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Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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repensa aux villes dont les
Mongols s’empareraient, en des visions de carnage et d’incendie qu’il chassa de
son esprit en buvant une autre gorgée d’eau. Il les rebâtirait. Quand le
dernier des barbares aurait été taillé en pièces, ou cloué à un arbre, il
reconstruirait ces villes et le peuple saurait que son empereur était encore
puissant, encore aimé du ciel.
    — Mon père m’avait raconté que vous étiez un fléau pour
ses ennemis, dit Wei, le ton radouci par son changement d’humeur. Souvenez-vous
des villes détruites quand vous aurez l’occasion de faire souffrir ces barbares.
Châtiment exemplaire, en mon nom.
    — Il sera fait selon le désir de Sa Majesté impériale, répondit
Zhu Zhong en s’inclinant profondément.
     
     
    Perdu dans ses pensées, Ho Sa traversait le vaste camp. Cela
faisait près de trois ans que son roi l’avait prêté au chef mongol et il lui
arrivait parfois d’avoir du mal à se rappeler l’officier xixia qu’il avait été.
C’était en partie parce que les Mongols l’avaient accepté sans se poser de
questions. Khasar l’avait pris en sympathie et Ho Sa avait passé de nombreuses
soirées à boire de l’arkhi dans la yourte du guerrier, servi par ses deux
épouses jin. Il sourit en marchant. De bonnes soirées, vraiment, car l’homme
était généreux et n’hésitait pas à prêter ses femmes à un ami.
    Ho Sa fit halte pour inspecter un faisceau de flèches neuves,
rangé, avec une centaine d’autres, sous un abri solide de poteaux et de cuir. Elles
étaient parfaites, comme il s’y attendait. Si les Mongols se moquaient du
règlement tel qu’il l’avait connu, ils traitaient leur arc comme leur
progéniture et n’acceptaient en ce domaine que le meilleur.
    Il s’était rendu compte depuis longtemps qu’il aimait ce
peuple, même si le thé de chez lui, si différent de la lavasse salée qu’ils
buvaient pour lutter contre le froid, lui manquait encore. Le froid ! Jamais
Ho Sa n’avait autant grelotté que le premier hiver. Il avait suivi tous les
conseils que les Mongols lui donnaient pour survivre et il avait quand même
terriblement souffert. Secouant la tête, il se demanda ce qu’il ferait si son
roi le rappelait, ce qui ne manquerait sans doute pas d’arriver. Rentrerait-il ?
Gengis lui avait confié le commandement de cent des guerriers de Khasar et Ho
Sa avait apprécié la camaraderie qui liait les officiers. Chacun d’eux aurait
été capable de commander aussi dans l’armée xixia, il en était persuadé. Gengis
ne permettait pas à des imbéciles de monter en grade et Ho Sa était fier de son
avancement. Il appartenait à la plus grande armée du monde, comme guerrier et
comme chef. Ce n’est pas une mince chose pour un homme d’être jugé digne de
confiance.
    La yourte de la seconde épouse du khan était différente de
toutes les autres. De la soie jin tapissait les plaques de feutre et quand Ho
Sa y pénétra il fut de nouveau frappé par l’odeur qui y flottait. Il n’avait
aucune idée de la façon dont Chakahai se procurait du jasmin, mais au cours des
années passées loin de son pays, elle n’était pas restée inactive. Il savait que
d’autres épouses xixia et jin se retrouvaient régulièrement dans cette yourte. Lorsque
l’un des maris avait voulu s’y opposer, Chakahai avait eu l’audace d’en parler
à Gengis. Le khan n’avait rien fait mais la femme jin avait ensuite été
entièrement libre de rendre visite à la princesse xixia. Il avait suffi d’un
mot prononcé au bon moment au bon endroit.
    Ho Sa sourit en s’inclinant devant Chakahai, sentit les
mains de deux jeunes Jin sur ses épaules quand elles lui citèrent son deel. Cela
aussi, c’était nouveau. Les Mongols s’habillaient uniquement pour ne pas avoir
froid, sans se soucier de leur tenue.
    — Soyez le bienvenu dans ma tente, compatriote, dit
Chakahai, s’inclinant à son tour. Je suis heureuse de votre visite.
    Elle parlait dans la langue jin, avec toutefois un accent
xixia. Ho Sa eut un soupir satisfait, sachant qu’elle le faisait pour lui
plaire.
    — Vous êtes la fille de mon roi, la femme de mon khan, répondit-il.
Je suis votre serviteur.
    — Mon ami aussi, j’espère.
    Il s’inclina de nouveau, plus profondément encore. En se
redressant, il accepta le bol de thé vert qu’on lui tendait et le huma.
    — Bien sûr. Mais qu’est-ce que c’est ? Je n’ai pas
senti cette odeur depuis…
    Il prit une autre

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