est-il ?
    — Dedans.
    — Tu l'as tué ?
    — Je crois, assura-t-il cette fois dans un éclat de rire. Ou alors c'est qu'il n'avait pas de besoin de cervelle. Reste ici, je vais nettoyer mon espadon.
    Il rentra en réfléchissant à ce qu'il devait faire. M. Fronsac ne serait sans doute pas content qu'il ait occis ce moine. Il ramassa la grande épée et la frotta à la robe du défunt, lequel s'était vidé de son sang et baignait dans une flaque où les mouches s'étaient déjà précipitées.
    Marie l'avait suivi. En entrant dans le moulin, elle ne put s'empêcher de pousser un cri.
    — Il ne te fera plus de mal, dit-il en se tournant vers elle et en remettant l'épée au fourreau.
    — Qu'allons nous devenir, Friedrich ? Tu as tué un prêtre. Que va-t-il t'arriver quand on aura découvert le corps. Quelqu'un t'a-t-il vu venir ?
    Bauer pensa à son cheval à la fontaine. Elle avait raison. On le connaissait à la porte du Temple et le palefrenier se souviendrait de lui, avec sa taille, ses trousses rouges, son chapeau à pennaches et cet espadon. Il était sans doute le seul à Paris à porter une telle arme. Faire disparaître le corps s'imposait. Mais comment ? Il regarda le sol empierré. Impossible de le creuser. Peut-être en démolissant un mur…
    C'est alors qu'il songea à Gaston de Tilly. Le procureur pourrait l'aider s'il lui disait la vérité. Peut-être se trouvait-il chez lui aujourd'hui ?
    Il poussa le cadavre contre le mur du moulin, dispersa la terre avec ses bottes pour couvrir le sang coagulé, puis jeta

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