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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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leur promettant la vie, mais ensuite les égorgeait, et cela pour avoir le plaisir, affirmait-il, de tuer l'âme et le corps . Mais il avait d'autres crimes à son actif, et c'est pour avoir poursuivi une jeune femme afin d'abuser d'elle qu'il fut arrêté et condamné à la décapitation. La pauvre, pour lui échapper, s'était tuée en se jetant par une fenêtre 37 .
    —  Ch 'aurais bien aimé qu'il me défie, remarqua Bauer, la bouche pleine de chair de lapereaux. Fotre affaire se serait terminée plus vite !
    — Sans doute, sourit Gaston.
    — Tes deux histoires sont étonnantes, commenta Louis après un temps de réflexion consacré à couper son boudin. Il est curieux qu'elles se soient toutes deux déroulées sur les moulins du Temple…
    — C'est exactement la remarque que je me suis faite, dit Tilly en se servant du vin, mais je n'en ai pas terminé ! Tardieu souhaitait que je me rende avec lui au For-l'Évêque pour interroger Madeleine Dufresne, arguant qu'elle aurait confiance en moi s'il lui annonçait que je lui avais évité la potence, ou l'enfermement à vie dans un couvent. Il espérait même que je lui ferais dire le nom de l'intercesseur lui ayant rapiné ses écus, et qu'il pourrait ensuite l'arrêter… et récupérer le magot. Mais elle nous a sorti une tout autre vérité. C'est son confesseur, un prêtre ou un moine de la Merci, qui l'aurait incitée à remettre au Diable un sac de poudre d'or pour qu'il libère son âme. Ce qu'elle a fait en vendant une partie de ses biens. Et de m'affirmer qu'elle avait agi ainsi avec le consentement de son mari.
    — Ce qui veut dire ?
    — Que le mari a tout organisé. Sans doute de connivence avec le prêtre. D'ailleurs, c'est le même mari qui lui avait conseillé de se confesser à la Merci. Et c'est parce qu'il l'y avait autorisée qu'elle est allée sans crainte aux moulins du Temple. Elle y a retrouvé le prêtre, qui portait une barbe noire de trois pouces. Le filou a fait apparaître un complice déguisé en diable qui a pris l'argent. D'après cette femme, ce diable était un homme en noir de grande taille ne pouvant être son époux. Ils sont donc trois à avoir participé au traquenard.
    — Voilà une méthode bien retorse pour se débarrasser de sa femme, remarqua Louis, pas totalement convaincu.
    — Surtout fort habile ! Elle avait fait une offrande au Démon et se disait possédée. L'époux demandait qu'elle soit brûlée comme sorcière, ou sacrilège, et si je n'avais pas été là il y serait sans doute parvenu. S'il voulait qu'elle disparaisse de sa vie, pourquoi aurait-il pris le risque de l'assassiner puisque la justice pouvait s'en charger ?
    Louis opina lentement. Le moyen s'avérait certes effroyable, mais il reconnaissait son habileté bien qu'il n'ait jamais entendu parler d'un criminel ayant agi ainsi.
    — Son mari aurait-il une autre femme dans sa vie ? Une maîtresse ? demanda-t-il. Tu devrais l'entendre. Tu ne m'as pas dit quel métier il exerce…
    — Il est valet de chambre, et barbier chirurgien, au service de M. Goulas, le secrétaire des commandements de M. d'Orléans. Aussi me rendre au palais du duc pour l'interroger me paraît difficile, puisqu'un jugement a été rendu sur sa femme. Au demeurant, il niera, puisqu'il a toujours nié lui avoir recommandé de rencontrer le Démon.
    — Que vas-tu faire, alors ?
    — Je ne sais. À dire vrai, tu pourrais m'aider…
    — Moi ?
    — Oui. Car je me suis souvenu que les domestiques de tes parents se confessent précisément au couvent de la Merci.
    — Oui, mes parents et Bailleul vont à l'église Saint-Merry, mais les domestiques se confessent à l'église du couvent. Et alors ?
    — Pourrais-tu subtilement interroger Mme Malet et les épouses des frères Bouvier ? Peut-être connaissent-elles un prêtre nanti d'une épaisse barbe noire ; peut-être même ont-elles entendu parler de réunions avec le Démon sur la butte aux moulins…
    Mme Malet était l'épouse du concierge de l'étude Fronsac. Quant aux épouses des frères Bouvier, Guillaume et Jacques, il s'agissait respectivement d'Antoinette, la mère de Nicolas – le cocher de Louis –, et de Jeannette, la cuisinière des Fronsac.
    — Je leur parlerai ce soir, promit Louis. J'interrogerai aussi la sœur de Bailleul. Si je découvre quelque chose, je passerai te voir demain.
    Jean Bailleul était le premier clerc de l'étude et sa sœur, une vieille fille, entretenait le

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