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Le Serpent de feu

Le Serpent de feu

Titel: Le Serpent de feu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fabrice Bourland
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de son métier, il lui était peut-être arrivé de travailler sur une affaire liée aux milieux politiques.
    — Il n’avait pas une très longue expérience du barreau et se plaignait souvent de n’avoir à plaider que des procès sans relief.
    — Lui connaissait-on des ennemis au sein de son parti ? Parmi ses relations dans le milieu des artistes ? Ou même parmi les gens qu’il fréquentait dans sa vie de tous les jours ?
    — Bertram était le cadet d’une riche et vieille lignée du Suffolk. C’était un garçon éminemment sympathique, cultivé, éduqué dans les meilleures écoles d’Angleterre. Le seul qui lui en voulait, c’était son père, qui n’a jamais supporté que son rejeton, non content d’être attiré par la vie de bohème, franchisse le Rubicon et prenne le parti des Soviets, fustigeant les méfaits du capitalisme. Mais sir William est enterré depuis de nombreuses années dans son domaine familial de Bury St Edmunds. Alors des envieux, oui, peut-être, Bertram devait en avoir à profusion, mais des ennemis, vraiment, je ne crois pas.
    — Je vous remercie de votre coopération, Mr Bishop, dis-je en me levant de mon siège, aussitôt imité par l’inspecteur et son agent.
    — Nous vous tiendrons informé de la suite de l’enquête, ajouta Staiton.
    Bishop nous raccompagna à la porte, mais, au moment de prendre définitivement congé, je me tournai à nouveau vers lui.
    — Encore un détail. Vous dites que vous rendiez visite à votre ami au moins une fois par semaine à son domicile. Vous connaissez donc parfaitement la configuration de l’appartement et le mobilier qui s’y trouvait.
    — C’est exact.
    — Avez-vous eu l’impression que quelque chose avait été dérobé, ou même bougé, le soir du meurtre ?
    — Ma foi, je suis certain que non. Les tableaux, et ils étaient nombreux, les sculptures et autres objets d’art, tout était à sa place. Cependant…
    — Oui ?
    — En y repensant, il est vrai que je suis surpris de ne pas avoir retrouvé le portrait.
    — Le portrait ?
    — Un dessin en miniature représentant Bertram et Cecily. Je l’avais réalisé à la requête de la jeune femme, et nous l’avions offert à son fiancé le jour de son anniversaire, en mars dernier. Il reposait sur le guéridon, dans un petit cadre en émail bleu, près de l’entrée.
    — Peut-être Miss Teynham a-t-elle une explication sur le sujet ?
    — Il ne m’a pas semblé opportun de lui en parler. Bertram avait sans doute décidé que sa place était finalement ailleurs. Dans son bureau du Temple, par exemple. Et puis, cet objet n’avait d’autre valeur qu’affective.
    — A-t-on une chance de trouver Miss Teynham chez elle à cette heure ?
    — J’en doute. Elle tourne en ce moment aux studios d’Islington. Le film a pris du retard. Du coup, l’équipe travaille tous les jours, sauf le dimanche.
    — Ce sera tout. Encore merci, Mr Bishop.
    Quand nous eûmes rejoint la rue, la pluie avait cessé. On entrevoyait même le soleil entre deux amas de nuages.
    — Eh bien ! On a la confirmation que l’on attendait, consentit Staiton. L’homme qui a tué Bertram Auber-Jones et celui de la photo paraissent n’en faire qu’un. Pourtant, il doit exister une explication logique et rationnelle à cette histoire. Les morts ne se relèvent pas d’un coup d’un seul de leur tombeau. On ne m’ôtera pas ça de l’idée !
    L’Austin Ripley était garée à quelques pas. À la suite des deux policiers, je marchai jusqu’à la voiture en m’efforçant de passer en revue les points essentiels dont nous venions d’être instruits.
    Sans qu’on l’informe en aucune manière que Flaxman était mort depuis des années, David Bishop avait de lui-même mis l’accent sur le fait que l’individu croisé au domicile de son ami n’avait pas « l’air vivant », que son visage affichait une totale « absence d’expression ». Que fallait-il penser de cette description ? Était-il possible que ce fût effectivement un cadavre qui avait perpétré l’assassinat du jeune politicien ? Mais, dans cette extravagante conjecture, pour quelle raison Flaxman s’en serait-il pris à Auber-Jones ?
    Par ailleurs, la disparition du portrait du couple ne laissait de m’interpeller. Comme le prétendait Bishop, ce détail pouvait n’avoir aucune espèce d’importance, mais j’estimais qu’il valait quand même la peine de s’en assurer.
    — Il

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