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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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devaient éprouver. Le soleil brillait sur les
armures et les sabres des cavaliers jin déterminés à enfoncer ses lignes.
    — Rappelez-vous ! cria-t-il par-dessus le bruit de
la charge. Ils ne nous ont jamais combattus, ils ne savent pas ce dont nous
sommes capables ! Une flèche pour les faire tomber, une autre pour les
tuer ! Choisissez votre homme et à mon signal, tirez !
    Il banda son arc, sentit la puissance de son bras droit. C’était
pour cela qu’il s’entraînait depuis des années et se forgeait des muscles de
fer. Son bras gauche était beaucoup moins développé que le droit et son épaule
bosselée de muscles lui donnait un aspect de guingois quand il était torse nu. Le
sol tremblait sous ses pieds à l’approche des cavaliers. Quand ils furent à six
cents pas, Kachium inspecta ses rangs, risqua un coup d’œil derrière lui. Arcs
bandés, ses hommes étaient prêts à envoyer l’ennemi à la mort.
    Les cris des soldats jin emplissaient la vallée et venaient
rebondir sur les lignes mongoles silencieuses. Revêtus de bonnes armures, ils
portaient des boucliers qui les protégeraient d’une grande partie des flèches. Il
fallait qu’ils soient à moins de quatre cents pas pour qu’une flèche soit
mortelle, aussi les laissa-t-il encore approcher. Quand ils furent à trois
cents pas, il vit que ses hommes l’observaient et attendaient qu’il lâche sa
corde.
    À deux cents pas, la ligne de chevaux ressemblait à un mur. Kachium
sentit la peur le ronger quand il donna enfin son ordre :
    — Tirez ! Vingt flèches !
    Neuf mille traits fendirent l’espace, la charge chancela
comme si elle avait soudain atteint une tranchée. Des cavaliers churent de leur
selle, des chevaux s’effondrèrent. Ceux qui suivaient les heurtèrent au galop
au moment où Kachium encochait sa deuxième flèche et bandait à nouveau son arc.
Une autre volée cribla l’ennemi.
    Les deux premiers rangs jin s’écroulèrent et ceux qui
lancèrent leur cheval par-dessus furent reçus par une troisième grêle. Les
brides s’échappaient des mains des cavaliers et même lorsque leurs armures ou
leurs boucliers les protégeaient, la simple force de l’impact les jetait à
terre.
    Kachium comptait à voix haute en tirant, visait à la tête. S’il
ne voyait pas de visage, il visait la poitrine en espérant que la pointe de sa
flèche percerait les lamelles de fer de l’armure. Ses doigts commencèrent à
brûler quand il fut à la quinzième. Les cavaliers lancés au galop s’étaient
cognés comme contre un mur et n’avançaient plus. À la vingtième flèche, Kachium
beugla :
    — Trente pas en avant ! Avec moi !
    Il se mit à courir lentement et ses hommes suivirent. Un
grand nombre de cavaliers jin étaient tombés sans être touchés parce que leur
cheval avait trébuché sur un cadavre. Les officiers leur donnèrent l’ordre de
remonter en selle et les soldats poussèrent des cris en voyant les Mongols
approcher.
    Kachium leva le poing droit, la ligne s’arrêta. Il vit un de
ses officiers flanquer à un jeune guerrier une taloche assez forte pour le
faire tituber.
    — Si je te vois toucher encore un cheval, je te tue de
mes mains ! vociféra l’officier.
    Kachium eut un petit rire.
    — Vingt flèches ! Visez les hommes !
    L’ordre fut transmis le long de la ligne. La cavalerie jin s’était
remise du premier choc et des officiers à plumet incitaient les hommes à
repartir. Kachium prit pour cible l’un d’entre eux, qui venait de sauter en selle
et agitait son sabre.
    Neuf mille nouveaux traits suivirent la flèche de Kachium, qui
transperça la gorge de l’officier. À cette distance, les Mongols pouvaient
choisir leur homme et la volée fut dévastatrice. Une seconde charge
désorganisée se désintégra sous les flèches bourdonnantes et les Jin
commencèrent à céder à la panique. Des cavaliers indemnes s’extirpèrent du
chaos, le bouclier hérissé de traits. Bien qu’il lui en coûtât, Kachium ordonna
aux hommes qui l’entouraient de viser les chevaux et les bêtes s’écroulèrent
dans un craquement d’os.
    Chaque Mongol décochait dix flèches en soixante battements
de cœur et les Jin ne connaissaient pas de répit. Les plus courageux tombèrent
rapidement, ne laissant que les faibles et les peureux qui tournèrent leur bête
vers leurs propres lignes. Les cavaliers en fuite se précipitaient parmi leurs
camarades des rangs suivants, chancelant sur leur selle,

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