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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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secoua, comme s’il se libérait
d’un poids énorme.
    — L’un de ces hommes est un traître, seigneur. J’ai
aperçu son visage. Il a tué le garçon pour l’empêcher de dire ce qu’il avait vu.
    D’un pas, Kökötchu se planta devant le quatrième de la
rangée, l’aîné. Son bras se tendit brusquement, ses doigts saisirent des
cheveux noirs et les tordirent.
    — Ce n’est pas moi ! protesta l’homme en se
débattant.
    — Si tu mens, les esprits s’empareront de ton âme, fit
la voix sifflante du chamane dans le silence.
    Le visage décomposé de terreur, le guerrier s’écria :
    — Je n’ai pas tué le garçon, je le jure !
    Sous la main pesante de Kökötchu, il fut soudain pris de
convulsions ; la foule horrifiée vit ses yeux rouler dans leurs orbites, sa
mâchoire s’ouvrir et pendre. Il bascula sur le côté, échappant à la terrible
étreinte, et fut parcouru de spasmes tandis que sa vessie se vidait en un flot
d’urine fumante sur l’herbe gelée.
    Kökötchu le regarda jusqu’à ce qu’il s’immobilise, les yeux
révulsés dans la lumière des lampes. Un grand silence enveloppa le camp. Seul
Gengis pouvait le briser et même le khan dut faire un effort pour chasser le
sentiment d’effroi qui l’étreignait.
    — Coupez les liens des cinq autres, ordonna-t-il. La
mort du garçon a été châtiée.
    Kökötchu s’inclina devant lui et Gengis renvoya les guerriers
attendre craintivement dans leurs tentes le retour du soleil.

 
15
    Des cloches sonnaient l’alarme dans tout Baotou tandis qu’ils
pressaient le pas dans la nuit derrière Lian. À certains endroits, il ne
faisait même plus noir car les habitants, réveillés, avaient allumé des lampes
à leur porte. Les fuyards traversaient des zones de lumière où la pluie se
transformait en paillettes d’or puis replongeaient dans l’obscurité.
    Les soldats ne les avaient pas vus partir, et il s’en était
sans doute fallu de peu. Lian connaissait bien le quartier et filait sans
hésitation dans les ruelles courant derrière les maisons des nantis. Les
soldats impériaux avaient commencé par patrouiller à proximité des portes de la
ville mais ils en gagnaient maintenant le centre, resserrant leur filet.
    Temüge avançait péniblement, le souffle court. Ils
longeaient la muraille même si parfois Lian s’en écartait pour éviter les cours
donnant sur la rue et les croisements. Khasar courait à côté de lui, guettant d’éventuels
soldats. Il souriait chaque fois que son frère le regardait et Temüge
soupçonnait que c’était le sourire d’un imbécile incapable d’imaginer ce qui
leur arriverait s’ils étaient pris. Il avait, lui, de l’imagination pour deux
et voyait en pensée des fers rouges s’imprimer dans sa chair.
    Lorsque Lian fit enfin halte, ils avaient laissé derrière
eux le bruit des pas des soldats, mais les cloches avaient tiré les habitants
de leurs lits et, du pas de leur porte, ils lorgnaient furtivement les hommes
qui couraient.
    — À cet endroit, on répare la muraille, dit Lian. Nous
pourrons grimper aux cordes utilisées pour hisser les paniers de gravats.
    — Montre-moi, ordonna Chen Yi.
    Lian se retourna pour regarder les visages qui les épiaient
aux fenêtres, avala sa salive et conduisit ses compagnons là où les vieilles
pierres de la muraille leur offriraient des prises.
    Des cordes pendaient dans le noir au-dessus des paniers mous
utilisés pour monter les gravats au sommet et les jeter à l’intérieur de la
muraille. Trois d’entre elles étaient tendues et Chen Yi en saisit une avec
satisfaction.
    — C’est bien, Lian. Il n’y a pas d’échelles ?
    — Elles sont sous clef, la nuit. Je pourrais forcer la
serrure mais cela nous retarderait.
    — Alors, les cordes feront l’affaire. Prends celle-là
et montre-nous.
    Le maître maçon posa sa trousse à outils par terre et
commença à grimper, grognant sous l’effort. Il était difficile d’estimer la
hauteur du mur dans l’obscurité mais elle parut immense à Temüge quand il leva
les yeux. Il serra les poings, déterminé à ne pas connaître une nouvelle
humiliation devant Khasar. Il grimperait. L’idée de se faire hisser dans un
panier était insupportable.
    Ho Sa et Khasar s’approchèrent ensemble des autres cordes et
Khasar se retourna vers Temüge avant d’entamer l’ascension. Il craignait
certainement que son gringalet de frère ne lâche prise et ne tombe sur Chen Yi,
tel un

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