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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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il mettait tout son poids dans ses coups. Khasar
lui sourit de ses lèvres fendues, ne parvint pas à se mettre debout.
    — Arrêtez ! ordonna une voix derrière lui.
    Khasar connut un moment d’espoir avant de se rendre compte
que Temüge était venu seul à son secours, et non avec une douzaine de guerriers.
Son jeune frère se jeta dans la mêlée et repoussa l’un des Woyelas.
    — Va plutôt chercher Kachium ! lui cria Khasar.
    Temüge n’arriverait qu’à se faire étriller et alors, le sang
coulerait. Gengis pouvait accepter qu’un de ses frères se batte ; deux, cela
deviendrait une attaque contre la famille, un fait trop grave pour être ignoré.
Le khan des Woyelas ne semblait pas avoir conscience du danger et Khasar l’entendit
s’esclaffer lorsqu’un de ses fils écrasa son poing sur le visage de Temüge, qui
tomba à genoux, à demi assommé. Le jeune inconnu, qui avait perdu l’avantage de
la surprise, essuyait lui aussi une avalanche de coups. Les Woyelas avaient
porté leurs efforts sur les deux nouveaux venus et Khasar enrageait d’entendre Temüge
gémir de douleur et d’humiliation.
    Il y eut alors une série de craquements sonores et les
Woyelas reculèrent en grondant. Khasar entendit alors la voix de Kachium, tendue
par la colère. Il avait amené des hommes avec lui et c’étaient leurs bâtons que
son frère avait entendus.
    — Lève-toi si tu peux, Khasar, dit Kachium. Montre-moi
celui que tu veux voir mort.
    Khasar se tourna sur le côté, cracha du flegme rouge dans l’herbe
et se mit péniblement debout. Son visage était une masse violacée et sanglante
dont la vue éteignit tout amusement dans l’œil du khan des Woyelas.
    — C’était une affaire personnelle, s’empressa-t-il d’expliquer
à Kachium, qui le fixait durement. Ton frère ne s’est réclamé d’aucune autorité
supérieure.
    Kachium se tourna vers Khasar, qui haussa les épaules et
grimaça quand son corps contusionné protesta.
    Temüge, qui s’était relevé lui aussi, était pâle comme du
lait et sa honte le rendait plus furieux qu’il ne l’avait jamais été. L’inconnu
se redressa et Khasar le remercia d’un hochement de tête. Lui aussi était
meurtri mais il sourit, le souffle court, les mains sur les genoux.
    — Attention, murmura Kachium aux trois autres.
    Il n’avait amené avec lui qu’une dizaine de ses creuseurs de
fosses, c’était tout ce qu’il avait pu rassembler en apprenant la rixe, et ils
ne tiendraient pas longtemps face aux hommes armés des Woyelas. Dans la foule, des
yeux durs observaient la scène et le khan recouvra un peu de sa confiance.
    — L’honneur a été satisfait, déclara-t-il. Pas de
rancœur entre nous.
    Il se tourna vers Khasar pour voir sa réaction, remarqua son
sourire en coin. Des claquements métalliques annonçaient l’approche de
guerriers en armure et tous les Woyelas se raidirent : ce ne pouvait être
que Gengis.
    — Pas de rancœur ? rétorqua Kachium au khan d’une
voix sifflante. Ce n’est pas à toi d’en décider.
    Tous les yeux se tournèrent vers Gengis, escorté d’Arslan et
de cinq autres hommes. Tous avaient le sabre à la main et les fils du khan
échangèrent des regards inquiets. Ils avaient voulu éprouver l’un des frères de
Gengis et leur provocation avait parfaitement réussi. Seule l’arrivée de Temüge
les avait entraînés dans des eaux plus profondes qu’ils ne l’avaient prévu et
aucun d’eux ne savait à présent comment se tirer de ce mauvais pas.
    Impassible, Gengis examina la scène. Son regard s’attarda
sur Temüge et, un instant, les yeux jaunes se plissèrent devant les mains
tremblantes du jeune homme. Le khan des Woyelas fut le premier à parler :
    — L’affaire est déjà réglée, seigneur. Ce n’était qu’une
échauffourée à propos d’un cheval.
    Il avala péniblement sa salive et conclut :
    — Il n’est point besoin que tu interviennes, seigneur.
    Gengis l’ignora.
    — Kachium ?
    Réfrénant sa colère, Kachium répondit d’une voix calme :
    — Je ne sais pas qui a commencé. Khasar pourra te le
dire.
    Sous le regard de Gengis, Khasar choisit ses mots avec soin.
Tout le camp finirait par être au courant et il ne voulait pas apparaître comme
un enfant se plaignant à son père, pas s’il voulait mener ensuite les tribus à
la guerre.
    — Pour ma part, je suis satisfait de mon rôle dans
cette histoire, frère, dit-il. Si j’ai besoin d’en discuter de

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