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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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aurait le temps de dresser son plan d’attaque
le lendemain, quand il aurait mangé et pris du repos.
    — Nous trouverons un moyen, promit-il.

 
7
    Ne rencontrant aucun signe de résistance, les jeunes
guerriers mongols passaient leurs journées à se risquer aussi près de la ville
qu’ils l’osaient pour éprouver leur bravoure. Les plus courageux galopaient
sous les flèches en poussant des cris de défi et cependant un seul archer xixia
en trois jours réussit à atteindre l’un d’eux. Le guerrier recouvra son assise
et s’éloigna en arrachant le trait fiché dans son armure avant de le jeter par
terre avec mépris.
    Gengis s’approcha lui aussi de Yinchuan avec ses généraux et
d’autres officiers. Ce qu’il vit ne l’inspira pas. Même les canaux pénétrant
dans la ville étaient protégés par des barreaux en fer épais comme un
avant-bras et profondément enfoncés dans la pierre. À supposer qu’ils
parviennent à les briser, la perspective de ramper dans des galeries humides n’était
pas faite pour séduire un homme des plaines.
    À la tombée de la nuit, il réunit ses frères et ses généraux
dans la grande yourte pour discuter du problème. Son humeur s’était de nouveau
assombrie mais Arslan, qui le connaissait depuis le début de son ascension, ne
craignit pas de parler franchement :
    — Avec une palissade en bois comme celle que nous avons
utilisée au fort, nous pourrions protéger des hommes assez longtemps pour qu’ils
forcent l’entrée des canaux, dit-il, la bouche pleine de nourriture. Pourtant
je n’aime pas trop les constructions que j’ai vues en haut des murailles. Je n’aurais
jamais cru qu’un arc puisse être aussi grand. Ils doivent tirer des flèches
longues comme un homme. Qui sait de quels ravages elles sont capables.
    — Nous ne pouvons pas rester plantés ici pendant qu’ils
envoient des messages à leurs alliés, argua Kachium. Nous ne pouvons pas non
plus contourner la ville et laisser à leur armée tout le loisir d’attaquer nos
arrières. Nous devons entrer dans cette ville ou faire demi-tour en abandonnant
tout ce que nous avons déjà gagné.
    Gengis lui lança un regard acerbe.
    — Il n’en est pas question, déclara-t-il avec plus de
confiance qu’il n’en ressentait. Nous avons pris leurs récoltes. Avant
longtemps, ils en viendront à se manger entre eux. Le temps travaille pour nous.
    — Je crois plutôt que nous ne leur avons pas encore
fait le moindre mal, reprit Kachium. Les canaux les fournissent en eau et, autant
que nous sachions, la ville regorge de grains et de viande salée.
    Il vit Gengis faire la grimace à ces mots mais continua
néanmoins :
    — Nous pourrions attendre des mois et pendant ce temps,
combien d’armées marcheraient à leur secours ? Quand enfin ils auraient
épuisé leurs réserves, les Jin seraient là et nous nous retrouverions pris en
tenaille entre eux et les Xixia…
    — Alors donne-moi une solution ! lança sèchement
Gengis. Les lettrés ouïgours me disent que toutes les villes des Jin sont aussi
grandes, ou plus encore, si tu peux l’imaginer. Mais construites par des hommes,
elles peuvent être détruites par des hommes, j’en suis sûr. Dites-moi seulement
comment.
    — En empoisonnant l’eau des canaux, suggéra Khasar.
    Il piqua de la pointe de son couteau un autre morceau de
viande et l’agita dans le silence qui se fit tout à coup.
    — Quoi ? grommela-t-il. Ce n’est pas notre terre.
    — C’est une vilaine chose à dire, lui reprocha son
frère au nom de tous. En plus, que boirions-nous nous-mêmes ?
    Khasar haussa les épaules.
    — L’eau pure puisée en amont.
    Gengis réfléchit avant de déclarer :
    — Nous devons les faire sortir. Je n’empoisonnerai pas
leur eau mais nous pourrions détruire les canaux pour les assoiffer. En voyant
le travail de générations réduit à néant, ils se décideront peut-être à nous
affronter dans la plaine.
    — Je m’en charge, dit Jelme.
    — Toi, Khasar, envoie cent hommes briser les barreaux
là où les canaux pénètrent dans la ville, ordonna le khan.
    — Pour les protéger, il faudra démonter encore d’autres
chariots, fit observer Khasar. Cela ne plaira pas aux familles.
    — Nous en reconstruirons bien plus quand nous serons
dans cette maudite ville, promit Gengis. Alors, elles nous remercieront.
    Tous les hommes présents dans la yourte entendirent des
bruits de sabots qui se rapprochaient. Gengis

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