Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
Vom Netzwerk:
nouveau avec ces
hommes, je le ferai un autre jour.
    — Tu n’en feras rien, répliqua Gengis, qui avait saisi
la menace implicite aussi bien que les Woyelas. Je te l’interdis.
    Khasar inclina la tête.
    — À tes ordres, seigneur.
    Gengis se tourna vers son jeune frère.
    — Toi aussi, tu es marqué, Temüge. Je n’arrive pas à
croire que tu te sois mêlé à cette bagarre.
    — Il a tenté de l’arrêter, expliqua Kachium. Ils l’ont
fait tomber à genoux et…
    — Suffit ! explosa Temüge. Je rendrai chaque coup
le moment venu.
    Le visage écarlate, il semblait au bord des larmes, comme un
enfant. La colère de Gengis se libéra soudain. Avec un grognement, il s’avança
parmi les fils du khan. L’un d’eux tarda à s’écarter et Gengis le fit tomber d’un
coup d’épaule sans paraître sentir le choc. Le khan leva des mains suppliantes
mais Gengis le saisit par son deel et le tira vers lui. Lorsqu’il
dégaina son sabre, les fils du khan en firent autant.
    — Ne bougez pas ! rugit-il de cette voix qui s’était
fait entendre par-dessus le fracas de cent batailles.
    Ils ignorèrent l’ordre et tandis qu’ils se rapprochaient Gengis
souleva le khan comme il l’eût fait d’une marmotte. De deux coups vifs de son
sabre, il lui cisailla les muscles des cuisses.
    — Puisque mon frère a dû s’agenouiller, Woyela, tu ne
te tiendras plus jamais debout.
    Le khan mugit de douleur et s’effondra, les jambes couvertes
de sang. Avant que les guerriers woyelas parviennent à lui, Gengis se tourna
vers eux et les fixa.
    — Si je vois encore un sabre hors du fourreau dans l’instant
qui vient, pas un Woyela, homme, femme ou enfant, ne survivra.
    Les officiers woyelas hésitèrent, levèrent leurs armes pour
contenir leurs guerriers. Gengis se tenait devant eux, sans la moindre trace de
peur, le khan geignant à ses pieds. Ses fils demeuraient cloués sur place, horrifiés.
Au prix d’un effort, le khan fit un geste que ses officiers choisirent d’interpréter
comme un assentiment. Ils rengainèrent leurs armes et les guerriers firent de
même. Gengis hocha la tête.
    — Quand nous chevaucherons, les Woyelas serviront de
garde à mon frère, dit-il. Voudras-tu d’eux ?
    Sans aucune expression sur son visage tuméfié, Khasar
murmura son accord.
    — Alors, c’est terminé. J’ai veillé à ce que justice
soit faite.
    Gengis commença à s’éloigner et ses frères le suivirent quand
il se dirigea à grands pas vers sa yourte et les problèmes qui l’attendaient. Khasar
tapota le dos du jeune inconnu qui l’avait aidé et l’emmena avec lui pour lui
éviter de se faire encore rosser.
    — Cet homme est venu à mon secours, dit-il en marchant.
Il ne connaît pas la peur, frère.
    Gengis se tourna vers l’inconnu.
    — Quel est ton nom ? lui demanda-t-il d’un ton
bourru, encore irrité par l’incident.
    — Süböteï des Uriangkhais, seigneur.
    — Viens me voir quand tu voudras un bon cheval et une
armure.
    Süböteï eut un sourire radieux et Khasar lui décocha un
léger coup à l’épaule pour marquer son assentiment. Derrière eux, le khan des
Woyelas était confié aux soins de ses femmes. Avec de telles blessures, il ne
se tiendrait plus jamais droit et ne marcherait peut-être jamais plus.
    Tandis que Gengis et ses frères passaient entre les
guerriers rassemblés dans l’ombre de la montagne Noire, beaucoup les
regardaient avec respect et approbation. Il avait montré qu’il ne laisserait
personne contester son autorité et avait remporté une petite victoire de plus.
     
     
    Les Ouïgours furent repérés alors que l’été s’achevait et
que l’eau coulant des collines grossissait l’Onon à le faire déborder. Les
plaines étaient encore d’un vert vif, les alouettes s’envolaient au passage des
chariots.
    C’était une démonstration de force impressionnante et Gengis
y répondit en alignant cinq mille de ses cavaliers devant le camp. Il n’alla
pas en personne à la rencontre des Ouïgours, sachant que son absence serait
interprétée comme une désapprobation subtile du retard des Ouïgours. Ce fut
Khasar qui s’en chargea, entouré des Woyelas, et aucun des fils de leur khan n’osa
faire plus que fixer des yeux la nuque du frère de Gengis.
    Lorsque les Ouïgours furent à proximité, Khasar s’approcha
du chariot qui menait le serpent sombre d’hommes et d’animaux. Ses yeux examinèrent
les guerriers, estimèrent leur qualité. Ils

Weitere Kostenlose Bücher