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Le Serpent de feu

Le Serpent de feu

Titel: Le Serpent de feu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fabrice Bourland
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scabreuses des histoires, j’en ai une tripotée. Pas ça qui manque dans l’secteur.
    — Hé, il est grand temps qu’on te laisse ! fit James en regardant sa montre. On est attendu à l’Amirauté.
    Il se leva sans autre cérémonie, et je ne me fis pas prier pour lui emboîter le pas.
    — À l’Amirauté ? Grands dieux ! Vous reviendrez m’voir, mes pinsons ?
    — Sans faute, grand-tata ! À notre prochaine permission, je te le promets !
    Parvenus sur le palier, je descendis quelques marches avant de m’arrêter en attendant que la porte de Mrs Wisbeck se fût refermée.
    — Il faut pénétrer dans cet appartement, dis-je, le doigt pointé vers la porte des Sparrow.
    — Pourtant, au vu de ce que nous a raconté ma douce aïeule, il ne semble pas subsister beaucoup d’incertitude dans cette affaire.
    — Au contraire, je trouve qu’il y en a beaucoup trop. Le hic, c’est que Mrs Wisbeck risque de nous entendre trifouiller le verrou.
    — Avec sa TSF et ses canaris, j’en doute.
    James se rapprocha de la porte et appliqua l’une des lames de son couteau de poche multifonction dans la serrure, mais, malgré tous ses efforts, il n’obtint pas les résultats escomptés.
    — Bernique ! C’est fermé à double tour. Je vais plutôt passer par l’arrière du bâtiment. D’après mes estimations, l’une de leurs fenêtres à guillotine doit donner à six ou sept pieds au-dessus du débarras aperçu tout à l’heure. En effectuant un triple salto arrière à partir de la toiture en tôle, je pourrai me rétablir facilement sur le rebord de la croisée.
    — Je viens avec toi.
    — Non, tu ne bouges pas d’ici. Dans moins de trois minutes, je t’aurai ouvert la porte.
    Un quart d’heure plus tard, craignant que mon camarade n’ait été victime d’une complication, je m’apprêtais à descendre le rejoindre, quand j’entendis enfin le battant s’écarter.
    Le visage et les habits barbouillés d’une infâme et pestilentielle matière verdâtre, James me fit signe de le rejoindre.
    — Que t’est-il arrivé ?
    — J’ai glissé sur un tas d’ordures dans la ruelle, et il m’a fallu en découdre avec un rat qui m’avait pris pour un morceau de cheddar. Je te laisse accomplir le tour du propriétaire, le temps de faire un brin de toilette. J’ose espérer qu’ils n’ont pas couper l’eau.
    Les pièces de l’appartement, plus grand que celui de Mrs Wisbeck, étaient disposées selon un enchaînement différent. Un couloir sombre ouvrait à droite sur une chambre, puis un salon, et, à gauche, sur la salle d’eau, une autre chambre et un réduit où s’entassaient un tas de bibelots. Après un coude, le corridor donnait ensuite accès à la salle à manger – par la croisée de laquelle James avait surgi, à en juger par le châssis coulissant qui était remonté – et à une cuisine de taille modeste.
    La décoration ne devait pas être le fort des deux frères, car l’agencement et le choix des meubles avaient été faits sans goût, et aucun effort d’embellissement n’avait été consenti depuis des années.
    La seule pièce qui semblait d’un quelconque intérêt était le salon, éclairé par deux fenêtres distantes de quelques pas. Dans un coin, la partie la plus lumineuse – si tant est qu’on puisse qualifier l’endroit de la sorte –, se trouvait un chevalet à trépied sur lequel était placée une toile vierge, fixée sur châssis et prête à l’emploi. Près du chevalet, sur une tablette, du matériel en vrac était disposé, en particulier une palette, un assortiment de différents types de pinceaux et un choix de tubes de couleurs à l’huile, pour la plupart largement entamés. Mais, ce qui était à tout le moins étrange, c’est qu’on ne trouvait trace, sur aucun mur, ni nulle part dans tout le logis, du moindre tableau, achevé ou en cours d’exécution.
    Un peu plus loin, à une dizaine de pas du trépied, était abandonné au beau milieu de la pièce un imposant fauteuil, en velours cramoisi, à qui l’on pouvait décerner sans balancer le titre de plus luxueux objet du foyer.
    — As-tu découvert quelque chose ? dit James en me rejoignant devant le meuble.
    Son visage avait retrouvé une apparence plus digne, et sa pelisse avait été frottée, mais il se dégageait de sa personne un entêtant fumet où s’entremêlaient les fragrances d’un parfum bon marché, dont il venait visiblement de s’asperger, et un insidieux

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