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Le Serpent de feu

Le Serpent de feu

Titel: Le Serpent de feu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fabrice Bourland
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vivants étaient davantage perméables qu’on voulait bien le croire, et ce sentiment n’était peut-être pas étranger à l’hallucination dont j’avais été victime la veille dans la crypte des Patterson. J’avoue qu’au fil de l’enquête j’avais forgé l’hypothèse que l’esprit de Flaxman avait repris possession de son ancien corps, en parfait état de conservation, prêt à être « occupé » de nouveau par son propriétaire. « Tes morts revivront, tes cadavres ressusciteront », était-il stipulé dans le Livre d’Isaïe.
    Mais ce besoin irrépressible de nouer communication avec l’outre-monde ne finissait-il pas par m’aveugler moi-même ? N’était-ce pas cette soif d ’idéalité qui se trouvait à l’origine de ma mélancolie profonde, dont James n’avait pas manqué de s’alarmer ces derniers temps ?
    Moi qui avais tant dédaigné la philosophie spiritualiste, à laquelle mon regretté père s’était autrefois abandonné sans compter, moi qui avais tant raillé son acharnement à invoquer les mânes de Leonor, morte peu après m’avoir donné la vie, ah, comme je lui ressemblais désormais !
    — Cette fois, je crains que notre ami l’inspecteur n’ait raison, Andrew.
    — Que veux-tu dire ?
    — Ce matin, tu te souviens qu’on avait décidé que je ferais un saut auprès de Betty Poulton, la cousine de Flaxman.
    — En effet.
    — Mrs Poulton vit toujours à Witney, dans l’Oxfordshire. Je l’ai dénichée sans mal. Quand j’ai abordé le sujet de son parent, elle a failli me ficher dehors, mais, après avoir déployé un trésor d’éloquence, j’ai fini par obtenir quelques informations. Dont une qui nous intéresse au premier chef.
    — Sacredieu, Trelawney ! Allez-vous nous cracher le morceau ?
    — Minute, inspecteur ! Je lui ai demandé si Flaxman n’avait pas de frère. Le certificat de décès stipulait qu’il était fils unique, mais il pouvait y avoir une erreur.
    — Bien vu ! Et donc ?
    — Betty Poulton m’a certifié que ce n’était pas le cas…
    — Où voulez-vous en venir, saperlotte ?
    — Laissez-moi finir ! Flaxman n’avait pas de frère, soit, mais il avait un cousin.
    — Quoi, un cousin !
    — Le demi-frère de Betty Poulton. Car, en vrai, Betty n’était pas directement la cousine de Flaxman. Elle l’était par alliance. Son père l’avait eue avec une Irlandaise, et il s’était ensuite acoquiné avec une certaine Gina Holland, Flaxman de son nom de jeune fille. C’était la sœur du père de Stephen. Vous me suivez ? Elle aussi avait eu un enfant d’un premier lit, un fils…
    — Arggh ! Soyez plus clair, Trelawney, je vous en supplie !
    — Le fils en question s’appelle Sam Holland. C’est donc le cousin germain de Stephen Flaxman.
    — Pourquoi nous bassinez-vous avec leurs histoires de famille ?
    — Sam et Stephen se ressemblaient comme deux gouttes d’eau. Quand ils étaient enfants, ils faisaient les quatre cents coups en profitant de leur ressemblance pour ne pas se faire attraper ou éviter des coups de ceinturon.
    — Et adultes, ils se ressemblaient toujours autant ? demandai-je, abasourdi par ce que j’étais en train d’entendre.
    — On aurait dit des jumeaux. Ou des sosies, si tu préfères.
    — Merveilleux ! Splendide ! Vous avez fait là du bon travail, Trelawney ! Et où peut-on trouver ce Sam Holland ?
    — C’est là que l’affaire se corse. Betty n’a pas revu Sam depuis 1929. Il est soi-disant parti en Amérique faire fortune. Aux dernières nouvelles, qui remontent quand même à plus de trois ans, il aurait monté une entreprise de négoce à Seattle.
    — Seattle ? Aucun problème. Je vais de ce pas câbler une demande d’informations au chef de la police de la ville afin qu’on sache ce qu’il est advenu de ce Sam Holland. Mais je vois déjà le topo : le bonhomme n’est plus là-bas, il est rentré récemment en Angleterre et, en grattant un peu, on découvrira qu’il a des accointances avec les Chemises noires d’Oswald Mosley.
    — Les Chemises noires ?
    — Singleton vous expliquera. En attendant, donnez-moi le registre, jeune homme ! Il est réquisitionné. À partir de maintenant, c’est Scotland Yard qui reprend les choses en main.
    — Volontiers, inspecteur, déclara James sans faire montre de la moindre résistance.
    — Royston, debout ! À la revoyure, messieurs ! Et encore tous mes compliments, Trelawney !
    En moins

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