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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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leurs anciens alliés.
    — Majesté, j’aurai plaisir à mener nos troupes dans la
vallée du Xixia une fois que cette affaire sera réglée.
    — Les éclaireurs, général, rappela Wei avec impatience.
    — Ils parlent de ce Gengis comme d’un aimé des dieux. Je
n’ai pas trouvé trace d’un groupe qui lui serait rebelle, mais je continuerai à
chercher. Nous avons plus d’une fois réussi à les diviser en leur promettant
pouvoir et richesses.
    — Général, dites-moi enfin comment vous en viendrez à
bout ou je trouverai quelqu’un d’autre qui en soit capable.
    Zhu Zhong serra les lèvres en une ligne dure.
    — Maintenant que la muraille extérieure est franchie, nous
ne pouvons plus défendre les villes qui entourent le fleuve Jaune, sire. Le
terrain est plat, il leur donne l’avantage. Votre Majesté doit se faire à l’idée
de perdre ces villes une fois que nos forces reculeront.
    Wei secoua la tête de frustration mais le général insista :
    — Nous ne devons pas leur laisser le choix du terrain. Linhe
tombera, comme Xamba et Wuyuan. Baotou, Hohhot, Jining, Xicheng : toutes
se trouvent sur leur chemin. Nous ne pouvons sauver ces villes, nous ne
pourrons que les venger.
    L’empereur se leva, furieux.
    — Les routes du négoce seront coupées et nos ennemis
sauront que nous sommes faibles ! tempêta-t-il. Je vous ai fait venir pour
que vous m’expliquiez comment sauver les terres dont j’ai hérité, pas pour vous
demander de les regarder brûler avec moi !
    — Elles ne peuvent pas être sauvées, majesté, répondit
Zhu Zhong d’une voix ferme. Moi aussi je pleurerai les morts quand ce sera
terminé. Je me rendrai dans chacune de ces villes, je couvrirai ma tête de
cendres et je ferai des offrandes en signe d’expiation. Mais elles tomberont. J’ai
ordonné que nos troupes s’en retirent. Elles serviront mieux Sa Majesté ici.
    Le jeune empereur demeura coi, la main droite suspendue près
de la couture de sa tunique. Au prix d’un effort de volonté, il se ressaisit.
    — Prenez garde à ce que vous allez dire, général. J’ai
besoin d’une victoire et si vous me répétez que je dois abandonner les terres
de mon père, je vous fais décapiter sur-le-champ.
    Zhu Zhong soutint le regard courroucé du jeune monarque et n’y
vit plus trace de faiblesse. Un instant, le nouvel empereur lui rappela l’ancien.
La guerre ferait peut-être resurgir un sang vigoureux que tous ses efforts n’avaient
pas réussi à ranimer.
    — Je peux rassembler deux cent mille hommes pour les
affronter, sire. L’affectation d’une grande quantité de vivres à l’armée
provoquera la famine, mais la garde impériale maintiendra l’ordre dans Yenking.
Je choisirai le lieu de la bataille, là où les Mongols ne pourront pas nous
submerger avec leur cavalerie. Par Lao-tseu, je jure au Fils du Ciel de les
exterminer. J’ai formé un grand nombre de nos officiers, je peux garantir à Sa
Majesté qu’ils ne failliront pas.
    L’empereur fit signe à un esclave qui se tenait à proximité
de lui apporter un verre d’eau fraîche. Il n’en proposa pas au général, n’y
songea même pas, bien que l’homme eût trois fois son âge et que la matinée fût
chaude. L’eau de la source de Jade était réservée à la famille impériale.
    — Voilà ce que je voulais entendre, dit-il avec
reconnaissance après avoir bu une gorgée. Où livrerez-vous bataille ?
    — Quand les villes seront tombées, les Mongols
marcheront sur Yenking. Ils savent sûrement que c’est le lieu de résidence de l’empereur.
Je les arrêterai dans les montagnes de l’Ouest, à la passe Yuhung, celle qu’ils
appellent la Gueule du Blaireau. Elle est assez étroite pour ralentir leurs
chevaux et c’est là que nous les tuerons tous. Ils ne parviendront jamais ici, j’en
fais le serment.
    — Ils ne pourront pas s’emparer de Yenking, même si vos
plans échouent, déclara Wei avec assurance.
    Zhu Zhong le regarda en se demandant s’il avait jamais
quitté la ville où il était né.
    — La question ne se posera pas. Je les anéantirai dans
la passe et, une fois l’hiver passé, j’irai dans leurs steppes et je les
brûlerai jusqu’au dernier. Ils ne redeviendront jamais forts et menaçants.
    Les paroles du général redonnèrent courage au jeune empereur :
il n’aurait peut-être pas à rejoindre son père dans la honte au pays des morts.
Il n’aurait pas à expier un échec. Un instant, il

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