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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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près. Telle une île dans une
mer déchaînée, les cavaliers de la steppe faisaient face à l’armée jin, qui ne
parvenait pas à les abattre. Les traits des arbalétriers claquaient sur leurs
armures mais la proximité des deux troupes empêchait un tir de volée. Personne
n’osait approcher de ces lames rougies et de ces hommes au rictus féroce. Les
cavaliers de Gengis étaient couverts de sang, la main collée à la poignée de
leur sabre. Ces hommes étaient difficiles à tuer, ils étaient là pour protéger
leur khan et savaient qu’ils devaient tenir jusqu’à ce que la barrière soit
découpée. Certes, leur nombre diminuait, mais chaque Mongol qui tombait
entraînait avec lui dans la mort dix ou vingt soldats de l’empereur.
     
     
    Jelme et Arslan arrivèrent ensemble à la passe bloquée, y
trouvèrent un Süböteï blême.
    — Il nous faut d’autres hommes armés de haches ! lui
lança Jelme. À ce rythme, cela prendrait des heures.
    Le chef des Jeunes Loups le regarda froidement.
    — À tes ordres, général. J’attendais seulement que tu
arrives au front.
    Sans ajouter un mot, il fit tourner son cheval, prit une
inspiration pour crier par-dessus la tête de ses hommes :
    — Loups ! Pied à terre ! Arcs et sabres !
Suivez-moi !
    Tandis que Jelme et Arslan prenaient le commandement des
équipes d’hommes armés de haches, Süböteï grimpa sur l’arbre, baissa les yeux
vers les Jin, écarta une des piques et sauta au milieu des ennemis. Ses hommes
se précipitèrent derrière lui en une ruée qui bouscula et fit tomber quelques « bûcherons »
sur leurs fesses. Ils ne laisseraient pas leur jeune chef aller seul au secours
du khan.
     
     
    Gengis leva la tête quand les Jeunes Loups se jetèrent dans
la mêlée. Prenant par-derrière les Jin surpris, ils taillèrent un large andain
dans leurs rangs. Ceux qui recevaient une blessure ne semblaient pas la sentir
et gardaient les yeux rivés sur Süböteï qui courait devant eux. Il avait vu le
khan et son bras n’avait pas encore été éprouvé ce jour-là. Le rang mongol qu’il
entraînait derrière lui ne faisait guère que dix hommes de large, de jeunes
guerriers lancés à une telle vitesse qu’on ne pouvait les arrêter. Ils se
frayèrent un chemin jusqu’à Gengis en laissant derrière eux une traînée de
cadavres.
    — Je t’attendais ! cria le khan à Süböteï. Qu’es-tu
venu me demander, cette fois ?
    Le jeune général rit de le voir vivant, se baissa pour
éviter un sabre et éventra le soldat qui le tenait. Il retira la lame d’un coup
sec, marcha sur un mort pour rejoindre le khan. Les Jin avaient été ébranlés
par l’attaque mais demeuraient si nombreux que les hommes de Süböteï risquaient
d’être submergés. Sur le flanc de l’immense armée impériale, des cors de
cavalerie sonnèrent ; Gengis se tourna sur sa selle, vit que les Jin
reformaient les rangs et ouvraient un chemin pour la charge. Les Mongols
échangèrent des regards quand les cavaliers ennemis se mirent au galop, traversant
leurs propres rangs.
    — De bons chevaux, dit Gengis, haletant, tandis que ses
hommes se regroupaient autour de lui. Je choisirai en premier, quand nous en
aurons fini avec leurs maîtres !
    Ceux qui l’entendirent éclatèrent de rire puis, tous
ensemble, penchés bas sur leurs selles, ils mirent leurs montures au petit
galop. Ils laissèrent Süböteï tenir seul le terrain autour de la passe et
augmentèrent l’allure juste avant que les deux charges se rencontrent.
    Le commandant de la cavalerie jin périt dès le premier
contact et ses hommes furent fauchés par les sabres mongols. Ceux qui
parvinrent à riposter ne firent que fendre l’air, manquant des guerriers qui
esquivaient facilement leurs coups. Depuis leur plus jeune âge, ils
pratiquaient cet exercice. Gengis s’enfonçait dans les rangs jin, le bras
brûlant à force de faire siffler son sabre. Mais les lignes impériales semblaient
sans fin et il fut blessé à la hanche, là où un pan de son armure s’était brisé.
Un autre choc le fit basculer en arrière et il vit le ciel pâle tournoyer
au-dessus de lui. Il ne tomba pas, il ne pouvait pas tomber. Il entendit des
cris lorsque les hommes de Kachium assaillirent les cavaliers jin par-derrière
et se demanda s’il retrouverait son frère dans la bataille ou s’il mourrait
avant. Les ennemis étaient tellement nombreux. Il n’espérait plus survivre et
cela donna à son humeur

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