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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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instant, puis se décida à partir. La puanteur était trop forte. Une idée l'arrêta : pourquoi le valet n'avait-il pas vidé le pot, cette odeur aurait fait fuir n'importe qui ?
    N'importe qui ? Même des curieux ?
    La chaise percée était dans la ruelle du lit. Surmontant sa répugnance, il en ouvrit l'abattant et prit le pot. Il reposait sur une planchette mais il y avait autre chose de part et d'autre : deux gros sacs de toile. Le cœur battant, il les saisit, à peine surpris par leur poids, et en ouvrit un. Plein de pistoles, il devait y en avoir pour trois mille livres 86 .
    C'était forcément l'or de l'abbé de La Rivière.
    Il glissa un des sacs dans la poche de son manteau qui en fut tout déformé et vida l'autre dans les deux poches de son pourpoint, puis remit le pot en place, vérifia qu'il n'avait rien oublié et ressortit par la cuisine.
    *
    Dans la rue, il constata que le savetier l'observait, ce qui le mit mal à l'aise. Pouvait-il avoir remarqué quelque chose ? Il fila rapidement à l'écurie, prit son cheval et rejoignit la rue du Temple qu'il descendit jusqu'à l'échelle patibulaire 87 . Là, il s'engagea dans la rue des Vieilles-Haudriettes jusqu'à la rue des Quatre-Fils.
    Guillaume Bouvier se trouvait dans la cour de l'étude Fronsac quand il vit entrer Gaston. M. de Tilly lui demanda si M. Fronsac était là, et sur sa réponse affirmative, lui confia son cheval et grimpa rapidement jusqu'au cabinet du notaire.
    Comme celui-ci travaillait avec le premier clerc, Gaston s'excusa de les interrompre, mais le notaire parut tout content de le voir :
    — Monsieur de Tilly ! Mon fils est passé ce matin en rentrant à Mercy et m'a dit que vous vous inquiétiez de possibles troubles dans Paris. Je peux vous rassurer, j'ai rencontré hier des amis échevins qui m'ont assuré que tout était terminé : la Cour retirera définitivement l'édit du Tarif et les tailles se verront réduites d'un quart.
    — J'aurais pourtant préféré que vous acceptiez de partir avec lui ou de le rejoindre, monsieur, sourit Gaston, mais je viens ici pour une autre raison.
    Il s'approcha de la table et vida ses poches de toutes les pistoles prises chez Dufresne.
    — Je vous confie cet argent. Pouvez-vous le compter et le ranger dans votre coffre ? Je vous demanderai plus tard un reçu officiel. Il s'agit d'une saisie faite lors d'une perquisition. Comme je n'ai guère de temps, je vous l'abandonne. J'aurai l'occasion de vous raconter cette affaire dans quelques jours.
    M. Fronsac avait l'habitude de tels versements inattendus. Il demanda à M. Bailleul de compter la somme et raccompagna Gaston qui, en quelques mots, lui expliqua qu'il s'agissait sans doute de l'or volé à Noël à M. de La Rivière.
    *
    Le procureur reprit sa monture et repartit vers le Grand-Châtelet par la rue Saint-Avoye, la rue de la Verrerie, la rue des Lombards et la rue Saint-Denis.
    Tierce sonnait quand il passa le porche d'entrée du tribunal prison ; il commençait à avoir faim. Dans la cour intérieure, il laissa son cheval à un valet et grimpa quatre à quatre l'escalier conduisant à la grande salle.
    Depuis qu'il avait pris François Desgrais et La Goutte à son service, Gaston les retrouvait chaque matin avec Lenormand au palais du duc d'Orléans où ils poursuivaient leurs interrogatoires. Mais ce matin-là, il avait envoyé son valet de chambre au palais pour qu'il trouve les trois hommes et que ceux-ci l'attendent au Grand-Châtelet.
    Desgrais et La Goutte patientaient effectivement sur une banquette de la grande salle, La Goutte tenant fièrement son bâton fleurdelisé de sergent. Tilly leur demanda de rassembler une dizaine d'archers ainsi qu'un autre sergent et un autre exempt, et de préparer un petit carrosse pour une arrestation. Il monta ensuite jusqu'au cabinet de Dreux d'Aubray mais celui-ci ne s'y trouvait pas. En revanche, Lenormand était dans son bouge. Louis lui dicta quelques lignes à faire porter chez le lieutenant civil.
    Quand il redescendit, sa troupe d'archers et de sergents était prête. Gaston leur expliqua en quelques mots ce qu'il attendait d'eux et leur précisa qu'ils auraient sans doute à arrêter les assassins de l'homme découpé en quartiers le soir de Noël.
    Tous très excités à l'idée de cette mission (et à celle de la récompense !), ils partirent vers la rue des Vertus. Plusieurs archers étaient dans le carrosse, Gaston à cheval avec les sergents et les

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