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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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pantelant à l’énorme guerrier tandis
qu’ils abattaient tous deux leurs sabres sur ceux qui beuglaient autour d’eux. Des
carreaux d’arbalète frappaient leurs armures et Tolui grognait quand les
projectiles arrachaient des lamelles de fer à son armure.
    — À moi ! brailla-t-il par-dessus la masse
grouillante des Jin. Protégez le khan !
    Avisant un cheval sans cavalier, il poussa sa monture contre
lui. Au moment où Gengis sautait sur la selle vide, il reçut un coup de sabre à
la cuisse qui lui arracha un cri. Ripostant du pied, il brisa la mâchoire du
Jin le plus proche. Sans cesser de se battre, il balaya du regard le champ de bataille.
    C’était le chaos. Les Jin n’avaient plus de formations, comme
si leur supériorité numérique suffisait. À l’est, cependant, leur général
rétablissait l’ordre. La cavalerie prenant les Mongols par le flanc serait sur
eux alors qu’ils se débattaient encore dans une masse de soldats jin. Gengis
secoua la tête pour chasser le sang qui lui coulait dans les yeux. Il n’avait
pas senti cette nouvelle blessure, mais il avait perdu son casque et son cuir
chevelu était entaillé. Du sang pénétra dans sa bouche ouverte et il cracha, frappant
un Jin au cou.
    — Le khan ! cria de nouveau Tolui, d’une voix
portant loin.
    Kachium l’entendit et répondit. Il ne pouvait pas rejoindre
son frère et un grand nombre de ses hommes étaient morts. Il ne devait pas en
rester beaucoup plus de la moitié, sur les neuf mille du départ. Leurs carquois
étaient vides et ils étaient tous trop loin de la Gueule du Blaireau et du khan.
    Kachium frappa de son sabre le flanc de son cheval qui
hennit et bondit par-dessus les ennemis qui l’encerclaient. Le frère du khan
poussa lui aussi un cri sauvage, appelant ses hommes à le suivre tandis qu’il
peinait à guider sa monture blessée. Il fila entre les Jin, frappant tout ce
qui passait à sa portée. Le cheval galopait à toute allure et Kachium entendit
le sternum de la bête se briser quand elle heurta un obstacle de plein fouet. Il
passa par-dessus l’encolure, tomba sur un ennemi. Un de ses guerriers cria
derrière lui et Kachium agrippa le bras tendu, sauta en croupe, étourdi de
douleur.
    Ses cinq mille hommes se battaient comme s’ils avaient perdu
l’esprit, sans penser un seul instant à leur propre vie. Ceux qui étaient
encore bloqués tailladèrent leur cheval comme Kachium l’avait fait ; les
bêtes ruèrent et renâclèrent, partirent comme des flèches vers la plaine s’étendant
entre les montagnes. Il fallait rejoindre Gengis avant qu’il soit tué.
    Kachium sentit sa deuxième monture chanceler sous lui et
faillit tomber de nouveau. L’animal recouvra l’équilibre et Kachium perça les
lignes ennemies pour se retrouver en terrain découvert sur un cheval affolé. Il
y avait partout des bêtes sans cavalier et il arrêta l’une d’elles sans
réfléchir, eut presque l’épaule droite déboîtée quand il saisit la bride. Ses
hommes l’avaient suivi mais ils ne devaient pas être plus de trois mille après
cette charge démente à travers l’armée jin.
    — En avant ! ordonna Kachium.
    Sa tête palpitait de douleur depuis sa première chute ;
il avait tout le visage enflé et y voyait à peine tandis qu’il galopait pour
rejoindre son frère. À un li de distance, l’arrière de la cavalerie de Zhu
Zhong, vingt mille hommes et chevaux frais, faisait mouvement pour fermer la
passe. Kachium savait qu’ils étaient trop nombreux mais il ne ralentit pas. Le
sabre brandi, oubliant sa douleur, il galopait en montrant au vent des dents
rouges.
     
     
    Un millier de Mongols seulement avaient franchi la passe
avant que l’arbre tombe. La moitié avait déjà péri et les autres, regroupés
autour du khan, se préparaient à combattre jusqu’au dernier pour le défendre. Les
soldats jin tournaient autour d’eux comme un essaim de guêpes, mais les Mongols
luttaient comme des possédés tandis que Gengis se retournait sans cesse vers le
tronc barrant la passe. Ses hommes étaient nés pour la guerre, chacun d’eux se
battait beaucoup mieux que les Jin qui se pressaient contre leurs étriers et
mouraient. Les carquois des Mongols étaient vides mais chacun manœuvrait sa
monture comme s’il ne faisait qu’un avec elle. Les chevaux semblaient savoir
quand il fallait reculer pour éviter une lame tournoyante, quand ruer pour
défoncer la poitrine d’un ennemi s’aventurant trop

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