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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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disait ce dernier.
    Gaston demanda à Zongo Ondedei s'il savait ce qu'étaient ces mousquetades.
    — Quelques coquins ont occupé cette nuit la tour de Nesle et une compagnie est partie ce matin la reprendre. C'était sans doute le bruit de la bataille. Deux nouvelles compagnies de gardes suisses ont aussi pris position du côté du faubourg et ont eu des difficultés pour passer la barrière des sergents, mais je ne crois pas qu'il y ait eu bataille.
    — Tout n'est donc pas terminé ?
    — Non, répondit Ondedei, le visage sombre.
    L'intendant revint et demanda à Tilly et à Picot d'accompagner Ondedei.
    Dans sa chambre, M. Séguier était en compagnie de son frère et de la duchesse de Sully, qui avaient dormi dans l'hôtel. Il reçut Gaston avec satisfaction et Ondedei avec inquiétude.
    — Vous le savez, M. le chancelier, la reine et Mgr le cardinal souhaitent que vous vous rendiez au Palais de justice afin d'interdire à nouveau aux parlementaires de délibérer sur les affaires publiques, annonça Ondedei. M. Molé est prévenu de votre arrivée et vous attend. Si les parlementaires reviennent dans l'obéissance, vous pourrez leur promettre la libération des prisonniers, sinon ils devront se retirer à Montargis et attendre les ordres de Sa Majesté.
    — Aurai-je une escorte ? Les rues sont-elles dégagées ?
    — Il existe plusieurs barrages jusqu'au Grand-Châtelet, mais M. le cardinal est persuadé qu'on vous laissera passer. Après tout, vous vous rendrez au Palais en vue de négocier. Une escorte ne pourrait qu'exciter ceux désirant en découdre.
    — C'est folie ! s'inquiéta l'évêque de Meaux. Si les rues sont barrées par les chaînes avec des pelotons de bourgeois, mon frère sera arrêté et deviendra otage, ou pire encore. Souvenez-vous de ce qui est arrivé hier à M. de Gondi !
    — La reine serait fort déçue si vous refusiez, prévint Ondedei d'un ton froid, tout en considérant le chancelier avec une certaine insolence.
    — J'irai ! décida Séguier, après une brève réflexion. M. Picot, que mes archers se tiennent prêts, dit-il à l'exempt. Ma chaise à porteurs suivra, au cas où mon carrosse ne pourrait traverser les rues barrées. Monsieur de Tilly, puis-je compter sur vous ?
    — Je ne vous quitterai pas une seconde, monsieur le chancelier.
    — Je viens aussi, ajouta l'évêque de Meaux.
    — Moi de même, renchérit sa fille Charlotte. Dans de telles circonstances, une femme est parfois écoutée et mon beau-père 133 a laissé de bons souvenirs aux Parisiens.
    *
    Ils partirent aux premières lueurs du jour. Picot et Tilly avaient emporté deux pistolets, malheureusement aucun n'était à double canon et Gaston regretta l'arme que Louis lui avait offerte, restée chez lui.
    Les quatre archers, munis d'épées et de carabines, entouraient le carrosse. Les deux cochers étaient aussi armés, ainsi qu'un laquais debout sur l'essieu arrière. Deux porteurs à pied suivaient avec la chaise.
    Le carrosse fut intercepté aux barrières de la rue de l'Arbre-Sec et de la rue Saint-Honoré. Séguier, respecté du capitaine de la milice, lui expliqua qu'il se rendait au Parlement négocier la libération de Broussel et, après une hésitation, les quelques bourgeois de garde le laissèrent passer. Si M. Miron s'était engagé à rassembler quatre cents hommes, tous ne se trouvaient pas encore sur place et les hommes de faction à cette barrière ne se révélaient pas suffisamment nombreux pour livrer bataille.
    En bas de la rue de la Monnaie, le carrosse dut s'arrêter à nouveau à cause, cette fois, des chaînes tendues devant le quai de la Mégisserie. Gaston et l'évêque de Meaux descendirent expliquer aux artisans et aux marchands de garde que le chancelier Séguier était dans la voiture et se rendait au Palais. Mais, cette fois, l'officier de la milice bourgeoise refusa d'obtempérer. Il avait des ordres du colonel Miron, expliqua-t-il. Et, de toute façon, ils ne pouvaient aller plus loin, tous les ponts étant fermés.
    — Je connais bien M. Miron, dit Séguier, après que Gaston lui eut rapporté la conversation. Allons chez lui, il me délivrera un laissez-passer.
    — Et s'il n'y est pas ? S'il refuse ? Essayons plutôt de franchir le Pont-Neuf. Si on y parvient, on reviendra vers la Cité par le quai des Orfèvres, recommanda Gaston.
    Ils se rendirent donc à la barrière du Pont-Neuf, à quelques pas de là. L'officier connaissait Tilly

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