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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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se ferma quand il se rendit compte que
la discussion n’était pas terminée.
    — Mon plus jeune frère se passionne pour le savoir, poursuivit
Gengis. Lève-toi, Temüge, qu’on puisse te voir.
    Barchuk se tourna pour regarder le mince jeune homme qui
venait de se mettre debout et qui s’inclina devant lui. Le khan répondit par un
mouvement de tête plein de raideur avant de reporter son attention sur Gengis.
    — Mon chamane, Kökötchu, lui servira de maître le
moment venu, mais j’aimerais qu’ils lisent et apprennent tous deux ce qu’ils
jugent digne d’intérêt. Je pense aux rouleaux que tu possèdes déjà ainsi qu’à
ceux que nous pourrions prendre à nos ennemis.
    — Les Ouïgours sont à tes ordres, seigneur, répondit
Barchuk.
    Ce n’était pas trop demander et il ne comprenait pas
pourquoi Gengis semblait mal à l’aise en présentant cette requête. Temüge eut
un sourire épanoui et Kökötchu s’inclina comme si on venait de lui faire un
grand honneur.
    — Alors, c’est réglé, conclut Gengis, dont les yeux étincelaient
à la lumière des lampes qu’on avait allumées à la tombée du soir. Si les Xixia
sont aussi riches que tu le prétends, ils seront les premiers à nous voir à l’œuvre.
Les Jin les soutiendront-ils ?
    Barchuk haussa les épaules.
    — Je ne peux te dire. Leurs terres se touchent mais les
Xixia ont toujours eu un royaume séparé. Les Jin pourraient lever une armée contre
toi pour contrer une menace potentielle, ou laisser les Xixia mourir jusqu’au
dernier sans lever le petit doigt. Nul ne sait comment leur esprit fonctionne.
    — Si tu m’avais annoncé il y a dix ans que les Kereyits
affronteraient une immense armée, j’aurais éclaté de rire en me félicitant de
ne pas être sur le chemin des combats. Aujourd’hui, je les considère comme des
frères. Peu importe si les Jin s’en prennent à nous. S’ils bougent, je les
briserai tous plus vite encore. À vrai dire, je préférerais les combattre dans
une plaine que d’avoir à escalader les murailles de leurs villes.
    — Les villes peuvent aussi tomber, dit Barchuk, dont l’excitation
montait.
    — Elles tomberont, confirma Gengis. Le moment venu, elles
tomberont. Tu m’as montré que les Xixia sont le point faible des Jin. C’est par
là que je leur ouvrirai le ventre et que je leur arracherai le cœur.
    — Je serai honoré de te servir, seigneur.
    Barchuk se leva et s’inclina, demeurant dans cette position
jusqu’à ce que Gengis lui fasse signe de se redresser.
    — Les tribus sont rassemblées, dit le Grand Khan, se
levant à son tour et s’étirant. Pour traverser le désert, il nous faudra de
grandes réserves d’eau et de fourrage pour les chevaux. Une fois que tous m’auront
prêté serment, rien ne nous retiendra plus ici.
    Après une pause, il reprit :
    — Nous étions des tribus en arrivant ici, Barchuk. Nous
en repartirons comme un seul peuple. Si tu consignes les événements dans ces
rouleaux dont tu parles, ne manque pas d’écrire cela.
    — Je le ferai, seigneur, répondit Barchuk, fasciné par
l’homme qui commandait l’immense armée. J’apprendrai l’écriture à ton chamane
et à ton frère pour qu’ils puissent te les lire.
    Gengis avait du mal à imaginer Temüge récitant des mots
prisonniers d’une peau de veau raide.
    — Je suis curieux de voir ça.
    Il prit Barchuk par l’épaule et l’honora en sortant de la
grande yourte avec lui. Les généraux les suivirent. Dehors, ils entendirent la
rumeur des hommes assemblés attendant celui qui les guiderait.
    Dans la nuit de l’été, le camp, éclairé par dix mille
flammes, brillait d’une lumière jaune. Le centre en avait été dégagé en un
vaste cercle autour de la tente de Gengis et les guerriers de toutes les tribus
avaient laissé leurs familles pour se tenir dans cette lumière vacillante. Leurs
armures étaient en cuir ou faites de ces écailles de métal empruntées aux Jin. Certaines
portaient l’estampille des diverses tribus mais la plupart en étaient
dépourvues, ce qui indiquait qu’elles étaient neuves et qu’il n’y avait plus
désormais qu’une seule tribu sous le ciel. Bon nombre de guerriers étaient
armés de sabres sortis des forges où l’on travaillait jour et nuit depuis le
début du rassemblement. Des hommes ruisselants de sueur sous le soleil avaient
creusé de grands trous, amené les chariots de minerai et regardé avec
excitation les forgerons

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