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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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Savent-ils qu’il regarde ?
    — Je m’en suis assuré, général. Ils…
    Le commandant en second écarquilla les yeux et Giam ramena
aussitôt les siens sur la ligne ennemie qui chargeait dans la plaine.
    Une centaine de chevaux s’en détachèrent au centre pour
former une colonne semblable à une flèche. Sans comprendre, Giam les regarda
approcher des pointes dissimulées dans l’herbe. Il hésita, se demandant dans
quelle mesure cette nouvelle formation affectait ses plans. Il sentit des
gouttes de sueur perler à son front et dégaina son sabre pour affermir ses
mains.
    — Ils y sont presque, dit-il à voix basse.
    Les cavaliers étaient penchés sur l’encolure de leurs chevaux,
le visage grimaçant dans le vent. Giam les vit passer la ligne qu’il avait
créée et, pendant un terrible instant, il crut qu’ils franchiraient sans
encombre le champ de pointes. Puis une première monture hennit et s’effondra. Des
dizaines d’autres tombèrent, le dessous du sabot transpercé, projetant leur
cavalier vers la mort. Lorsque la mince colonne se brisa, Giam connut un moment
de joie féroce. Il vit la ligne mongole onduler quand la masse des guerriers
qui suivaient ralentit brusquement. Presque tous ceux qui s’étaient jetés à
toute allure dans le champ de pointes gisaient sur le sol, blessés ou morts. Un
cri de joie monta des rangs rouges.
    Les perches des drapeaux se dressaient à présent fièrement
et Giam brandit le poing gauche. Qu’ils viennent à pied, ils verront ce que
nous leur réservons, pensa-t-il.
    Derrière les cavaliers et les chevaux terrassés, le gros de
l’ennemi tournait en désordre, l’élan brisé. Les barbares sans expérience
cédaient à la panique. Leur seule tactique consistait à charger furieusement et
ils en étaient maintenant incapables, constatait Giam. Des centaines d’entre
eux faisaient volte-face pour repartir vers leurs lignes. La panique se
répandait à une vitesse folle, les officiers mongols criaient des ordres
contradictoires aux hommes en déroute, les frappaient au passage du plat de
leur sabre. Derrière lui, les habitants de Yinchuan rugissaient de joie.
    Giam se retourna sur sa selle. La première rangée de ses
soldats avait fait un pas en avant, avec l’impatience d’un chien tirant sur sa
laisse. Il sentit la soif de sang qui montait en eux et sut qu’il devait la
réfréner.
    — Ne bougez pas ! beugla-t-il. Officiers, retenez
vos hommes ! Ordre de ne pas avancer !
    On ne put les contenir. Un autre pas rompit toute discipline
et les rangs rouges se précipitèrent en avant, les armures neuves brillant au
soleil. L’air s’emplit de poussière. Seule la garde royale maintint sa position
mais les cavaliers protégeant les ailes furent contraints d’avancer avec les
autres pour ne pas les laisser exposés. Giam criait, désespéré, ses officiers
galopaient le long des lignes pour retenir l’armée. Impossible. Pendant près de
deux mois, ces hommes avaient vu l’ennemi les défier dans l’ombre des murailles,
ils avaient maintenant l’occasion de l’anéantir. Ils parvinrent au champ de
pointes, qui ne constituait pas un danger pour des fantassins, et le
traversèrent rapidement, achevant les barbares qui vivaient encore, sabrant les
morts jusqu’à ce qu’ils ne fassent plus qu’une masse sanguinolente dans l’herbe.
    Giam mit son cheval en travers pour tenter de bloquer ses
hommes comme il pouvait. Furieux, il fit sonner la retraite, mais les soldats
étaient sourds à tout ce qui n’était pas l’ennemi et le roi qui les regardait. On
ne put les rappeler.
    Juché sur sa selle, Giam vit avant ses fantassins le soudain
changement d’attitude des barbares. Sous ses yeux, la déroute cessa brusquement,
les lignes mongoles se reformèrent avec une discipline terrifiante. Les soldats
écarlates du Xixia avaient passé les chausse-trapes et les fosses creusées la
veille et couraient encore pour rougir de sang leurs lames et éloigner l’ennemi
de leur ville. Et d’un coup, ils se retrouvaient face à une armée de cavaliers
en terrain découvert. Sur un ordre de Gengis, elle se mit au trot. Les
guerriers mongols tirèrent des arcs d’étuis en cuir accrochés à leurs selles, prirent
dans les carquois battant à leur hanche ou sur leur dos les premières longues
flèches. Guidant leurs montures de leurs seuls genoux, ils avançaient, la
pointe du trait dirigée vers le bas. Sur un autre ordre de leur khan, ils
passèrent

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