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Le secret d'Eleusis

Le secret d'Eleusis

Titel: Le secret d'Eleusis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Will Adams
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haute.
    — Les Nergadze ? répéta-t-il.
    — Vous ne les connaissez pas ?
    — Non. Ils étaient à mon hôtel hier soir, mais à part ça...
    Une canalisation avait éclaté dans la ruelle et la chaussée était trempée. Au virage suivant, la Volvo dérapa de tout son long. Knox s’effondra sur les sièges arrière.
    — Qui est-ce ? demanda-t-il.
    — L’homme armé est Mikhaïl Nergadze, dit Nadia. C’est le petit-fils d’Ilya.
    Voyant que Knox ne réagissait pas, elle secoua la tête de dépit.
    — Vous n’avez jamais entendu parler d’Ilya Nergadze ? l’interrogea-t-elle.
    — Qui ?
    — C’est un des plus riches oligarques de la Géorgie. Il brigue la présidence de notre pays.
    — Je ne savais même pas qu’il allait y avoir des élections en Géorgie.
    — Le président en exercice a été contraint d’organiser un nouveau scrutin. Il a subi de fortes pressions depuis le fiasco de l’Ossétie du Sud. Ça, ça vous dit quelque chose, tout de même ?
    — Oui, vous avez essayé de récupérer cette république séparatiste, mais les Russes avaient d’autres plans.
    Ils passèrent à toute allure devant un entrepôt de meubles. Les employés regardèrent bouche bée les traces de caoutchouc laissées par la Volvo sur le parking en béton.
    — C’est à peu près ça, convint Nadia.
    Un camion traversa un carrefour au bout de la ruelle. Sokratis pila si brusquement que Knox fut projeté contre le siège de Nadia et que la Volvo cala. Il tourna la clé avec une insistance frénétique, mais la voiture refusa de redémarrer. Les deux Mercedes se rapprochèrent dangereusement. Enfin, le moteur toussa. Sokratis se précipita entre deux files de voitures, qui se croisèrent en barrant la route aux Mercedes.
    — Mais qu’est-ce qu’ils me veulent ? demanda Knox.
    La Volvo traversa un terrain vague, encombré de tracteurs, de moissonneuses-batteuses et autres machines agricoles, et fonça dans une autre ruelle. Secouée par les nids-de-poule, elle négocia un virage à gauche sur deux roues. La route principale était toute proche, mais l’accès était bloqué par une rangée d’acacias et de gros bacs de jacinthes.
    — Merde ! cria Sokratis, fou de colère.
    — Sortons de là ! s’exclama Nadia.
    — En laissant ma voiture ? Pas question. Ils retrouveraient ma trace aussitôt.
    Sokratis passa la marche arrière mais constata, sur l’écran GPS, que la Mercedes se rapprochait rapidement.
    — Nom de Dieu ! se lamenta-t-il.
    Il y avait un magasin de mobil-homes sur la gauche, avec un parking. Trois caravanes délabrées étaient alignées devant le mur du magasin, à côté d’une grosse benne à ordures à roulettes, qui débordait de détritus. Knox sortit de voiture et déplaça la benne à ordures, d’où émergea un chat noir, qui s’enfuit en miaulant vers les caravanes. Sokratis se gara en marcha arrière et heurta si fort le mur en brique du magasin que son pare-chocs tomba sur le bitume. Knox poussa la benne à ordures devant le capot de la Volvo juste avant que la première Mercedes ne surgisse.
    Nadia lui fit signe de remonter en voiture, au cas où ils devraient reprendre leur course folle. Il lâcha la benne et essaya de se faufiler entre la dernière caravane et la Volvo, mais le parking était légèrement en pente. La benne se mit à rouler en dévoilant leur cachette. Il plongea sur les graviers et la rattrapa in extremis par une roue, avant de la bloquer de son autre main, la poitrine écorchée et les doigts crispés sur le plastique rigide.
    Sous la benne, il vit passer le châssis d’une Mercedes noire, qui s’arrêta devant les bacs à fleurs. La seconde Mercedes rejoignit la première, à un mètre cinquante de Knox. Les suspensions de la Volvo crissèrent légèrement. Sokratis et Nadia avaient dû bouger sur leur siège. Des portières s’ouvrirent et se refermèrent. Des bottes et des chaussures en cuir se rassemblèrent pour une discussion enflammée dans une langue inconnue. À plat ventre sur le bitume, Knox sentait de petits cailloux s’enfoncer dans sa cage thoracique mais n’osait pas bouger un muscle. La benne à ordures lui paraissait de plus en plus lourde. Il avait les biceps endoloris par l’effort.
    III
    Un vieux chemin serpentait jusqu’au sommet, mais Iain n’avait pas la patience de faire des détours. Il partit tout droit en arpentant la colline à grandes enjambées. De temps à autre, il se retournait et

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