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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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suspendit le geste de sa main, qui
tenait un morceau de mouton graisseux. Il leva la tête quand des pas
résonnèrent à l’entrée de la tente, dont le rabat de feutre se souleva.
    — Ils sortent, seigneur, annonça un éclaireur.
    — Dans le noir ? s’étonna le khan.
    — Il n’y a pas de lune, mais j’étais assez près pour
les entendre. Ils jacassaient et faisaient plus de bruit que des enfants.
    Gengis lança le morceau de viande dans le plat installé au
centre de la yourte.
    — Retournez auprès de vos hommes, mes frères. Préparez-les.
Arslan, garde cinq mille guerriers pour protéger les familles. Le reste, avec
moi.
    La perspective du combat le fit sourire et tous l’imitèrent.
    — Pas des mois, Kachium. Pas même un jour de plus. Envoie
tes éclaireurs les plus rapides. Je veux savoir avant l’aube ce que les Xixia
manigancent. Ensuite, je vous donnerai vos ordres.
     
     
    Si loin dans le Sud, l’automne était encore chaud, les épis
non coupés ployaient sous leur propre poids et commençaient à pourrir dans les
champs. Des éclaireurs mongols lançaient des cris de défi à l’armée écarlate
qui avait quitté la sécurité de Yinchuan tandis que d’autres s’en retournaient
au camp. Ils pénétraient dans la grande yourte par groupes de trois et
rapportaient ce qu’ils avaient appris.
    Gengis marchait de long en large, écoutait chaque homme.
    — Je n’aime pas cette histoire de paniers, dit-il à
Kachium. Qu’est-ce que les Xixia peuvent bien semer sur le sol ?
    On lui avait parlé de centaines d’hommes avançant en ligne
devant l’armée de Yinchuan. Chacun portait un panier sur l’épaule et celui qui
le suivait y plongeait une main et décrivait du bras un large arc de cercle.
    Gengis avait fait venir le khan des Ouïgours pour expliquer
ce mystère. Barchuk avait interrogé les éclaireurs, insistant pour qu’ils lui
livrent tous les détails dont ils auraient vent.
    — Ce pourrait être un stratagème pour ralentir nos
chevaux, dit-il enfin. Des pierres tranchantes, peut-être, ou des morceaux de
fer. Ils ont semé de larges bandes de ces choses devant leur armée et se
gardent bien de marcher dessus.
    — Quoi que cela puisse être, je ne les laisserai pas
choisir le terrain, répondit Gengis. Tu auras tes rouleaux, Barchuk.
    Il regardait tour à tour les hommes qui l’entouraient et à
qui il faisait le plus confiance. Aucun d’eux ne connaissait vraiment l’ennemi.
Les gardes massacrés au fort avaient sans doute peu à voir avec les unités
combattantes de la ville du roi. Gengis sentait son cœur battre à l’idée d’affronter
enfin les ennemis de son peuple. Les Mongols échoueraient-ils après une aussi
longue préparation ? Kökötchu assurait que les étoiles elles-mêmes
annonçaient un nouveau destin pour les tribus. En sa présence, Gengis avait
sacrifié une chèvre blanche au père ciel en prononçant son nom dans la langue
ancienne des chamanes. Tängri ne leur refuserait pas sa protection. Trop
longtemps les Jin des cités d’or les avaient maintenus dans un état de
faiblesse. Maintenant ils étaient forts et il verrait ces villes tomber.
    Les généraux se tinrent parfaitement immobiles tandis que Kökötchu
trempait un doigt dans des petits pots et traçait des lignes sur leurs visages.
Lorsqu’ils se regardèrent l’un l’autre, ils ne virent plus les hommes qu’ils
connaissaient mais des masques de guerre aux yeux terribles.
    Le chamane s’occupa de Gengis en dernier, dessina deux
lignes rouges qui partaient du front, passaient sur les yeux et descendaient de
chaque côté de la bouche.
    — Le fer ne te blessera pas, seigneur. La pierre ne te
brisera pas. Tu es le Loup et le père ciel veille sur toi.
    Sur la peau du khan, le sang semblait brûlant. Il sortit de
la yourte et monta à cheval, flanqué de part et d’autre par la ligne de ses
guerriers. Il vit au loin la ville et, devant, une masse floue d’hommes rouges
résolus à l’humilier et à fracasser ses ambitions. Il regarda à droite puis à
gauche, leva le bras.
    Les tambours résonnèrent, portés par cent jeunes garçons
sans armes. Chacun d’eux avait disputé à ses camarades le droit de chevaucher
avec les guerriers et un grand nombre d’entre eux gardaient sur leur corps les
traces de cette lutte. Gengis sentit sa force quand il toucha la poignée du
sabre de son père pour se porter chance. Il abaissa son bras ; comme un
seul homme, les Mongols

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