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Le Secret de l'enclos du Temple

Le Secret de l'enclos du Temple

Titel: Le Secret de l'enclos du Temple Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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généreuse, répliqua Gaston. Me laisserez-vous un peu de temps pour y réfléchir ?
    — Évidemment. Puis-je parler à M. Séguier de celle que vous a transmise Mgr d'Orléans ?
    — Vous le pouvez. Je vous donnerai ma réponse demain.
    90 Décision des juges qui n'apparaissait pas dans l'arrêt rendu contre un criminel, mais qui devait être exécutée. Par exemple : L'arrest porte qu'il sera bruslé, qu'il sera rompu vif, mais il y a un retentum, qu'il sera estranglé auparavant.
    91 De nombreux mémorialistes ont traité de ce crime, et chacun a donné son orthographe pour les noms des coupables. Dufresne se nomme parfois Du Fresne, et Campi, Champy.
    92 L'Exécuteur de la haute justice , éditions du Masque.

Troisième partie
    Avril-août 1648
Le coadjuteur de Paris complote pendant que M. de Bussy enlève une jolie veuve

23
    G aston était venu à cheval et alla reprendre sa monture, le cœur submergé par une vague de sentiments contradictoires, un mélange d'excitation, de satisfaction, d'espérance, tempéré pourtant par beaucoup d'hésitation.
    Qu'il aurait aimé avoir Louis près de lui en cet instant pour parler de ces propositions !
    Il avait trente-cinq ans. Sa famille était l'une des plus vieilles et des plus nobles de France, mais sans doute aussi l'une des plus pauvres. Son père n'avait jamais rien possédé, sinon sa maison et l'amour de sa femme, tout au moins jusqu'à sa mort, en 1617.
    Sans l'aide de M. Fronsac qui l'avait quasiment adopté, il aurait été réduit au rôle de soldat de fortune. Grâce à lui, entré dans la police et dans la magistrature, il était maintenant respecté et estimé autant par ses collègues que par la cour. Sans être riche, il possédait quelques terres, une petite ferme à Picquenard, près d'Orgeval, et une coquette somme placée chez un traitant et en rente de l'Hôtel de Ville. Plus un joli dépôt au denier vingt chez M. Fronsac père.
    Mais, au fond, malgré sa réussite apparente, il avait toujours gardé l'impression d'être resté dans un état inférieur à son mérite. Un de ses ancêtres était mort aux croisades, et lui se contentait du statut de procureur du roi, comme bien des roturiers. Certes, ayant été lieutenant, il aurait pu faire carrière dans l'armée, mais ce n'est pas ce qu'il souhaitait ; sans argent, il n'aurait jamais pu posséder un régiment, et serait toujours resté dans un rang subalterne. La proposition du duc d'Orléans pouvait donc transformer sa vie et celle d'Armande.
    Gentilhomme de la chambre du prince, il serait à toute heure à ses côtés. Si, un jour, l'abbé de La Rivière devenait ministre, il se retrouverait au plus proche du roi et de la reine. Ne pourrait-il prétendre alors aux plus hautes charges ? Devenir duc, pourquoi pas ? S'ouvrirait alors une tout autre vie. Et le nom de sa famille redeviendrait l'un des premiers du royaume.
    Seulement, il y avait un prix à payer… Il y a toujours un prix à payer, l'avait-on mis en garde un jour.
    *
    C'est ce qu'il raconta à Armande à peine fut-il arrivé chez lui, rue de la Verrerie. Elle resta silencieuse quand il eut terminé son récit.
    — Que dois-je faire ? demanda-t-il en lui prenant les mains.
    — Que puis-je te répondre, mon ami ? Tu es noble, et je suis roturière. La proposition du duc est séduisante. C'est une chance qui ne se représentera pas… N'oublie pas : Kairos n'offre de prise qu'à l'instant où il passe 93 .
    — Sans doute, et la fortune gouverne le monde. Si je refuse, je demeurerai au service d'un homme, certes honorable et estimable, mais dont le grand-père n'était qu'un parlementaire, même si deux de ses filles ont épousé les ducs de Sully et de Luynes 94 .
    — Alors, pourquoi hésites-tu ?
    — À cause du duc, bien sûr. De ce qu'il est… et de ses amis…
    Elle hocha la tête en se mordillant les lèvres avant de déclarer :
    — On dit qu'il protège les artistes, qu'il est un mécène et un bienfaiteur, et qu'il ne demande jamais rien à ceux auxquels il donne sa protection. On dit qu'il est cultivé, bienveillant et fort agréable. Donc il serait un vrai gentilhomme.
    — C'est vrai, ma mie, mais il a une face plus sombre. Par ennui, par mélancolie, par imprudence, il a participé à la plupart des conspirations contre le Cardinal et contre son frère, le roi.
    Elle le gratifia d'un demi-sourire :
    — Mais la reine Anne en a fait autant, dit-on.
    — Sans doute. Mais lui, par

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