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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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frère. Sans y prêter malice, ceux-ci ont dû en parler autour d'eux. Ainsi, je suis à peu près certain que le prince de Conti en a eu connaissance…
    Il raconta alors sa conversation avec Armand de Bourbon, dans le donjon du Temple.
    — Quant à ta deuxième question, tu m'as dit toi-même que d'Artagnan, amant jaloux et duelliste émérite, aurait dû tuer Bussy, surtout s'il était avec une forte troupe. Une fois le comte mort, Basile Fouquet jugeait sans doute pouvoir poursuivre librement des recherches dans le Temple ? Peut-être sait-il quelque chose que j'ignore au sujet de la maison elle-même !
    Gaston opina du chef.
    — Cette explication est sans doute la bonne ; je me demande même si Maffécourt ne s'était pas déjà attaqué à Bussy à la demande de Basile, puisque notre faux hospitalier a reçu plusieurs fois un homme correspondant à son portrait.
    — C'est bien possible, mais tout cela n'a plus d'importance puisque Maffécourt est mort et que je crois savoir où est le trésor. Seulement, le sortir du Temple impliquerait de violer une sépulture, ce qui est impensable en ce moment. Et soit sûr que cela me désole, car Bussy m'a promis la moitié de son trésor. Quelle que soit la valeur de cette moitié, elle me serait bien utile !
    — Les choses vont-elles si mal ?
    Louis grimaça en faisant un geste désolé de la main.
    — Je n'aurai pas assez de fourrage, j'ai donc vendu à perte une grande partie de mon bétail. J'ai aussi dû demander à la banque Tallemant de me prêter cinq mille livres pour passer l'hiver. En plus, la pension de la mère de Julie n'est plus payée et nous devons l'aider. Quant à la mienne, voilà presque un an que je n'ai rien reçu.
    — Je t'aiderais volontiers, mais je me suis aussi endetté et ne suis pas certain de conserver ma charge par commission. Mon fermier a aussi vendu notre bétail, car les gens de guerre et les bandes de drilles font des ravages ; j'aurai même de la chance si ma ferme n'est pas brûlée. Par ici, au moins, est-ce calme ?
    — Au-delà de Senlis, des régiments sont cantonnés chez l'habitant. Les soldats doivent rester à plus de vingt lieues de Paris, mais ce décret n'est guère respecté, car il n'y a pas d'argent pour les nourrir. Heureusement, Molé et son fils ont demandé au prévôt de Senlis qu'il surveille leur château et, plus au nord, Chantilly est protégé par une compagnie de chevau-légers. Mais revenons à Bussy, tu ne m'as pas dit si tu l'avais revu…
    — Il est rentré en Bourgogne. Je l'ai croisé à Rueil et nous avons soupé ensemble. C'est là qu'il m'a confié que Champlâtreux a rencontré sans succès les parents de Mme de Miramion. Heureusement, l'instruction est suspendue.
    Gaston et Armande restèrent plusieurs jours à Mercy. Après les troubles et la violence parisiens, l'endroit leur parut un havre de paix. Gaston examina la défense du château et n'y trouva rien à redire. Après le défilé de la petite armée de Bauer, le dimanche matin, il fut même pleinement rassuré.
    Les deux amis convinrent que si les tourments s'étendaient, Gaston s'installerait à Mercy et tenterait de convaincre Fronsac père d'en faire autant.
    *
    À la fin octobre, Bussy Rabutin reçut une lettre de sa mère qui lui demandait de revenir à Paris de toute urgence, car, disait-elle, les fers étaient au feu pour l'accommodement de son affaire .
    Mais en arrivant, le comte découvrit qu'elle avait seulement été approchée par le prince de Conti, lequel souhaitait s'entretenir avec lui. Bussy le rencontra à l'hôtel de Condé.
    — Monsieur de Bussy, lui dit le jeune prince, mon frère m'a parlé de vous en termes fort flatteurs…
    Le comte le remercia et attendit la suite.
    — … Je sais que vous vous êtes placé dans une mauvaise affaire avec Mme de Miramion.
    — J'ai été trompé, monseigneur.
    — Je le devine, car vous n'êtes pas le genre d'homme à abuser des femmes, mais, hélas, les apparences sont contre vous…
    Il se tut un instant, prenant un air peiné fort théâtral, avant de poursuivre :
    — Vous le savez, peut-être, je suis au mieux avec les présidents et les conseillers les plus influents du Parlement. C'est avec mon appui qu'une solution a été trouvée aux dérèglements qui agitaient Paris…
    Le comte s'interrogeait. Où voulait en venir le prince ?
    — … J'ai aussi une passion, monsieur le comte… Une passion dévorante… Je m'intéresse aux

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