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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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exempts.
    La maison du Grand-Coq avait deux étages en encorbellement et un rôtisseur au rez-de-chaussée. À l'odeur appétissante des volailles embrochées, la faim de Gaston se raviva. Ils arrêtèrent la voiture dans la rue, sans écouter les protestations de ceux qui ne pouvaient plus passer. Un sergent et deux archers restèrent en bas pendant que Gaston se faisait ouvrir la porte par la femme du rôtisseur. Comme dans beaucoup de maisons, l'escalier se situait au fond du couloir d'entrée. Le rôtisseur leur ayant dit que les Campi habitaient au deuxième, ils grimpèrent quatre à quatre, faisant un vacarme d'enfer. Ce fut Mme Campi qui ouvrit, ou tout au moins Gaston le présuma. La quarantaine épanouie, une complexion rondouillarde, des cheveux clairs repliés sous un grand bonnet, une mine qui aurait pu être jolie avec des traits fins et des yeux doux, mais gâchée dans un visage grêlé par la petite vérole.
    Gaston l'écarta et les archers se précipitèrent. Ils se trouvaient dans une chambre. D'une porte, sans doute une garde-robe, un homme apparut, attiré par le fracas.
    — Qui êtes-vous ? gronda-t-il.
    — Service du roi. Je suis procureur à la prévôté de l'Hôtel et je vais fouiller cette maison.
    — Vous n'avez pas le droit ! cria l'homme. Je vais prévenir les gens du guet et mon quartenier !
    — Pour l'instant, vous ne bougerez pas. Vous êtes M. Nicolas Campi, valet de chambre et chirurgien de M. le comte de Franquetot ?
    — Non, monsieur, je suis son valet, et quand il connaîtra votre intrusion, il vous le fera payer. Son maître, M. de Franquenot, est lieutenant des gendarmes de la reine.
    — Nous verrons ! Où va cette porte ? demanda Gaston à Mme Campi.
    — Dans un cagibi… pour notre valet, pleurnicha-t-elle. Derrière, c'est la cuisine.
    — Qui d'autre est dans la maison ?
    — La cuisinière… elle range la cuisine. Nous venons de dîner.
    — Où est votre mari, madame ?
    — Je ne sais pas… à son service, sans doute, gémit-elle.
    — François, ordonna Gaston à l'exempt. Prends quatre hommes et fouille la cuisine et le galetas. La Goutte, perquisitionne cette pièce avec les autres.
    Le valet regarda sa maîtresse, ne sachant que faire, mais elle pleurait et l'ignora. Desgrais bouscula le domestique en l'entraînant vers la cuisine pour commencer les recherches.
    — Madame, mentit alors Gaston à Mme Campi. M. Dufresne vient de tout avouer. On a retrouvé chez lui les couteaux qui ont servi à découper M. Paris, le valet de chambre de M. de La Rivière…
    Il la vit perdre toute couleur.
    — M. Dufresne m'a dit aussi que c'est votre mari et vous qui avez tué M. Paris.
    — C'est faux ! hurla-t-elle, terrorisée. Je n'ai rien fait ! Je n'y étais même pas !
    — Si vous me dites la vérité, les magistrats seront indulgents, madame. Parlez, je vous en conjure, vous risquez la roue !
    — C'est pas moi ! C'est Dufresne qui a tout fait, avec mon mari !
    Sa phrase se termina dans un glapissement hystérique.
    — Et vous, où étiez-vous ? Pourquoi vous accuse-t-il ?
    — Je… les attendais rue de Vaugirard pour les aider à transporter l'or.
    Tandis qu'elle prononçait ces mots, La Goutte, ayant découvert un placard dans un mur, en sortit deux sacs de toile.
    — Il y a là quelques milliers de livres en pistoles, monsieur le procureur, sourit-il en les posant sur le lit.
    Gaston s'approcha et vit les mêmes sacs que chez Dufresne.
    — L'or de M. de La Rivière ! dit-il simplement.
    Il se tourna vers la femme :
    — Nous allons vous emmener, madame.
    La fouille ne donna rien d'autre, sinon des instruments de chirurgie parfaitement nettoyés. Il y avait aussi des vêtements d'homme que Gaston fit mettre dans deux gros bagages. Peut-être certains appartenaient-ils à Paris ? Il vérifierait. Ensuite, il confia la femme à l'un des sergents afin qu'il la conduise au Châtelet dans le carrosse, avec deux archers pour la surveiller.
    Il fallait maintenant saisir les deux hommes.
    *
    — Nous allons chez Dufresne, expliqua-t-il à La Goutte et à Desgrais quand Mme Campi fut partie. La Goutte, tu y resteras avec deux archers pendant qu'avec François, nous nous rendrons au palais de M. le duc pour qu'on nous dise où se trouvent nos deux assassins.
    Arrivé chez Dufresne, deux archers restèrent dans la rue et les autres montèrent à la suite de Gaston. À l'instant où ils débouchaient sur le palier,

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