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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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trois mois… Je vais quitter Paris pour me reposer chez des amis. J'ai besoin de mes deux cents écus, maintenant.
    — Deux cents écus, c'était si vous le tuiez… objecta Basile.
    — Non, c'était pour le défier et pour me battre avec lui. Vous ne m'aviez pas dit qu'il était si fort. J'ai failli perdre la vie à cause de vous ! gronda-t-il.
    Basile réfléchit un moment. Ne pas payer, c'était courir le risque que Maffécourt le dénonce, ou se venge. Et puisqu'il avait apporté l'argent…
    Il sortit une bourse de son manteau qu'il déposa sur le lit. Elle contenait la somme en pistoles. Puis il se leva, salua d'une brève inclinaison de tête le père Clément, et sortit sans ajouter une parole. Il avait déjà décidé qu'il ne reviendrait plus ici.
    44 Favori du duc d'Alençon, Bussy d'Amboise était un duelliste redouté des mignons d'Henri III. Massacreur de la Saint-Barthélemy, il était devenu l'amant de l'épouse de M. de Montsoreau. Celui-ci l'apprit et lui tendit un piège. Bussy tomba dans le guet-apens et se battit contre le comte et une douzaine de spadassins. Son épée rompue, il fut finalement tué. M. Dumas en a fait un magnifique roman.

12
    L a rue Saint-Thomas-du-Louvre n'avait pas connu pareils encombrements depuis plusieurs mois. Dès le début de l'après-midi, les carrosses s'étaient succédé pour pénétrer dans la cour de l'hôtel de Rambouillet, mais comme elle était trop petite beaucoup stationnaient dans la rue, gênant le passage des chariots et des attelages qui remontaient de la Seine. Continuellement, les cris des cochers et des laquais se mêlaient aux interjections et aux insultes des conducteurs de charrettes, d'ânes ou de mules qui ne pouvaient avancer.
    Mais quand la voiture de Louis Fronsac arriva, un laquais la reconnut et fit signe à Nicolas de franchir la grande porte cochère pour se rendre à l'écurie de l'hôtel où l'intendant avait réservé un peu de place aux hôtes de marque. Louis et Julie purent ainsi accéder directement à la maison sans se salir. Bauer, qui les accompagnait, resta avec Nicolas.
    Sur le perron, M. Chavaroche, l'intendant de la marquise, en habit de soie turquoise avec épée au côté, comme un vrai gentilhomme, les avait aperçus.
    — Monsieur le marquis, madame la marquise ! s'exclama-t-il en se précipitant vers eux, son chapeau emplumé à la main afin de s'abîmer dans une révérence royale. Mme la marquise a tellement hâte de vous voir ! Je vais vous conduire immédiatement auprès d'elle.
    Il avait haussé le ton sur les mots tellement et immédiatement comme c'était la mode.
    — Il y a beaucoup de monde, remarqua Julie en montrant d'une main la cour pleine de voitures.
    — En effet, madame. Mme la marquise et Mme de Montausier souhaitaient que tous leurs amis soient là pour fêter la naissance de Charles-Hector. Il ajouta, sur un ton de confidence : savez-vous que Charles-Hector sera le nouveau marquis de Pisany ?
    Le marquis de Pisany, fils de la marquise de Rambouillet, avait été tué quatre ans plus tôt à la bataille de Nordlinghen. Sans lui, sans son amitié jamais en défaut, Louis n'aurait jamais épousé Julie de Vivonne.
    — Je m'en réjouis, répondit Louis, une ombre de tristesse dans la voix.
    Ainsi, le nouveau marquis serait le fils de Julie d'Angennes, alors que celle-ci n'avait jamais aimé son frère, trop bon et trop généreux à ses yeux !
    *
    Précédés de Chavaroche, ils grimpèrent au premier étage par le grand escalier. Louis observa l'élégance inhabituelle de l'intendant, même s'il avait grossi au-delà du raisonnable. Voiture, qui le détestait, s'était moqué de lui dans quelques vers où il le surnommait le Pourceau. Louis se souvint que son ami Gédéon Tallemant lui avait raconté comment Chavaroche s'était enrichi en participant à des traités et avait même prêté de l'argent aux Rambouillet, continuellement en manque. L'intendant envisageait désormais d'acheter une charge anoblissante et faisait ouvertement la cour à l'une des filles de la marquise, Angélique-Clarisse, à peine sortie du couvent. Les Rambouillet n'ayant pas les moyens de doter leur fille, si personne ne voulait d'elle, elle retournerait dans un monastère ; aussi Chavaroche jugeait-il qu'il n'aurait pas trop de difficulté à être accepté. Seulement, une telle mésalliance se verrait certainement combattue par Julie d'Angennes – Mme de Montausier – qui préférerait sa sœur

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