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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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cavalerie
attendaient d’entrer dans la mêlée. Il fit amener son cheval et le monta.
    — Bloquez la passe ! cria-t-il.
    Ses messagers partirent en direction des premières lignes où,
s’ils étaient encore en vie, des soldats attendaient cet ordre. S’il parvenait
à isoler les Mongols ayant réussi à franchir la passe, il encerclerait et
écraserait ceux qui chevauchaient avec une telle témérité parmi ses troupes. Zhu
Zhong avait prévu cet arbre en dernier recours, mais il était devenu son seul
moyen de gagner assez de temps pour reformer les rangs.
     
     
    Süböteï vit Gengis franchir l’extrémité de la passe et
sentit la terrible pression commencer à diminuer dans le centre comprimé de l’armée
mongole à mesure que les guerriers suivaient leur khan. Les Jeunes Loups
poussaient des cris d’excitation. Nombre d’entre eux étaient encore bloqués par
un enchevêtrement d’hommes et de chevaux tel qu’ils n’arrivaient pas à avancer.
Quelques-uns avaient même dû reculer et s’efforçaient de repartir en direction
du combat.
    Süböteï avait perdu Gengis de vue quand il remarqua que l’une
des cordes attachées à l’arbre se tendait au-dessus de lui. Il leva les yeux, comprit
aussitôt que le tronc frémissant le couperait de ceux qui étaient déjà passés s’il
tombait et barrait la passe.
    Inconscients du danger, ses cavaliers talonnaient leurs
montures et les encourageaient de la voix avec l’enthousiasme des jeunes qu’ils
étaient. Süböteï jura en voyant une autre corde se tendre. Le tronc était
énorme mais il ne faudrait pas grand-chose pour le faire tomber.
    — Là-bas ! cria-t-il.
    Il indiqua les cibles à ses guerriers en se mettant lui-même
à tirer. Sa première flèche transperça la gorge d’un Jin qui lâcha une des
cordes et bascula en arrière, entraînant deux de ses camarades dans sa chute. La
corde se relâcha mais d’autres Jin accoururent pour exécuter l’ordre de Zhu
Zhong et l’arbre commença à s’incliner. Les Jeunes Loups répondirent par une
nuée de flèches qui abattit plusieurs dizaines d’ennemis. Trop tard. Le dernier
des soldats jin réussit à faire basculer le tronc massif par-dessus les corps
de ses compagnons dans un craquement qui retentit d’un bout à l’autre de la
passe. Süböteï n’était plus qu’à vingt pas de la plaine lorsque l’arbre lui
barra le passage. Son cheval se cabra et il dut tirer sur les rênes pour le
reprendre en main.
    Même les prisonniers survivants furent tirés de leur transe
sanglante par le fracas. Sous les yeux de Süböteï horrifié, le silence se fit
dans les rangs ballottés avant qu’un cri monte d’un guerrier aux jambes
écrasées. L’arbre bloquait la passe jusqu’à hauteur d’homme, aucun cheval ne
pourrait sauter par-dessus. Süböteï sentit des milliers d’yeux se tourner vers
lui mais il ne savait pas quoi faire.
    L’estomac noué, il vit des lignes de piquiers jin apparaître
derrière la barrière naturelle. Ceux qui osèrent montrer leur visage furent
contraints de se baisser pour éviter une volée de flèches mais leurs piques
demeurèrent, semblables à des dents de fer le long du tronc. La gorge sèche, Süböteï
déglutit.
    — Des haches ! cria-t-il. Apportez des haches !
    Il ne savait pas combien de temps il faudrait pour couper un
arbre aussi énorme. Jusqu’à ce qu’ils y parviennent, leur khan resterait pris
au piège de l’autre côté.

 
24
    Gengis vit l’arbre tomber et hurla de colère en décapitant
un Jin d’un coup de sabre. Pris dans une mer de bannières rouge et or, il se
battait seul, désespérément. Les ennemis n’avaient pas encore compris qui il
était. Les plus proches tentaient d’abattre ce guerrier qui tournoyait et se
glissait entre eux en rugissant, comme démultiplié, laissant derrière lui un
sillage de douleur et ne cessant d’avancer. S’arrêter aurait signé sa fin.
    Sentant un soudain flottement chez les Mongols, les Jin
reprirent confiance. Une nouvelle troupe de cavaliers galopait sur le flanc de
l’armée et Gengis avait perdu de vue son frère Kachium. Il se retrouvait sans
cheval au milieu de l’ennemi. La poussière était partout et le khan savait qu’un
souffle seulement le séparait de la mort.
    Au moment où il désespérait, un cavalier mongol se fraya un
chemin jusqu’à lui et le souleva de terre à la seule force de son bras. C’était
Tolui, le lutteur. Gengis adressa un merci

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