Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le secret d'Eleusis

Le secret d'Eleusis

Titel: Le secret d'Eleusis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Will Adams
Vom Netzwerk:
lui fit un doigt d’honneur en guise d’excuse.
    — Et avant que vous ne preniez sa défense, reprit-il, je vous préviens tout de suite qu’il a gagné la bataille : sa petite chérie est retournée aux États-Unis, où elle prend du recul depuis des lustres. Avec mon fils. Et ça, je ne l’ai toujours pas digéré.
    — Je suis désolée.
    — Au moins, j’ai la voiture ! Le grand enfoiré de Wall Street n’arrête pas de me demander de la vendre et de lui envoyer l’argent. Qu’il aille se faire foutre ! Si sa petite chérie veut vraiment cet argent, elle n’a qu’à revenir ici et vendre sa caisse elle-même. Elle me doit bien ça, non ?
    — Que s’est-il passé ?
    Iain poussa un long soupir pour évacuer sa colère.
    — Je suppose que la vie de femme d’archéologue n’a pas été à la hauteur de ses espérances. Pourtant, je ne lui ai pas fait de grandes promesses. Et puis, il n’est pas toujours facile de vivre en Crète, surtout quand on craint la chaleur. Elle n’arrêtait pas d’avoir de l’urticaire. Elle avait du mal à dormir. Et ensuite, elle est tombée enceinte. Elle n’a pas trouvé de médecin en qui elle ait eu entièrement confiance ici, ce que je peux comprendre. Alors elle est retournée aux Etats-Unis pour l’accouchement. Et bien sûr, sa famille lui a procuré un si grand confort là-bas qu’il a été plus facile pour elle de rester. Mais de toute façon, sa vie ici ne lui plaisait pas. Elle la voyait sans doute plus excitante et prestigieuse. Elle s’attendait à ce que je trouve au moins un trésor par semaine, comme Knox et vous.
    — Vous exagérez.
    — Ça aurait dû être moi, vous savez. C’était moi l’élève le plus brillant de Cambridge, pas Daniel. Or, c’est vous qui avez fait les découvertes les plus extraordinaires. D’abord Alexandre le Grand, puis Akhenaton. Sans rire, vous pourriez en laisser un peu pour les autres !
    Il y avait des travaux sur la voie d’en face et les voitures se croisaient sur une bande étroite de goudron. En l’absence de feux de circulation et d’agents de police, tout le monde se précipitait dans le moindre créneau avec agressivité en forçant les voitures d’en face à reculer, le tout dans le plus grand chaos. Gaëlle crut qu’ils n’allaient jamais s’en sortir, mais Iain conduisit habilement sa Mustang à travers le marasme.
    — Eh bien ! s’exclama-t-elle. Je n’aurais pas aimé être au volant.
    — On s’habitue...
    La circulation devint plus fluide. Ils virent un panneau indiquant la direction de Cnossos et gravirent une colline. Sur la gauche, au-delà des parkings, ils aperçurent le site archéologique, le palais du roi Minos, qui avait, selon la légende, abrité le célèbre labyrinthe. C’était là que le Minotaure, l’homme à tête de taureau, avait massacré les jeunes gens et jeunes filles qui lui avaient été envoyés en sacrifice depuis la Grèce continentale, jusqu’à ce qu’il soit vaincu par Thésée, grâce à l’aide d’Ariane, la fille du roi Minos. Mais Iain tourna à droite et, après avoir dépassé deux ou trois bâtiments pittoresques précédés de roses trémières et de dattiers, il s’engagea dans une allée privée menant à une superbe maison entourée d’acacias, d’hibiscus, de lys et de jacinthes, et agrémentée de quelques statues romaines décapitées.
    — Voici la villa Ariane ! annonça-t-il de façon superflue. Le Strati est un peu plus bas.
    — Le quoi ? demanda Gaëlle.
    — Pardon, le Musée stratigraphique. C’est là que tous les artefacts sont conservés.
    Un chien se mit à aboyer sauvagement.
    — Voilà la sécurité ! s’exclama Iain, tandis qu’un autre chien rejoignait le premier. Ne vous inquiétez pas. Ils sont enchaînés. Je ne les laisse jamais en liberté quand je suis là. Ces sales bêtes me fichent une trouille bleue.
    Il fit demi-tour.
    — Nous n’entrons pas ? l’interrogea Gaëlle.
    — Non, en fait, nous travaillons la plupart du temps dans ce que nous appelons la Taverne, l’ensemble de bâtiments situés à l’entrée de l’allée. L’ambiance y est beaucoup plus décontractée qu’à la villa. Autre raison du retour de la petite chérie aux Etats-Unis, je suppose. Elle s’imaginait sans doute dans cette grande maison, avec des domestiques en livrée nous apportant des mint juleps au milieu de la pelouse bordée de mimosas.
    — C’est magnifique, dit Gaëlle d’un ton

Weitere Kostenlose Bücher