Le secret d'Eleusis

également l’intention de visiter les îles, se défendit Gaëlle. J’ai toujours eu envie de voir Ithaque.
    — Quand vous irez, faites un saut à Céphalonie. Il ne faut pas longtemps pour y aller en ferry et cette île est absolument superbe. Tout le contraire d’Athènes !
    — Vous n’aimez pas Athènes ?
    — Je déteste Athènes, déclara Iain. C’est ce que j’aime le moins dans mon travail. Je passe la moitié de ma vie à y faire des allers et retours.
    Il eut un petit rire forcé.
    — En tout cas, reprit-il, une chose est sûre : si je voulais impressionner une femme, je ne l’emmènerais pas là-bas.
    Il retourna son oreiller pour qu’il soit plus frais.
    — Enfin, soupira-t-il, ça tombe bien, je n’ai plus de femme.
    Gaëlle ne sut que répondre à cela.
    — Bonne nuit, dit-elle simplement.
    — Oui, bonne nuit.
    II
    L’aéroport avait sa propre antenne médicale mais, quand il avait appris que Knox avait été victime d’une simulation de noyade, le médecin de la police avait insisté pour l’emmener à l’hôpital le plus proche afin de déterminer s’il avait des lésions internes. Assis sur la table d’examen, Knox attendait ses résultats lorsqu’il vit Theofanis pousser les portes battantes et entrer avec un dossier et un sachet en plastique.
    — Vous voilà ! s’écria Theofanis. Je vous cherchais.
    — Vous m’avez trouvé.
    L’officier de police ignora le ton de Knox et lui tendit le sachet.
    — Nous avons trouvé des objets qui vous appartiennent dans la fourgonnette de Nergadze, annonça-t-il. Angelos m’a demandé de vous les remettre.
    — Angelos ? s’étonna Knox.
    — C’est un type bien. Il n’a pas un boulot facile, c’est tout.
    Knox regarda le sachet. Celui-ci contenait son portefeuille, son téléphone portable et l’écrin en similicuir rouge.
    — Merci.
    C’était une façon de faire la paix un peu expéditive mais bienvenue. Knox ouvrit l’écrin pour s’assurer que la bague se trouvait encore à l’intérieur et le mit dans sa poche. Cela lui fit penser à Gaëlle, aux menaces que Mikhaïl avait proférées. Il prit son téléphone portable et se souvint d’un détail inquiétant. Nergadze avait lu le texto et regardé les photos de Gaëlle. Il avait donc toutes les informations nécessaires pour la retrouver.
    — Qu’est-ce qu’il y a ? demanda Theofanis en voyant l’air préoccupé de Knox.
    — Nergadze m’a juré qu’il se vengerait sur Gaëlle si je le trahissais.
    — Il est mort.
    — Oui, mais il a peut-être pris des dispositions avant de mourir.
    — Pendant qu’il essayait de sauver sa peau ?
    — Vous ne le connaissez pas, moi si. Ce n’était pas le genre d’homme à proférer des menaces en l’air ni à les oublier parce qu’il avait d’autres questions à régler. Et il avait des relations. Sa famille est incroyablement puissante. Il a peut-être donné des ordres.
    — Les Nergadze sont finis. Toute la famille a été neutralisée par le gouvernement géorgien.
    — Vous en êtes sûr ?
    — J’ai contacté nos homologues géorgiens moi-même pour leur faire part de la mort du pauvre type que Mikhaïl a abattu et brûlé.
    — Il faut tout de même que je parle à Gaëlle. Il faut que je sache si elle va bien.
    — Alors pourquoi ne lui passez-vous pas un coup de fil ?
    Knox secoua la tête. Il avait déjà essayé de la contacter depuis le publiphone situé dans le hall de l’hôpital.
    — Elle ne répond pas.
    — Je pourrais envoyer une voiture.
    — Elle est en pleine montagne, à deux heures du village le plus proche.
    — Je vois. Pas facile, surtout le week-end de Pâques, d’autant plus que l’affaire est bouclée.
    — Bouclée ? s’exclama Knox.
    — Bien sûr ! Nergadze et sa bande voulaient la Toison d’or. C’est pour cette raison qu’ils ont tué Petitier et Antonius. Ensuite, ils vous ont enlevés, Nadia et vous.
    — Nergadze a tué Antonius, je vous l’accorde, mais pas Petitier. S’il m’a enlevé, c’est précisément parce qu’il pensait que c’était moi qui avais tué Petitier pour voler la Toison d’or. Il ne peut donc pas avoir été l’auteur du crime.
    — Jetez un coup d’œil là-dessus, suggéra Theofanis en tendant son dossier à Knox.
    Knox ouvrit la pochette et découvrit des clichés tirés d’une caméra de surveillance, sur lesquels on pouvait voir un homme vêtu d’un treillis et d’un tee-shirt, la visière de sa