Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le secret d'Eleusis

Le secret d'Eleusis

Titel: Le secret d'Eleusis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Will Adams
Vom Netzwerk:
analysé de cette façon, du moins, pas encore. Mais il devait jouer le tout pour le tout.
    — Et si on refuse cette analyse ? s’enquit Sandro.
    — Pourquoi refuseriez-vous, à moins de savoir qu’il s’agit d’un faux ?
    D’après le silence de Sandro, l’argument avait porté. Mais le soulagement d’Édouard ne dura pas longtemps.
    — J’ai une idée, annonça Sandro, nous allons utiliser le trésor du Turkménistan. C’est de l’or colchidien, non ?
    — Vous n’avez pas le droit ! s’indigna Édouard , épouvanté. C’est un trésor inestimable.
    — Pas autant que ce qu’il va devenir. Et nous nous servirons de l’or que je viens de commander pour faire des répliques de toutes les pièces du Turkménistan. Ainsi, personne ne saura jamais ce que nous avons fait.
    — Je refuse de collaborer.
    — Vous allez accepter, à moins que vous n’ayez déjà oublié que votre femme et vos enfants se trouvent sous notre toit.
    Édouard perdit aussitôt tout pouvoir de persuasion. Il était de nouveau complètement abattu.
    — J’ai besoin de temps pour réfléchir, dit-il d’une voix faible. Et je veux parler à ma femme.
    — Est-ce que vous essayez de négocier avec moi ?
    — Je suis père de famille. Je ne pourrai pas me concentrer sur quoi que ce soit tant que je ne serai pas rassuré sur le sort de ma femme et de mes enfants.
    — Je vous ai déjà dit qu’ils allaient bien.
    — Vous les avez enlevés, chez moi ! s’écria Édouard. Comment pourrais-je vous croire sur parole ?
    Il savait qu’il était allé trop loin, mais c’était vrai, l’enlèvement de sa famille le rendait fou.
    — Je vous en prie, implora-t-il. Si je vis dans l’angoisse en permanence, je n’aurai pas les idées assez claires pour vous aider.
    Un silence pesant s’instaura à l’autre bout de la ligne.
    — Très bien, consentit Sandro. Vous pourrez parler à votre femme quand je vous rappellerai. En attendant, réfléchissez à la meilleure façon de fabriquer une Toison d’or.

Chapitre 15
    I
    En suivant la voie ancienne, Knox et Franklin gravirent en spirale la pyramide naturelle que formait la colline sacrée. Sur chaque versant, de hautes herbes parsemées de fleurs sauvages, de pissenlits, de boutons-d’or et de coquelicots flamboyants couraient au milieu de ruines anciennes. Au sommet, en haut d’une tour délabrée, une horloge indiquait une fausse heure, tandis qu’un drapeau grec flottait paresseusement au vent.
    — Petitier n’était pas comme nous, révéla Franklin. Tout d’abord, il était beaucoup plus âgé et sa carrière universitaire, bien plus avancée. Il avait enseigné à Paris, si je me souviens bien, mais les choses s’étaient mal terminées là-bas. Un de ses amis s’était débrouillé pour lui obtenir un poste ici, au sein de la Mission archéologique française. Les gens de la Mission archéologique française avaient leur propre logement, bien sûr, mais Petitier s’est fâché avec un de ses collègues. C’est pourquoi il a emménagé avec nous. Nous l’avons accueilli volontiers. Pour nous, c’était un portefeuille de plus pour partager le montant des factures et du sang frais pour nos conversations du soir. Vous savez ce que c’est que la vie d’étudiant.
    — Oui, se contenta de dire Knox.
    — D’ailleurs, je ne sais pas comment il a tenu le coup. Nous, nous rédigions tous des thèses, alors nous pouvions nous permettre de passer des nuits blanches à boire en refaisant le monde. Mais lui, il travaillait, même si, d’après ce que j’ai compris, il n’avait pas un boulot épuisant. Il remplissait essentiellement des tâches administratives. Il répondait au courrier, et cetera . Du gâchis pour un esprit aussi brillant. Prenez ma thèse sur l’invasion dorienne, par exemple. J’étais pétri de connaissances académiques que je ne remettais jamais en question. Pour moi, cette théorie était forcément fondée puisque de nombreuses personnes aux titres longs comme le bras affirmaient qu’elle l’était. Mais Petitier n’était pas comme moi. Il partait presque toujours du principe que toute théorie établie était erronée. Il me posait sans cesse des questions dont il savait pertinemment qu’elles n’avaient pas de réponse et, à chaque fois que je me laissais piéger, il se moquait de moi. Ma confiance s’érodait et j’allais me coucher en broyant du noir. Et une nuit, allongé dans mon lit, j’ai eu ce que je

Weitere Kostenlose Bücher